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Le premier ministre aux maraîchers : Faites plus de places aux femmes

Publié le mardi 15 décembre 2009 à 02h15min

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En marge de la célébration du 49e anniversaire de l’indépendance du Burkina, le Premier Ministre Tertius Zongo s’est rendu dans les champs irrigués de Goinré dans les encablures de Ouahigouya le 12 Décembre 2009. Il s’est entretenu avec les maraîchers de la localité et leur a réaffirmé le soutien de l’Etat burkinabè.

Le nouvel ordre mondial impose aux producteurs un comportement nouveau s’ils veulent rester présents et compétitifs sur le marché. Les maraîchers de Goinré semblent l’avoir bien compris. Ils se sont réunis en association et se sont donnés pour objectifs de contribuer à l’organisation de la profession des maraîchers et rehausser le niveau de compétitivité des producteurs. L’association professionnelle des maraîchers du Yatenga (ASPMY) comptent plus de 1000 acteurs dont 55 pour cent de femmes. Elle regroupe 21 groupements de producteurs maraîchers ou commerçants de produits maraîchers.

L’association a eu la l’honneur d’accueillir le premier ministre burkinabè dans ses champs ce 12 Décembre 2009. Après avoir présenté leurs techniques culturales et les méthodes utilisées dans les champs irrigués, ils ont exprimé au chef du gouvernement leurs préoccupations. Des doléances qui se résument en l’extension des superficies, soutien en intrants agricoles et surtout de l’encadrement pour l’amélioration de la production. L’ASPMY produit essentiellement de l’oignon, de la tomate et surtout de la pomme de terre. La saison vient juste de démarrer et les plants sont au stade de montaison. Plus que la consommation, les maraîchers produisent pour l’exportation.

Le secteur privé a donc sa place dans l’économie du pays. Pourvu qu’on crée un environnement favorable pour son expression, précise le Tertius Zongo. Les producteurs d’oignons du Nord semblent l’avoir bien compris mais ils ont besoin d’encadrement pour être plus compétitifs afin de percer le marché extérieur. A cet effet, le chef du gouvernement leur a demandé de viser la conquête du marché extérieur. « Ouahigouya doit chercher à se comparer, non pas Réo ou Kongoussi mais, aux Pays- Bas », précise le premier ministre. Ce sont les Pays-Bas qui ravitaillent le Burkina en saison pluvieuse. « C’est le seul moyen pour lui permettre d’être sûr qu’ils vont occuper le marché, ils vont exister », ajoute-t-il.

Le gouvernement est donc allé reconnaître ce que font les paysans, les encourager et mettre en confiance les techniciens du ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques. L’aspect qui a le plus intéressé le PM, « c’est la femme dans ce processus ». Elle assimile beaucoup plus vite les techniques que les hommes. Elle est aussi « bonne gestionnaire » que l’homme. L’un des membres de l’association n’a pas manqué de souligner avec ironie que « si la production est bonne, il n’y a pas de raison qu’on n’épouse pas d’autres femmes ». Pour dire que la préoccupation n’est pas d’intensifier la production, encore moins une bonne gestion du bénéfice obtenu.

Avant de prendre congé de ses hôtes, le chef du gouvernement a exhorté « les hommes à faire plus de place aux femmes même dans ces activités de contre-saison ». La terre est de plus en plus rare et précieuse pour l’exploitation agricole et les conflits son légion. Même si le Nord n’a pas encore connu ce problème, la gestion de ces différends constitue peut-être le défit des prochaines années. Dans tous les cas, il faut s’y préparer.

Moussa Diallo : Lefaso.net

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