LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Bernard Lédéa Ouédraogo, président des groupements Naam : Hommage à un pionnier de la culture de contre-saison

Publié le jeudi 10 décembre 2009 à 00h53min

PARTAGER :                          

Bernard Lédéa Ouédraogo

Dans la région du Nord, il est connu comme le loup blanc, quand on parle de culture de contre-saison. Lui, c’est Bernard Lédéa Ouédraogo qui a fondé les groupements Naam dans les années soixante et lancé le concept des « Six S » (Se Servir de la Saison Sèche en Savane et au Sahel).

Le thème de la célébration du 49e anniversaire de l’indépendance « Intensification des productions agricoles de saison sèche » met Bernard Lédéa Ouédraogo sous les feux des projecteurs. « Quand Mme le gouverneur m’a informé, je lui ai dit qu’il ya un complice dans le choix du thème, nous ne faisons que cela.

Dans le Nord, on ne peut plus vivre actuellement sans travailler en saison sèche », relève l’octogénaire Bernard Lédéa Ouédraogo, coiffé d’un bonnet, une canne en main, une écharpe au coup, habillé d’un boubou en cotonnade quand nous sommes allés le voir dans sa résidence au secteur N° 10 de Ouahigouya. Il a fondé les groupements Naam en 1967 à partir de la tradition des Koombi Naam (le pouvoir des enfants) basée sur l’entraide.

« Il faut partir de notre culture, réfléchir et innover, c’est ça le développement », soutien t-il. L’initiative s’est étendue sur le territoire national et est devenue la fédération des groupements Naam dont le siège est basé à Ouahigouya. En 1977, Bernard Lédéa lance le concept des « Six S » (Se Servir de la Saison Sèche en Savane et au Sahel), il reçoit le soutien des bailleurs de fonds, et la fondation « Six S » devient une ONG internationale basée à Genève en Suisse.

La fédération des groupements Naam et la fondation des « Six s » ont fortement contribué à la réduction de la pauvreté dans le Nord, à travers la promotion des techniques de récupération des terres dégradées tels que le Zaï, et la production de saison sèche.

De plus, il a crée une « banque des pauvres », le réseau Baoré traditionnel d’épargne et de crédit pour venir en aide surtout aux paysans. Au moment où les grands de ce monde, s’apprêtent à prendre d’importantes décisions au sommet de Copenhague sur le réchauffement de la planète, Bernard Lédéa Ouédraogo apparaît comme un visionnaire, lui qui, depuis belle lurette proclamait urbi et orbi, la nécessité de s’adapter au changement climatique.

Il a cependant le triomphe modeste quand on lui demande s’il est satisfait de son œuvre. « On n’est jamais entièrement satisfait, il faut sans cesse essayer de l’améliorer » confesse-t-il. Sa vision est d’organiser la société pour que la société elle-même puisse se prendre en charge à tous les niveaux, « prendre le taureau par les cornes sans attendre ».

Dans ce sillon, dès les années soixante, il sensibilisait sur la nécessité de la planification familiale et l’abandon de l’excision. Ces luttes, en plus de la culture de contre-saison font de l’homme des « Six S », l’un des précurseurs du développement de la région du Nord.

Bachirou NANA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV