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France-Togo : Avis de tempête diplomatique

Publié le jeudi 10 décembre 2009 à 00h54min

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Le temps se gâte entre Paris et Lomé. Le Quai d’Orsay a, en effet, annoncé mardi l’expulsion d’un diplomate togolais, en réponse au départ forcé d’Eric Bosc, premier secrétaire de son ambassade à Lomé. Un échange de “bons procédés” entre deux Etats qui, il n’y a pas si longtemps, pouvaient se vanter d’entretenir de bonnes relations. Mais qu’a donc fait le Français pour mériter la colère de ses hôtes ? Pas grand-chose, si ce n’est d’avoir mené des “activités incompatibles avec son statut de diplomate”.

Traduction faite de la langue de bois, on lui reproche en fait d’avoir entretenu des relations trop suivies avec Koffi Yamgname, l’un des candidats à la présidentielle togolaise. Il faut dire à sa décharge qu’Eric Bosc, Breton de naissance, était plus ou moins familier avec l’ancien maire de Saint-Coulitz, Breton d’adoption. Mais de là à provoquer un incident diplomatique, il y a un fossé que les autorités togolaises se sont empressées de franchir.

A Lomé, en tout cas, le microcosme de l’opposition a de quoi s’étonner de la vive réaction du pouvoir. A priori, en effet, Faure Gnassingbé n’a pas grand-chose à craindre du candidat de “Togo debout”, dernier venu dans l’arène politique. Il se trouve pourtant qu’à tort ou à raison, les hommes du clan restent convaincus que le Franco-Togolais est loin d’être inoffensif.

Après une carrière politique en France durant laquelle il a assumé les responsabilités de député et de secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration, Koffi Yamgname a du répondant... en France. Il a décidé, sur le tard, de briguer la magistrature suprême dans son pays d’origine. C’est sans doute au regard de son passé français qu’à Lomé d’aucuns le considèrent comme l’homme de Paris. Ainsi, l’ancien ministre de Mitterrand aurait le soutien tacite de l’Elysée, ce qui ferait de lui un redoutable outsider dans la course à la présidentielle.

Sans rancune, le Quai d’Orsay a émis le souhait “que l’on dépasse rapidement cet épisode pour le bien des relations franco-togolaises”. Nul doute que les malentendus se seront très vite dissipés, surtout quand on sait qu’à l’approche des échéances électorales le Togo aura besoin de tous ses amis, sans exception, pour l’aider à régler les factures. L’affaire Eric Bosc ne sera alors qu’un vieux souvenir dans un ciel sans nuages.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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