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Réchauffement climatique : Copenhague ou le rendez-vous de l’hypocrisie

Publié le lundi 7 décembre 2009 à 01h40min

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Une fois encore, pays riches du Nord et pauvres du Sud s’assiéront à la même table, même si, a priori, l’Afrique devrait y jouer le rôle de spectateur. Rendez-vous crucial, en effet, à partir de ce lundi 7 et ce, jusqu’au 18 décembre, à Copenhague où devrait se discuter l’avenir de la planète, frappée depuis bien des années d’une poussée de fièvre baptisée changement climatique.

C’est de bonne guerre donc si les Organisations non gouvernementales (ONG) et les mouvements associatifs se sont invités à cette conférence dans la capitale danoise pour plancher sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, thème qui divise plus qu’il n’unit pays industrialisés, émergents, et ceux sous-développés comme les nôtres, qui ne peuvent que subir, même si leur part de responsabilité dans le réchauffement planétaire est plus qu’établie.

Mais difficile de faire comprendre à l’Africain, qui tire sa pitance quotidienne de la terre, qu’il creuse lui-même sa propre tombe en détruisant l’environnement, à travers la déforestation, galopante.

Foi du ministre burkinabè de l’Environnement, Salifou Sawadogo, aux Ateliers de la terre, qui déclarait que, chaque année, son pays perdait 100 000 hectares de surfaces boisées où, par milliers, des arbres sont coupés pour les besoins du bois de chauffe.

Evidemment, l’industrialisation de l’Afrique, si tant est qu’elle puisse amoindrir les émissions de gaz carbonique, se fait toujours attendre du fait de la crise économique ; elle pourrait être nulle et de nul effet, à en juger par l’impact des pesticides utilisés dans nos champs sur l’environnement, et tant qu’elle demeure la poubelle de l’Occident.

C’est le moindre mal, diront certainement les écologistes qui, eux, semblent accabler l’industrialisation outrancière des pays du Nord de tous les maux de l’environnement. A l’ouverture de la grand-messe de Copenhague, que présidera l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Europe des vingt-sept jouera les héros qui, depuis 1990, ont réussi l’exploit de baisser de 13,5% leurs émissions de gaz à effet de serre.

Prouesse que ne pourront revendiquer les plus grands pollueurs de la planète, Chine, Etats-Unis et Inde, qui faisaient jusque-là de la résistance pour ratifier le moindre accord international relativement à la lutte contre le réchauffement climatique. Oseront-ils seulement changer leur fusil d’épaule au sortir de la conférence de Copenhague ?

Alors que le locataire de la Maison-Blanche, Barack Obama, refuse de dresserrer les dents, la surprise vient de l’empire du Milieu, qui a annoncé solennellement son ambition, chiffrée, de réduction du CO2 de 40 à 50% d’ici 2020 par rapport au niveau de 2005, et de l’Inde qui promet une réduction de 20 à 25% d’ici 2020.

Une conférence de plus donc ? Obligés serions- nous d’y répondre par l’affirmative si jamais elle devait accoucher d’une souris, puisqu’il serait illusoire de s’attendre à un quelconque accord contraignant dans cette vaine lutte contre le réchauffement climatique, où l’hypocrisie sera la vertu la mieux partagée.

Ainsi donc, les grandes puissances continueront-elles de polluer impunément ; et, victimes, les damnés de la terre, eux, continueront de subir, impuissants, jusqu’à ce que Dame Nature nous dicte à tous sa loi. Mais loin de nous l’idée de promettre le tsunami, le déluge ou la sécheresse à qui que ce soit, chacun sur cette terre étant récompensé à hauteur de ses forfaitures.

L’Observateur Paalga

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