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RELECTURE DE LA CONSTITUTION : Les militants CDP du Poni invités à s’adonner à l’exercice

Publié le mardi 24 novembre 2009 à 01h51min

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Une délégation du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), conduite par le 2e vice-président de ce parti et maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, était le 19 novembre 2009 à Gaoua, chef-lieu de la province du Poni et de la région du Sud-Ouest. Au menu des échanges avec les personnes représentatives des différentes structures du parti : la restitution des conclusions du 4e congrès du parti tenu en juillet dernier et l’invitation des militants de base de la localité à faire une relecture critique de la Constitution.

La mission du 19 novembre dernier du CDP, forte de 5 membres, s’inscrivait en droite ligne des recommandations du congrès du parti de juillet 2009 qui préconisent une répercussion des principaux actes finaux pris à l’occasion au niveau de la base c’est-à-dire dans les 45 provinces du pays. Toutefois, la mission dans le Poni sonnait l’heure de la rentrée politique pour les militants de la province. Le ton avait d’ailleurs été donné dans les slogans scandés juste avant l’hymne du parti et le début des travaux dans une ambiance bon enfant.

Les 3 années à venir seront marquées au Burkina par des événements politiques majeurs : la présidentielle en 2010, les municipales en 2011 et les législatives en 2012. Le 2e vice-président du CDP, Simon Compaoré, a appelé les militants de Gaoua et, partant, de la province à soutenir le programme du candidat du parti afin de pouvoir capitaliser les acquis à l’heure du bilan. Le 2e vice-président du parti au pouvoir, comme pour faire de l’autocritique, a fustigé l’inactivisme de certains élus du CDP à qui il a demandé de se réveiller. "Nous gérons et nous assumons nos échecs et nos succès ; oui pour nos erreurs mais puisque nous sommes au pouvoir, nous allons les corriger", dira-t-il. Toujours dans l’optique de mieux soutenir le programme du président Blaise Compaoré, le parti majoritaire veut s’attaquer à l’indiscipline en son sein. « Rien ne sera plus comme avant », a martelé Simon Compaoré qui a rappelé au passage les mesures prises contre Marc Yao et ses amis d’une part, et Salif Diallo, d’autre part.

Plus de complaisance avec l’indiscipline

En outre, Simon Compaoré, qui est resté debout plus d’une heure et demie d’horloge face à son auditoire a souligné qu’un certain nombre de faux débats concernant le parti sont désormais clos. C’est par exemple la confiance ou la méfiance de Blaise Compaoré vis-à-vis du CDP. Pour le maire de Ouagadougou, la confiance du chef de l’Etat à l’égard du parti n’a jamais fait défaut et a même été réaffirmée et renforcée lors du congrès de juillet avec le message fort de soutien envoyé par celui-ci à cette occasion. Un message dans lequel, et selon toujours Simon Compaoré, le chef de l’Etat a été clairement mentionné qu’il compte sur le CDP pour appliquer son programme.

Autre faux débat clos de l’avis du 2e vice-président : la rivalité supposée avec la FEDAP /BC, une organisation de la société civile. A propos de cette fédération, il dira : "Si nous disons que nous ne sommes pas au courant de cette structure, nous sommes de vulgaires menteurs". Du reste, a-t-il poursuivi, "il y a beaucoup d’associations qui soutiennent le président. Il y a des gens qui ne veulent pas militer au CDP et qui soutiennent le président." Ce qui compte le plus pour Simon Compaoré est que tous ceux qui sont dans le parti ou dans des structures de soutien concourent à la victoire de leur candidat Blaise Compaoré en 2010.

A propos des élections, et pour mieux affûter les armes, les structures dirigeantes du parti ont été invitées à faire le point des actes forts à poser. Il est ressorti la nécessité d’intensifier l’établissement massif des actes d’état civil pour les militants de même que les nouvelles cartes d’identité qui seront en vigueur pour les élections.

L’accent sera aussi mis sur l’information des militants. Déjà, la délégation, en venant à Gaoua, a apporté un lot de documents du parti comme des brochures sur les actes finaux du dernier congrès, les statuts et règlement intérieur que Simon Compaoré a d’ailleurs qualifiés de Bible et Coran du parti. Ces textes ont connu des amendements opérés au congrès de juillet 2009 et seront traduits en mooré, en dioula et en fulfulde pour une large compréhension et appropriation par les militants.

Pas de fixation sur l’article 37

La délégation du CDP ne s’est pas contentée d’apporter des documents du parti dans ses bagages. Elle avait aussi dans ses effets la Constitution. Celle-ci a été exhibée à la rencontre et les militants à la base ont été invités à faire une relecture critique de cette loi fondamentale du Burkina. Pourquoi cette relecture ? Sur la question, Simon Compaoré dira que : "Ce texte fondamental qui a été voté le 2 juin 1991, qui constitue le cadre général, est un texte perfectible en rapport avec l’évolution de la situation. Donc, ce que nous avons pu voir depuis 1991 jusqu’en 2009 est qu’il y a beaucoup de leçons que nous pouvons tirer de la pratique de ce texte fondamental.

Certainement, il faut que nous puissions procéder à une relecture critique et voir l’ensemble des propositions qui peuvent être faites pour l’améliorer, pour la [la Constitution] rendre plus vivace. Je ne dis pas qu’elle est dépassée mais je pense que comme tout texte, elle est perfectible". Le 2e vice-président fera savoir que le débat est désormais ouvert au sein du parti sur ce texte sans directive ni restriction. Qu’en sera-t-il du fameux article 37 portant limitation du mandat présidentiel ? Réponse du chef de mission : "L’article 37 se trouve dans la Constitution, nous parlons de cette constitution dans sa globalité. C’est de l’article 1 à l’article 173. Nous ne faisons pas de fixation sur un point."

La rencontre a été aussi l’occasion pour les militants du parti d’évoquer des préoccupations de la province. Il s’agit par exemple des promesses faites par le président du Faso lors de la campagne présidentielle de 2005 et qui n’ont pas été réalisées jusque-là : construction du stade régional, d’un lycée professionnel, du centre Palé Nani, etc. L’insécurité est aussi revenue sur le tapis. Et ironie du sort, une tentatvie de braquage contre un car de transport en commun qui a fait 4 blessés (cf. notre édition du 20 au 22 novembre 2009) a eu lieu sur l’axe emprunté par la mission pour venir à Gaoua juste après son passage. Le secrétaire général de la section CDP du Poni, Jean Baptiste Sib Yamansa, a laissé entendre que le parti sort tout revigoré de la visite.

Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2009 à 10:40, par burkinabè En réponse à : RELECTURE DE LA CONSTITUTION : Les militants CDP du Poni invités à s’adonner à l’exercice

    avec ce Blaise qui joue les médiations par ci et par là, on voit que le problème essentiel partout est le pouvoir !!

    Au Mali et Bénin pas de problème, car l’alternance a eu lieu et la population vit en paix !!

    Alors peuple du Burkina Faso, ne soyons pas si idiots que ça !! les gens du CDP qui ne pense qu’à leur ventre, arrêtez ça, car vous n’êtes pas éternels et ne laissez pas le pays dans la désolation !!

    Alors pas question de toucher à la constitution !! On veut une alternance en 2015 !

  • Le 24 novembre 2009 à 13:37, par Paris Rawa En réponse à : RELECTURE DE LA CONSTITUTION : Les militants CDP du Poni invités à s’adonner à l’exercice

    Lisez bien la constitution, mais surtout appliquez la de la plus intègre de manière, sinon vous n’êtes pas de vrais burkinabè. Respectez cette constitution qui exprime la volonté commune de toute la nation adoptée par référendum. Vous vous rendrez indigne de présider le destin de ce peuple si vous travestissez sa volonté par les modifications biaisées et politiciennes de la constitution. Depuis 1992 qu’il est en vigueur, l’article 37 de cette constitution n’est jamais entrée en application parce que chaque que cette échéance approche, ceux qui sont au pouvoir le modifie de manière à reporter son application. Cette fois, vous êtes observés et attendus sur cette question. Méfiez vous de croire que la patience des citoyens est sans limite. Pour l’intérêts de tous, vous y compris, évitez la rupture du fragile consensus national. N’ouvrez surtout pas la boite de pandore...

  • Le 24 novembre 2009 à 15:11, par KaÏ En réponse à : RELECTURE DE LA CONSTITUTION : Les militants CDP du Poni invités à s’adonner à l’exercice

    Ca y est !!! Les piromanes sont à nouveau à l’oeuvre ! Tout est bon pour que BLAISE reste au pouvoir et y meure comme ONDIMBA. Dites-le franchement au lieu de parler de l’article 1 à 173...

    Et puis, si SALIF est ce que vous voulez faire croire, faites-le revenir au pays si vous avez des couilles pour autre chose que le plaisir et la reproduction ! NGAWW !!!

  • Le 26 novembre 2009 à 17:06 En réponse à : RELECTURE DE LA CONSTITUTION : Les militants CDP du Poni invités à s’adonner à l’exercice

    Vraiment je suis désolé quand les Burkinabè disent que c’est en 2015 que Blaise doit laisser le pouvoir. Je dis non il faut respecter la constitution si cette même constitution demeure BIBLE ou CORAN que dit Simon COMPAORE. Que Blaise C ait pitié de son peuple puisque tout est mis en oeuvre afin que la guerre civile s’éclate au Faso au vu des multiples pillages et marginalisation du peuple.Blaise n’a jamais compter sur le CDP c’est bien l’armée Burkinabè dans son ensemble qui fait assoire son fauteuil de président à vie au vu de tout ce qui a été criminalisé (humains comme matériels)tout le long de son règne (il est devenu un roi et non un président constitutionnel).

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