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Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

Publié le mardi 24 novembre 2009 à 01h53min

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Budget déficitaire sur fond de baisse des recettes propres de l’Etat. C’est sous ce double signe que s’annoncent les comptes publics exercice 2010, dont rapport a été fait hier lundi 23 novembre 2009 à l’Assemblée nationale.

« Au regard de la pertinence des mesures prises dans le projet de budget de l’Etat, gestion 2010, la commission des finances et du budget recommande à la plénière l’adoption du projet de loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat gestion 2010 avec les amendements joints en annexe » :

conclusion du rapporteur général de ladite commission, le député François Xavier Konséibo, au terme de deux heures de lecture du document. Nul doute que ce projet de loi de finances deviendra loi dans le délai légal de soixante jours dont dispose la représentation nationale, dominée par le parti au pouvoir, pour s’y prononcer. Et pour cause.

Toutefois, la minorité qui la rejettera ne manquera pas d’arguments pour se faire écouter à défaut de se faire entendre.

Avec des recettes totales de huit cent quatre-vingt-dix milliards sept cent soixante-douze millions six cent cinquante-un mille ( 890 772 651 000) francs CFA contre des dépenses de mille cent cinquante-deux milliards trois cents millions cent cinquante-huit mille (1 152 300 158 000) francs CFA, le budget à venir enregistre un manque à gagner, ou besoin de financement dans le jargon sibyllin des spécialistes, de deux cent soixante milliards de francs CFA ;

un déficit, comme il est de coutume de le constater, dans le portefeuille annuel de l’Etat. Mais la particularité de la gestion budgétaire à venir réside dans le recul des recettes totales par rapport à celles de l’année en cours, c’est-à-dire huit cent quatre-vingt-sept milliards cent soixante-seize millions trois cent soixante-deux mille (887 176 362 000) francs CFA contre neuf cent dix-neuf milliards quatre cent trente-deux millions soixante-dix-huit mille (919 432 078 000) francs CFA ; soit une contraction de l’ordre de 3,5%.

Raison de cette contreperformance ? La conjoncture économique mondiale, selon le rapporteur général de la commission des finances et du budget :

« Le budget de l’Etat, gestion 2010, s’élabore dans un contexte de chocs importants sur l’économie mondiale avec pour conséquences le ralentissement de l’activité économique et une baisse de la demande globale ».

A ces causes exogène, s’ajouteraient des facteurs défavorables, endogènes : « Au Burkina Faso, la projection de croissance montre que le taux ne serait que de 3,5% en 2009 et de 5,7% pour 2010 contre 5,1% en 2008.

A cette situation s’ajoutent les effets des inondations du 1er- Septembre, qui ont occasionné de nombreux dégâts matériels », a poursuivi le député François Xavier Konséibo.

Alors, le gouvernement a proposé une batterie de mesures pour la dynamisation des réformes, nécessaires à une mobilisation optimale des ressources et à un renforcement du climat des affaires. Il s’agit, entre autres, de :

- l’institution d’une taxe sur les appels téléphoniques entrants. Cette charge sera supportée par les clients des opérateurs étrangers et recouvrée par les opérateurs de téléphonie établis au Burkina au profit du budget de l’Etat ;

- l’exonération, en 2010, de droit de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation de micro-ordinateurs au profit des établissements d’enseignement préscolaire, scolaire, secondaire et universitaire ;

- l’exonération, en 2010, de droit de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée à l’importation de matériel spécifique de presse au profit des entreprises privées de la presse au regard "de son rôle social mais aussi des efforts de restructuration du secteur par les acteurs eux-mêmes" ;

- l’exonération, à l’importation et/ou à l’acquisition, des téléphones mobiles et fixes de droit de douanes et de la TVA ;
- l’élargissement de l’assiette fiscale par le recensement régulier des contribuables et leur immatriculation ;
- l’utilisation rigoureuse des procédures de recouvrement forcées ;
- la promotion de l’éthique et de la déontologie.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2009 à 15:28, par le bon citoyen En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

    Expliquez-moi ce que signifie un budget déficitaire ? Peut-on ? Dépenser ce qu’on n’a pas ? J’attends de voir le discours à la nation de TZ sur la situation de l’exécution budgétaire en fin 2010.
    Comment pouvons-nous avoir un budget déficitaire après 20 ans de démocratie ? Alors qu’en 4 années de révolution, nous avons pu stabiliser ce même budget.
    Revoyons notre politique de gestion à vue et posons des actes à long terme. Analyser les propositions faites par le gouvernement. Cela résoudra (peut être) le déficit de 2010 et les années à venir on sera toujours dans le rouge.
    Au lieu de prendre notre boîte de « Garibou » pour hypothéquer l’avenir de nos enfants. Car je sais que dans 887 milliards il y a déjà plus de 60% de prêt.

    Au niveau de la population, nous devons demander la contribution pure et simple des populations bénéficiaires pour les travaux de construction apport en agrégats et en MO par l’instauration des travaux d’intérêt commun.

    Au niveau de nos dirigeant par la réduction du niveau de vie de l’état en supprimant tout dotation d’achat de véhicules non utilitaire durant 2010, en supprimant les dotations pour les constructions et dépenses non productives (échangeurs, conférences internationales, voyages des membres du gouvernement).

    Et pour assurer le long terme, injecté l’économie (car on en dégagerai en écart positif) dans le renforcement de la production agricole par les cultures de contre saisons et le développement de l’élevage.

    Il nous faut des mesures énergiques pour arrêter ce cycle de budget déficitaire qui fait honte.

    • Le 24 novembre 2009 à 18:41, par sandwidi En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

      je comprends la réaction du bon citoyen qui est probablement de bonne fois mais qui manque certainement la formation minimale pour savoir qu’un budget déficitaire n’est pas forcement mauvais tout comme un budget équilibré n’est pas forcement bon.
      Pour sa compréhension, je lui donne cet exemple de deux fonctionnaires ayant chacun unsalaire mensuel de 50000f.
      Le premier cconnaissant les limites de son revenu annuel qui est de 600000f a prévu des dépenses annuels de l’ordre de 500000f qui se resume au paiement des factures d’eau , d’électricité, les vivres , le nasongo et la bière et al santé.
      le second voyant que les 50000f mensuel lui paraissent peu pour couvrir ses besoins surtout qu’il ambitionne d’encvoyer ses enfants dans de bonnes écoles, décide de défricher un champ de coton d’un hectare pour l’année en cours. Les dépenses afférants à ce projet s’èlèvent à 500000f alors que ses charges fixes de chef de famille sont de l’ordre de 500000f annuel. Pour un revenu de 600000f, le second paysant entend dépenser 1000000f ; son budget est donc déficitaire de 400000f alors que le budget du premier est excédentaire de 100000f.
      cependant entre ces deuxpaysans qui fait la bonne affaire et qui se donne les moyens d’un mieux etre.

      • Le 24 novembre 2009 à 19:24, par Immanuel En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

        MAi smonsieur Sandwidi, est ceque tu penses que ce paysans pourra en 2011 supporter les couts provenant de son endettement, si nous partons du principe qu il n a pas les moyens necessaire de sa politique.
        Et il faut tenir compte du fait qu´il serra plus facile pour ton paysan 1 , à long terme, de se developper, et cela serra un developpement durable, alorsque le 2. va se torde le cou dans ses tentatives.
        alors pourquoi ne pas serrer la centure pendant l année 2010 afin de reduire ce deficit avant d´amorcer certains projets.
        Je pense que le gouvernement et tout le burkina gagneront à ce que certaine dépenses ne soit pas effectuées.

      • Le 24 novembre 2009 à 19:34 En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

        J’ai aimé cet exemple vraiment simple et qui enseigne sur tout ce qui est écrit la-haut.

        Simplement Merci

      • Le 24 novembre 2009 à 20:11, par soutong nooma En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

        un budget deficitaire n’est pas bon. faut se dire la verite. nous devons avoir les moyens de nos politiques.
        des budgets deficitares tout temps depuis plus de 20 ans, nous ont conduit a l’endettement et a des mesures imposees par le FMI et la BM. dans ce contexte , a quand la souverainete ? a quand l’independance ??

      • Le 24 novembre 2009 à 21:14 En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

        Sandwidi, vous avez eu une demarche vraiment pedagogique mais mais votre exemple ne montre pas que le deuxieme fonctionnaire ou paysan va gagner comme il a investi dans le coton et le coton c’est quelqu’ un d’autre qui es assis dans un bureau qui vient fixer le prix. Si c’etait du mais, je pouvais etre d’ accord. Mais ton exem,ple est tres bon car il illustre aussi ce que tu peux emprunter pour faire avec. Si c’est pour acheter des parfums, c’est pas utiles. Donc le premier intervenant n’a pas totalement tort auissi. Si le gouvernment va emprunter pour peter plus haut que son anus, c’est pas sage. Vivons selon nos moyens. Ca ne nous empeche pas d’ investir pour l’avenir.

      • Le 24 novembre 2009 à 22:58 En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

        Ceci est un bel exemple, mais il est incorrect. Dans le cas du Burkina, c’est plutôt comme si celui qui gagne 50000/mois dépense tout de même 100000/mois en bière et poulet rôti en se disant que de toutes façons il a des amis et donateurs qui vont couvrir les 50000 manquants.

    • Le 25 novembre 2009 à 12:27, par lilboudo En réponse à : Projet de budget de l’Etat 2010 : Les inondations "auraient mangé" des recettes publiques

      M. Sandwidi n’a pas tort, et l’on pourrait y ajouté que tous les Etats du monde ont des déficits, à commencer par les Etats Unis (déficit financé par les chinois), les pays de l’UE. Toutefois, faut il savoir dans quoi est investi le déficit ! Au BF, les comptes de la nation montrent que le déficit provient essentiellement des dépenses énormes de l’Etat (et tenez vous bien, non en investissement ou formation brute de capital, selon les initiés, mais en dépenses de fonctionnement !). C’est l’exemple du paysan qui emprunte pour son poulot roti !

      Sans oubli que trop de déficits cumulés conduit à crise de la dette, donc faillite de l’Etat, donc redressement par la réduction drastique des dépenses (de santé, d’éducation) ou augmentation des impôts. Dans tous les cas, le déficit doit etre remboursé, et ce sont les burkinabé (ménages) qui trinquent !. Alors, vivons selon nos moyens !

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