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Niébé Bt : Mobilisation sous-régionale autour de la recherche

Publié le mardi 24 novembre 2009 à 01h52min

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Le Burkina Faso, le Mali et le Togo sont les pays de la sous-région bénéficiaires d’un projet sur le niébé Bt. Du 3 au 6 novembre 2009 à Joly hôtel à Ouagadougou, les chercheurs des pays concernés ont participé à l’atelier de lancement et de formation de l’équipe dudit projet. L’objectif est d’améliorer la productivité de cette culture en luttant contre le principal ravageur, le Maruca vitrata, dans le but de contribuer à atténuer la crise alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le niébé, en langue mooré « benga », est mal connu pour ses qualités nutritives au point que pour redorer un tant soit peu le blason de cet aliment, l’artiste-musicien MCZ n’avait pas hésité à débuter sa carrière en vantant les qualités du « benga » : « benga, benga show, benga ya noogo », pour dire que le niébé est bon.

Et ce dernier n’a pas tort puisque le niébé est très riches en protéines et en calcium. Son apport non négligeable en carbohydrates fait du « benga » un condensé de nutriments, surtout pour les populations les plus pauvres qui n’ont pas souvent accès à la viande ou au poisson.

Aujourd’hui, il n’est plus seulement consommé dans les milieux pauvres puisque, dans un somptueux hôtel d’Abuja au Nigeria et dans une compagnie aérienne sud-africaine, le « benga » est servi en dessert, en plat de résistance, etc. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Centre fournissent 80% des 7,6 millions de tonnes de niébé produit à travers le monde. Les données de 1998 à 2007 montrent que les trois plus grands producteurs en Afrique sont le Nigeria, avec plus de 2 millions de tonnes par an ; le Niger, 600 000 tonnes en moyenne, et le Burkina Faso, 400 000 tonnes.

La plante qui tolère la sécheresse, se substitue au coton comme culture de rente dans les aires à faible pluviométrie. Mais il faut compter également avec l’action dévastatrice du Maruca vitrata Fab pouvant causer des dégâts atteignant 80%. Et la coordinatrice régionale du projet, le Dr Clémentine Dabiré, de lâcher, amère :

« Autant les hommes aiment le niébé, autant les insectes ne s’en privent pas. Ces derniers font beaucoup de dégâts ; et comme il y a de nouvelles techniques qui sont développées pour insérer des gènes dans les plantes pour leur permettre de résister aux ravageurs, cette technique a été essayée au niveau du niébé, qui a pu être transformé ».

Le présent projet, a-t-elle précisé, va consister à tester cette nouvelle variété qui a été mise au point en Australie.

Selon elle, l’objectif global est de contribuer à atténuer la crise alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre par l’amélioration de la productivité du « benga ». De manière spécifique, cela consistera à amener les producteurs à utiliser les variétés de haricot biotechnologique pour accroître la productivité au Burkina Faso, au Mali et au Togo.

Mais pour le moment, a rassuré la responsable du laboratoire d’entomologie agricole de Kamboinsé et du département des productions végétales à l’INERA (Institut de l’Environnement et de Recherches agricoles), la préoccupation actuelle, c’est d’abord l’expérimentation.

Une licence d’exploitation a été négociée et obtenue avec les propriétaires de la technologie par la Fondation africaine de technologie agricole (AATF). Un protocole d’accord a été signé entre AATF et la Conférence des dirigeants de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre (CORAF/WECARD) pour la gestion et la coordination du projet.

Ce qui va permettre d’obtenir des graines de haricot transgéniques pour la conduite des essais en milieu confiné, après, bien sûr, l’acquisition de l’agrément avec l’Agence nationale de biosécurité (ANB) du Burkina Faso.

Les participants, au cours de leur conclave, ont pu se familiariser avec certains thèmes, notamment les biotechnologies classique et moderne, cas de l’agriculture ; la transgénèse végétale ; la plante de niébé et son mode de reproduction ; le gène Bt et autres gènes ; l’étude de cas d’un essai en milieu confiné : le cas du coton transgénique au Burkina Faso ; les limites de la biotechnologie.

Soulignons que le présent projet entre bien dans les objectifs du programme Biotechnologie et Biosécurité de CORAF/WECARD, déjà engagé dans la promotion du développement du sorgho bio fortifié, auquel participe l’INERA de notre pays.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2009 à 11:38 En réponse à : Niébé Bt : Mobilisation sous-régionale autour de la recherche

    Décidément, le Burkina veut nous faire bouffer des OGM. Après le coton Bt, voici le niébé. On parle d’essais confinés mais et les tests de sa consommation à quand sur les animaux ? Pourquoi, le Burkina s’évertue à prendre une telle technologie risquée pour les humains alors que l’Europe n’en veut pas ! où est le principe de précaution et pourquoi vouloir nous empoisonner à petit feu. N’y a t’il pas des méthodes de lutte biologique pour lutter contre ce ravageur ? comme des produits à base de neems ?

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