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Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

Publié le mardi 17 novembre 2009 à 01h35min

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Le fait est suffisamment rare, pour ne pas dire inédit, dans les annales de la galaxie onusienne : le directeur général du Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, a en effet observé une grève de la faim de 24h le samedi 14 novembre 2009

Un acte symbolique auquel s’est associé le secrétaire général de l’ONU en personne, Ban-Ki-Moon. Ils entendaient de cette façon inédite "sensibiliser l’opinion publique" avant l’ouverture, ce lundi, du sommet mondial sur "la sécurité alimentaire" à Rome.

Une symbolique qui vaut son pesant de grains, pour mettre le doigt sur un fléau qui touche plus d’un milliard d’être humains à travers le monde : la faim. Principale cause de mortalité, cette terreur sème la mort dans le genre humain toutes les quatre secondes, notamment parmi ces millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de jeunes et de vieux qui vivent dans l’extrême pauvreté et qui n’ont pas de quoi subsister.

L’humanité traîne ces chiffres, qui font froid au dos, et tente à longueur de sommet d’y trouver une solution, ; ainsi, c’est la cinquième rencontre mondiale sur la question depuis 13 ans.

Mais peut-on venir à bout de ce mal, qui fait la honte de la race humaine, sans un engagement sincère et concret de tous ? Certainement pas, et le plus grave est que rien n’incite à l’optimisme.

En effet, l’extraordinaire croissance de la population mondiale (elle a augmenté de 50% durant le dernier quart du XXe siècle) constitue un problème à gérer, puisqu’il y a trop de bouches à nourrir.

La sous-alimentation et la malnutrition des populations dans les pays en voie de développement s’expliquent en partie par le fait que leur production alimentaire suit avec grand-peine l’avalanche démographique, qui est de 2% par an.

La nature, qui subit de plus en plus la pression des milliards d’âmes dans la lutte pour leur survie, montre des signes de faiblesse avec des changements climatiques dont les effets, dramatiques sur l’environnement et l’agriculture en l’occurrence, ne sont arrêtés par aucune frontière.

Les pluies, quand elles ne sont pas capricieuses, tombent trop abondamment, inondant tout et compromettant régulièrement les saisons pluvieuses, causant des dégâts énormes comme ceux vécus à Ouagadougou le 1er septembre dernier.

"Les temps ont donc changé", mais l’on reste impuissant face à des politiques agricoles qui ont prouvé leurs limites, aux errements de nos dirigeants qui engloutissent souvent des sommes faramineuses dans des dépenses somptueuses au lieu de travailler, par exemple, à la maîtrise de l’eau.

"La vie chère", la crise alimentaire de ces dernières années, et les émeutes qui s’en sont suivies ont révélé la triste réalité : la dépendance de nos pays de l’extérieur pour se nourrir.

La FAO, bien consciente de la tragédie, ne manque pas de prêcher son évangile : "La crise silencieuse de la faim qui touche un sixième de l’humanité représente une grave menace pour la paix et la sécurité mondiale ; nous devons, en toute urgence, dégager un large consensus sur l’éradication totale et rapide de la faim dans le monde", souligne Jacques Diouf.

Hélas, il semble prêcher dans le désert, car les patrons onusiens ont beau multiplier les plaidoyers et faire des actions d’éclat comme la grève de la faim, les pays développés brillent par leur égoïsme et leur indifférence face au milliard d’affamés.

La preuve, s’il en fallait encore, nous a été donnée par ce sommet de Rome boudé par les dirigeants des pays du G8, à l’exception de Berlusconi, l’hôte de la rencontre, qui n’avait pas d’autre choix que d’être là. Mais pourquoi aller à Rome, quand on mange bien et qu’on est repu ?

Comme d’habitude donc, la FAO, en présence des Etats impécunieux, où se recrutent pourtant le gros lots des affamés, fera l’état de ses besoins pour aider notre monde à sortir des affres de ce mal, mais si les plus riches, censés mettre la main à la poche, s’éloignent pour ne pas entendre les ventres vides qui crient famine, on n’est pas sorti de l’auberge.

Plus que jamais donc, la question se pose de savoir qui va payer, puisque les nantis préfèrent engloutir des sommes astronomiques pour défendre leurs intérêts géostratégiques, oubliant que la faim est une bombe à retardement aussi explosive que le terrorisme international, dans la mesure où celle-là (la faim) alimente, si on peut dire, celui-ci (le terrorisme), puisqu’elle constitue un terreau fertile pour l’intolérance, les violences de toutes sortes, qui risquent d’emporter notre monde.

Quand est-ce qu’on mange ? pour reprendre les termes de la bande dessinée. Si l’humanité répond à cette question, elle aura résolu une bonne partie de ses problèmes.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2009 à 09:06, par Kôrô Yamyélé du Burkina Faso En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

    Mon cher, il est surtout temps que Jacques DIOUF arrête de manger et de faire manger que des sénégalais.

    D’ailleurs, il est temps que ce Jacques DIOUF quitte maintenant la tête de la FAO. C’est un vrai comédien doublé d’un hyppocrite.

    Il a bourré la FAO que de sénégalais depuis qu’il est là-bas, et ne garde que les seconds rôles et les strapontins pour les autres. Qu’il quitte la tête de la FAO car la FAO n’est pas aux seuls sénégalais.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 17 novembre 2009 à 11:27, par ANTOINE En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

      CHER Yamyélé,ES TU LE GOUVERNEUR DU MONDE ? Mais pourqoi profanes tu contre le DG de la FAO ? Connais tu son père ? Alors méfies toi pour prolonger ta vie sur cette terre.

  • Le 17 novembre 2009 à 11:15 En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

    toutes les 6 secondes un enfant ne meurt pas de la faim,mais il meurt assassiné par ce système pris en otage par les pays dévéloppés avec la complicité assassine de nos dirrigeants.continuons de signer les APE à encourager les titres fonciers mal ficeler et on mourra. les pecheurs sénègalais n ont plus de poissons parce que les entreprises occidentales peuchent avec des bateaux munis de filet ne respectant aucune norme,en amazonie les foret sont vendu aux américains qui les dévastes pour produire du soja utiliser pour de bio carburant le riz le sucre.... sont utilisés pour le bio carburant ,normal qu il est crise parce que les plus riches(1%de la population detient 66%des richesses de ce monde). j aimerais dire a nos dirrigeants aux aficains que tous les marchés sont saturés les européens,américains,asiatiques sont obligés de se retourner vers le marché africain où tout est a faire.alors c est a nous de leurs imposer nos conditions afin de pouvoir nous developpeé librement,sinon ça sera l eternel recommencement.ne soyons pas etoner que dans 10,ou 20ans on ai des geurres das 1 pays sur 6 sur le continent car les populations affamées se leverons et predrons les armes se battrent pour leur survit.

  • Le 17 novembre 2009 à 15:20 En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

    Mr le Journalisme vous êtes un néo malthusien, mettez le doigt sur les vrais raisons de la faim dans le monde au lieu d’encourager les occidentaux dans leur processus de dépeuplement de nos pays.
    Il faut que nos dirigeants inscrivent d’abord le problème alimentaire comme l’éducation au centre de leur politique. Il faut éviter cette mentalité d’attentiste qui consiste à attendre tout de la communauté internationale. Elle s’enfiche des problèmes que vous rencontrer ; en occident 1/4 de la production repart dans les poubelles. A nous de tirer les leçons au lieu piller nos peuples, au lieu de vivre dans l’égoïsme sans soucis du voisin.

  • Le 17 novembre 2009 à 16:30, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

    ANTOINE, je n’ai pas à faire à son père ! OK ? Je dis seulement que la FAO n’est pas une boîte que pour les sénégalais seuls. Et si tu te tens morveux, alors mouche-toi.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 17 novembre 2009 à 16:33, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Sommet de la FAO : Quand est-ce qu’on mange ?

    ANTOINE, j’ai oublié une précision. Ce ne sont pas des menaces du genre : ’’Alors méfies toi pour prolonger ta vie sur cette terre, et gnagnagna...’’ qui me font peur moi. Je m’en contrefiche de ces genres de menaces à la noix et sauce africaine. Tu comprends ? Pauvre type !!!

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 18 novembre 2009 à 01:29 En réponse à : Hypocrite J. Diouf

    Koro Yamyele,
    tu as raison. Depuis les independances, les senegalais ont toujours pratique ce nationalisme dans les organismes internationaux, ONU, OMS, PNUD, FAO, OACI. Quand un d eux est place, il ne reserve les bons postes qu aux autres senegalais. Dommage, cette mentalite d africain.

    • Le 18 novembre 2009 à 21:17 En réponse à : Hypocrite J. Diouf

      A défaut d’être plus intelligent, les sénégalais pratiquent la solidarité entre patriote au niveau des instances internationales depuis longtemps.... ce que ne sait pas faire les burkinabès ! Le ministre Tertius l’a reconnu depuis sa prise de fonction comme lors de son contact avec les ONG. Où on se comporte comme un panier de crabe où dès que quelqu’un émerge, on lui coupe l’herbe sous le pied. Alors arrêtez de jouer les pauvres pleurnichards entre pauvres hommes intègres dont le nom n’existe que pour se faire plaisir !

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