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Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

Publié le vendredi 13 novembre 2009 à 00h58min

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L’entrée en matière des pourparlers interguinéens est donc terminée. Le facilitateur, Blaise Compaoré, s’il ne les avait pas déjà, a maintenant en sa possession les revendications et des propositions des deux camps, qu’une mare de sang sépare davantage depuis la boucherie à huis clos du désormais tristement célèbre lundi 28 septembre 2009 : d’un côté, les forces vives guinéennes, un conglomérat de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile qui ne veulent plus voir le capitaine Moussa Dadis Camara, même en peinture et comptent bien organiser, sans lui, la transition, à l’issue de laquelle il ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle.

Pas plus d’ailleurs qu’aucun autre membre du CNDD, la junte qui s’est emparée du pouvoir le 23 décembre 2008, alors que le cadavre de Lansana Conté était encore chaud ; de l’autre, le camp présidentiel, pour qui la transition ne saurait se faire sans l’éruptif capitaine, lequel d’ailleurs, depuis quelques mois, ne fait plus mystère de son intention de légitimer, par les urnes, ce qu’il a conquis par les armes.

Entre les deux, le docteur ès « Facilitations », qui trône au palais de Kosyam, et qu’on n’était pas loin de plaindre. Investi par ses pairs de la CEDEAO, comment le chef de l’Etat burkinabè, le pauvre, se demandaient en effet de nombreux observateurs de la scène politique guinéenne, va-t-il parvenir à concilier des positions aussi tranchées pour ne pas dire irrédentistes. Il a beau avoir la réputation d’être passé maître dans l’art du grand écart politique, pour contenter tout le monde et son pair, l’exercice guinéen s’annonçait bien périlleux.

Depuis mercredi dernier, on a pourtant une petite idée de la manière dont le président du Faso compte manager son panier à crabes guinéen. La réponse a pris la forme d’une petite phrase lâchée à la fin des discussions avec la pro Dadis : « La construction de la paix dans l’exclusion des Guinéens… » Une petite phrase qui en dit pourtant long sur la façon dont le facilitateur compte manœuvrer. Dans le fond, Blaise Compaoré n’a pas tort ; et c’est sans doute d’expérience qu’il parle, lui qui est embarqué, depuis de longues années, dans les crises ivoirienne et togolaise, à l’origine desquelles figure en bonne place la mise à l’écart d’Alassane Dramane Ouattara et de Gilchrist Olympio.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, sans doute n’est-il pas bon, pense le médiateur, que certains des protagonistes soient victimes d’ostracisme. Mais du même coup, il semble avoir choisi son camp, car il aurait voulu dire aux forces vives guinéennes qu’elles n’ont pas d’autre choix que de discuter avec « le boucher de Conakry » que le médiateur ne s’y serait pas pris autrement. Il est vrai que vouloir mettre hors jeu celui qui tient actuellement le pouvoir peut paraître irréaliste et équivaudrait dans une certaine mesure à le déposer de fait.

L’option que semble avoir prise Blaise Compaoré n’est par conséquent pas surprenante en soi. Que Dadis donc soit partie prenante à la transition, soit ! Reste une grande question : « l’exclusion » dont parle le spécialiste en médiation vaut-elle également pour les candidatures à la future présidentielle ? Autrement dit, par le prétexte que « la paix ne peut se faire dans l’exclusion des Guinéens », doit-on comprendre que le chef de la junte sera-t-il autorisé à concourir ? Si la réponse est oui, Blaise vient ainsi d’entamer ce que beaucoup de gens redoutaient, à savoir la légitimation par voie électorale d’un coup d’Etat militaire.

Car dans nos pays où les présidents s’arrangent toujours pour ne pas perdre, on voit mal le folklorique Dadis se mettre sur la ligne de départ si ce n’est que pour gagner la course. Les forces vives n’auraient alors que leurs yeux pour pleurer. Et pour la Guinée, ce serait toujours un éternel recommencement !

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2009 à 05:16, par bogan En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    Blaise prendra partie pr son eleve
    .Ddis est sur les traces de Blaise
    la seule difference est que Blaise a tue pour prendre
    et continuer de tuer
    le pouvoir et Dadis a pris le pouvoir avant de commencer la tuerie

    • Le 15 novembre 2009 à 12:58, par Michel En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

      Le président Blaise Compaoré a en verité choisi son camp,le troisième, celui de la paix,de l’unité et de la concorde nationale en guinée,pays frère et ami du burkina faso.Blaise n’est ni pour Dadis , ni pour l’opposition.retenons cette phrase prononcée par Blaise << la paix ne peux se faire sans l’exclusion des guinéens >> Ce groupe de mot prouve deja son impartialité et sa neutralité. cessons de lancer des pierres au Président Blaise Compaoré pour cette question.C’est une grâces pour nous et notre pays, si notre Homme fort est encore choisi.Le Burkina est devenu incontournable dans la sous-region. Que l’occident se retir de cette crise guinéenne car la guinée n’est pas une sous-prefecture occidentale. Cher ami guinéenne le coq a chanté et le jour c’est levé, prenez vos destin en main afin de batir une veritable nation . vive la guinée vive la paix.....

  • Le 13 novembre 2009 à 05:22, par bogan En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    L,homme est beau
    mais son coeur es noir

  • Le 13 novembre 2009 à 07:00, par Frere black big sou des usa En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    il est vrai qu’en temps qafricain ns esperons tous quil yest un regime democratique en guinee plutot qu’un regime militaire,mais apparemment ces militaires se voient en cabri mort et velent rester accrocher au pouvoir pour esquiver les poursuites judiciaires.selon moi ce qui serait bon a faire cest de mettre en place un gouvernement d’union national,ensuite mettre en place une commission mixte composee des gens de la societe civile supervisees par des delegations de la cedeao, lua, et l’onu.ces gens se chargeront d’organiser des elections transparentes ou toutes les personnes jouissant de la citoyennete guineenne pourrons se presenter y compris dadiss sil le veut.si on arrive a des elections bien survelles ou le peuple arrive a choisir librement son candidat nul ne pourras contester.apres ces elections on verras bien la decision du peuple auxquel nul ne pourras se soustraire au risque d’etre en conflit avec la communaute internationale.

  • Le 13 novembre 2009 à 08:46, par la vraité En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    article noté 1/10

  • Le 13 novembre 2009 à 11:34 En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    tres bel article ! pauvre guinéen pourquoi après ce vacarme d’aaccueil à dadis, ce changment brusque ?le pouvoir change l’homme ;dadis aurait du voir ses deux voisins immediat ATT du Mali et GUEI Robert de CI mais il a voulu lui meme montrer un troisieme chemin helas perilleux ! blaise ecarte le, il a prouvé qu’il ne merite pas de diriger la guinée.

  • Le 13 novembre 2009 à 11:37 En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    rien ne va plus en guinée ; avant que le pays ne sombre totalement dans le gouffre, que l’international facilitateur ramene les troupes dans les casernes pour que les politiques dirigent.
    courage au peuple frere de guinée

  • Le 13 novembre 2009 à 13:03 En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    C’est bien d’aider son voisin a etteindre sa case qui brûle mais on ne peut oublier son peuple au profit d’autrui.
    Qui payent les déplacement et les frais de séjour de Blaise en Guiné et des Guinéens au Faso ?, le contribuable burkinabè ?
    - Les hopitaux manquent de réactifs et d’équipement
    - Le peuple a faim, les étudiants et les travailleurs souffrent (manque de bourse, UITS élevé)
    - Blaise s’en fou. Il ne se rappelera du peuple qu’en 2010 pour les élections.
    Lorsqu’on interpelle le gouvernement c’est toujours la même chanson : "Des mesures sont en train d’être prises" mais en réalité ne se prendront jamais ; pitié pour mon pauvre burkinabè classé parmi les pays qui tiennent la queue dans le monde.

  • Le 13 novembre 2009 à 13:44, par johnson En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    Dans toutes ces interventions de notre docteur médiation,personne n’en parle de combien de francs cfa coûte au contribuable burkinabè pour le kérosène et autres dépenses .....!!!
    L’homme fort du pays cherche à tout prix à améliorer son image sur le plan internationnal sans se soucier des problèmes de faim et autres dans son propre pays.
    Dans tous les cas le monde n’oubliera jamais ce qui a été fait dans le passé.

    • Le 14 novembre 2009 à 15:25 En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

      Johnson, tu vois une chose ? Le sous developpement des pays du tiers monde se trouve dans leur tete. Ils ne pensent pas que les caisses de l’ etat dont les roitelets usent et abusent, c’est leurs sous. Ils ne pensent pas que les puits de petrole, l’ or et le diamant, le cafe, cacao, et j’ en passe, de tout le pays, c’est pour eux. Si bien que le roitelet en fait ce qu’ il veut sans l’ obligation de rendre compte. C’est pourquoi des pays comme le zaire connaissent toujours la faim ; c’est pourquopi des pays comme l’ arabie saouduite est toujours un pays du tiersmonde meme si son PIB est tres eleve. On ne mange pas le PIB. Le developpement, ce ne sont pas les moyens(bruts. C’est les conditions du developement comme l’ a dit notre grand Ki- Zerbo dont on ne pourra pas eteindre la memoire.
      Sinon comment comprendre qu’ un president "elu" par le peuple puisse detourner la mission pour laquelle il a ete elu, en s’autoproclamant mediateur de toutes les causes africaines ? Nous avons un devopir de solidarite envers les autres peuples mais nous ne devonms pas dispersr nos efforts en nous erigeant en Mr. Solution. On n’est pas les seuls a pouvoir desamorcer les crises. Pendnat que Blaise est devenu le President des Affaires Difficles et Compliquees, il n’ y aplus un president pour le Faso.

  • Le 14 novembre 2009 à 14:06, par BOYARM FELIX dit Guy Mollet En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    Je respecte le point de vue de notre frère Hamidou OUEDRAOGO cela ne m’empêche pas de donner mon point de vue.
    Pour ma part, je ne crois pas que le facilitateur à travers ses mots penche vers la candidature de DADIS. Je crois plûtot que si l’on dit que la paix ne peut se faire qu’avec la volonté des Guinéens, il faut bien que ceux ci se parlent. De ce fait on ne peut pas exclure ceux qui actuellement ont la réalité du pouvoir c’est à dire l’armée. Le facilitateur sait mieux que quiconque que l’on ne peut pas être médiateur et choisir un camp.Je crois de préférence que le facilitateur préfère utiliser le langage de la vérité, on ne peut pas aider à résoudre le problème des Guinéens sans tenir compte des réaliés. Quelles sont ces réalités :
    1) Pour négocier il faut deux parties ici il s’agit des deux qui ont été reçus et qui ont fait des propositions au facilitateur. C(est partir de cela que le facilitateur va entrer en action après avoir paufiné le dossier.

    2)La question de candidature de DADIS n’étant pas un tabou, elle sera abordé au moment des négociations. Peut être que pour l’intérêt supérieur de la Guinée il serait bon de faire un audit de la gestion du pays par ceux qui ont aidé LANSANA CONTE à brader les richesses du pays. C’est à la suite de cela que l’on saura qui a fait quoi et qui est vraiment patriote.
    Personnellement si j’avais un conseil a donné à DADIS, je lui aurait dit de ne pas se porter candidat, car, il a montré au début qu’il est venu assainir les affaires de l’Etat, qu’il parte la tête haute. Il n’appartient pas au facilitateur de dire qui peut être candidat ou non, ce n’est pas son rôle en réalité ce n’est pas le rôle de certains intervenants qui ne faont que compliquer la tache du facilitateur en qui nous devons faire confiance. Il n’a aucun intérêt à donner un coup de pouce à une des parties.
    Notre souhait serait que les deux camps tpùbent d’accord pour confier la transition à un organe crédible capable d’organiser des élections propres.
    Si par hasard on décidait de mettre en place avec les politiciens seulement comme le souhaitent les opposants, tout le monde sait que ça réussira pas puis que chacun sera préoccupé par son ambition au lieu d’agir objectivement. Nous n’en sommes pas encore là c’est un simple souhait d’un citoyen africain qui souhaite que la Guinée se lève pour occuper dans le concert des nations africaines la place qu’elle mérite en raison de la richesse de son sol et de son sous sol.
    Signé : Boyarm Idrissou Félix
    Secteur 8 Ouaga mail felix_boyarm

    • Le 15 novembre 2009 à 16:02 En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

      Je trouve que l’ intervention de Boyarm Felix est tres pertinente, tres equilibree. Meme si je ne suis pas un Pro- Blaisiste pour 2 sous, je trouve qu’ un mediateur qui aurait son candidat est le premier ennemi de sa propre action. Mais je demanderai a ceux qui ont acces a Blaise de lui dire de revenir sur la terre du Faso pour resoudre nos problemes a nous aussi au lieu de courir la terre pour resoudre les problemes africains et laisser les notres. On ne l’ oubliera pas de si tot, le BF est le 177eme dans le classement. Si les autorites ne contestent plus le classement ignoble parce que le BF a afin damne le pion a 6 autres pays, c’ est une mauvaise lecture de la situation. Regradez les pays que nous aussi on a reusssi a surclasser. Pas de quoi pavoiser. Vous savez comment le pouvoir fonctionne en Afrique. Comme tout est centralise dans les mains des chefs d’ etat, aucune decision serieuse ne peut etre prise par un soit- disant premier ministre qui n’ est dans le fond que le premier des ministres comme le disait si bien Norbert Zongo.

      LOP

  • Le 15 novembre 2009 à 20:17, par sidbèè (En Quête de Vérité) En réponse à : Pourparlers interguinéens : Le Facilitateur a-t-il choisi son camp ?

    Equation Crise Guinéenne : X * CNDD + Y * Forces_Vives = 0. X, Y sont les variables (les valeurs des sommes des sacrifices à consentir) de cette situation de crise. "0" est la valeur du Consensus. "*" operateur de Sacrifice.

    "X * CNDD" veut dire "Valeur X des sommes des Sacrifices Xi que le CNDD accepte à consentir"

    "Y * Forces_Vives" veut dire "Valeur Y des sommes des sacrifices Yj que les Forces Vives acceptent de consentir"

    Autrement dit, qu’est ce que le CNDD peut conceder comme X ? Qu’est-ce que les Forces Vives peuvent conceder comme Y ? Il ya des solutions dites EXTRAORDINAIRES quand X = tout et Y =rien ou encore quand Y = RIEN et X =TOUT. Et ceci, c’est la SOLUTION PAR LE RAPPORT DE FORCE où l’un des protagonistes est purement et simplement mis KO.

    Malheureusement, c’est ce que l’opposition Guinéenne d’entrée de jeu propose Y= RIEN. D’où X * CNDD = 0 c’est à dire que le CNDD doit TOUT CONCEDER, et les Force Vives RIEN. Ou encore, une drôle de CONSENSUS où le CNDD doit TOUT PERDRE et l’opposition TOUT GAGNER. Voyez vous même toute la "CREATIVITE POLITIQUE" de l’opposition Guinéenne !!

    Le calendrier electoral promis par Dadis au lendemain du coup d’etat etait fixé pour Dec 2010. La France se precipita le 9 Jan 2009 pour lui dire "Pourquoi pas plus tôt durant 2009 ?". Voici donc comment on a commencé à BRUSQUER Dadis sur le terrain de ses propres promesses. Le resultat, c’est ce qu’on voit aujourd’hui !! Une Guinée déchiquetée à cause d’une GESTION DE PROMESSE ELECTORALE".

    A ceux qui disent que la Guinée est maudite, rappelons que le Guinée n’est pas AVANT DERNIER dans le classement Indice de Developpement Humain comme certains "ex-Haute-Volta". Si la Guinée est maudite, n’est-ce pas parce que l’Afrique Noire est maudite ? Si la Guinée est maudite, l’est-elle plus que le Kenya où grace à des CIVILS AU POUVOIR, le pays a frolé le GENOCIDE avec des centaines et des centaines de morts. Alors, cessons de nous apitoyer sur la Guinée parce que c’est des militaires au pouvoir !

    Peuples d’Afrique, Dadis est un "BURKINDI" (1) !

    (1) : Vrai Homme Intègre

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