Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, M. Mahamoudou Ouédraogo, a indiqué que son département attendait une identification claire des goulots d’étranglement qui minent le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, ainsi que des stratégies opérationnelles visant à les solutionner.

Selon M. Ouédraogo, la rencontre se tient dans un contexte catactérisé d’une part par l’inefficacité des mécanismes de soutien et le manque de suivi et de contrôle des accords de contrats de production et de coproduction ; d’autre part, par l’amenuisement du soutien des structures de l’Etat et l’épuisement du matériel technique de production et de post-production. Il y a aussi le fait que le secteur dépend essentiellement des financements extérieurs qui se raréfient et la faible capacité financière des sociétés de production privées.

Le ministre a assuré les professionnels du secteur de la volonté de l’Etat à les épauler pour la réalisation de la relance des activités de production.

La rencontre qui se tient sept ans après la tenue des Etats généraux du cinéma ne sera pas un tribunal, non plus une occasion de complaintes et de lamentations stériles, a averti le président de l’Union nationale des cinéastes du Burkina (UNCB) M. Raymond Tiendrébéogo.

M. Tiendréogo a invité les partipants à faire de cet atelier un cadre de réflexion approfondie au cours duquel un examen exhaustif des difficultés (juridiques, techniques, financières) du secteur sera fait, ainsi qu’une analyse objective et rationnelle des situations à problèmes.

L’atelier, qui a pour parrain M. Luc Adolphe Tiao, président du Conseil supérieur de l’information (CSI), prend fin le mercredi 04 aout 2004.

Abdoulaye GANDEMA

M. Luc Adolphe Tiao, président du CSI et parrain de l’atelier

Je me réjouis que l’UNCB (Union nationale des cinéastes du Burkina) puisse tenir cet atelier ; cela prouve l’attachement que les cinéastes ont pour la relance des activités cinématographiques dans notre pays. Et comme vous le savez très bien, pendant très longtemps nous avons tenu la vedette du cinéma en Afrique.

Malheureusement nous constatons depuis quelques temps un certain essoufflement. C’est bien que l’initiative soit venue de la base, par ceux-là mêmes qui sont concernés en premier lieu par la production cinématographique, de se réunir pour évaluer la situation et voir quelles mesures concrètes préconiser afin que les cinéastes puissent retrouver leur rôle sur le plan national. Bien sûr que, en tant que parrain, j’apporte d’abord une caution morale à cette rencontre parce que indépendemment de mes fonctions, je suis personnellement intéressé par le cinéma, et j’ai beaucoup travaillé dans ce sens. Je pense que ce que nous pouvons faire, c’est d’être d’abord les avocats des cinéastes burkinabè, et plaidoyer pour eux partout où nous allons et pour qu’on puisse leur apporter le soutien nécessaire.

Notre institution est financièrement limitée, mais dans la mesure du possible, nous leur apporterons le soutien que nous pouvons faire afin que véritablement l’activité cinématographique puisse être relancée, et surtout, afin que l’union puisse vraiment régner entre les cinéastes et les différents spécialistes du cinéma burkinabè.

Propos recueillis par A.G
Sidwaya