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SN-GMB : Le contrat de Salif Kossouka résilié

Publié le vendredi 16 octobre 2009 à 04h38min

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Le contrat de location-vente entre le gouvernement burkinabè et le groupe Kossouka, signé le 29 janvier 2007 et qui permettait à ce groupe de reprendre les activités de l’ancienne GMB, a été résilié pour compter du jeudi 15 octobre 2009. C’est une note de notification parvenue à Banfora ce jeudi 15 octobre 2009 vers 8 heures qui en a informé les meuniers à qui l’accès de l’usine a été interdit, ce jusqu’à nouvel ordre.

Malgré l’arrêt de la production de farine à la SN-GMB depuis le 21 avril 2009 pour manque de matière première, les meuniers continuaient à se présenter à l’usine comme ils le faisaient en temps d’activités normales. Mais le jeudi 15 octobre 2009, ils se sont vu refuser l’accès de leur unité de production par une équipe d’agents de la police nationale. Les agents de police postés à l’entrée principale de l’usine, leur ont signifié que la police de Banfora a reçu des instructions lui disant de ne laisser aucun travailleur et aucune personne étrangère à la société mettre pied dans l’enceinte de l’entreprise. Cela, parce que le contrat de location-vente du PCA Salif Kossouka Ouédraogo a été résilié à compter de ce jour. Il s’agit d’éviter que des gens, pour une raison ou pour une autre, s’en prennent aux installations dans l’entreprise. Selon les meuniers que nous avons trouvés rassemblés devant l’usine, la police dit que la mesure visait à assurer la sécurité des biens. C’est pourquoi même les travailleurs qui sont arrivés très tôt vers 6 heures et qui étaient déjà dans l’usine ont été priés de ressortir. Ceux qui avaient des effets personnels à l’intérieur et qui désiraient les prendre ont été accompagnés par des policiers.

Dans la lettre qui notifie au PCA Salif Kossouka la résiliation de son contrat, il ressort que trois ans après le transfert des actifs des GMB, celui-ci n’a pas respecté toutes les obligations consignées dans la convention. Le groupe Kossouka s’était engagé à assurer le remboursement de l’intégralité de la dette concordataire selon un échéancier, à réhabiliter et à moderniser les moyens industriels dans le cadre du contrat de location-vente établi avec l’ancienne GMB. Il avait également pris l’engagement de développer la fabrication de la farine de blé, de céréales locales et d’aliments de bétail de manière à satisfaire en priorité la demande nationale. En plus, le groupe Kossouka devait acquérir la matière première et les consommables nécessaires à la réalisation du programme de fabrication de SN-GMB. En outre, il s’était engagé à reprendre l’ensemble du personnel disponible de l’ancienne GMB.

Mais force est de constater que depuis le 21 avril 2009, les machines de la SN-GMB sont arrêtées. Les travailleurs ne sont plus payés depuis le mois de juillet 2009. Contre toute attente, c’est en pleine période de rupture de matière première, il y a à peine deux mois, que le groupe Kossouka a décidé d’engager le reste du personnel qui attendait depuis la reprise des activités de production. On se rappelle que cette action du PCA avait été perçue comme un piège et avait divisé les meuniers lors d’une AG. Comme si cela ne suffisait pas, le 11 août 2009, la SONABEL a suspendu la fourniture en électricité de la SN-GMB et depuis lors, l’éclairage des locaux est assuré par un groupe électrogène. Par ailleurs, il est reproché à Kossouka un fait aggravant, selon les termes de la lettre, qui met fin à son contrat : celui du détournement des fruits de la vente autorisée d’un ancien moulin qui n’était plus utilisé. Les fonds de cette vente devaient en principe être reversés dans le compte du syndic de redressement judiciaire.

Les travailleurs que nous avons trouvés sur place à notre arrivée à la SN-GMB se sont dit très inquiets. "Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve", a laissé entendre l’un d’eux. "Nos enfants n’ont toujours pas accès à leur salle de classe, faute d’argent", reprend un autre. Selon leur porte-parole, Richard Soma, les travailleurs s’engagent à respecter le dispositif mis en place par les services de la police. "C’est notre outil de travail qu’elle protège", a-t-il dit avant de poursuivre : "Nous fondons un réel espoir quant à la reprise très prochaine des activités par un autre repreneur." Au moment où nous quittions la SN-GMB, le président du Tribunal de grande instance de Banfora et le responsable des vigiles arrivaient sur les lieux.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 octobre 2009 à 11:00 En réponse à : SN-GMB : Le contrat de Salif Kossouka résilié

    quel sort sera réservé à salif Kossouka et quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement pour résoudre définitivement la question des GMB,une unité qui a fait et qui continue de faire la fièrté du pays

  • Le 16 octobre 2009 à 19:23, par SOULB En réponse à : SN-GMB : Le contrat de Salif Kossouka résilié

    Il faut que notre état soit mieux regardant sur la moralité de certains soit disant opérateur économique avant de leur confier des industries.
    Ce monsieur n’est rien d’autres qu’un fraudeur, un truand,et tout le monde le sait.
    Voila maintenant que vont devenir les travailleurs qui avaient commencer à entretenir un maigre espoir.

  • Le 16 octobre 2009 à 20:27 En réponse à : SN-GMB : Le contrat de Salif Kossouka résilié

    Puisse la Justice mener son oeuvre d’assainissement jusqu’au bout, et mettre fin au calvaire que connaissent tous les salariés .

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