Après 50 ans de vie, la nationale des postes et de l’épargne burkinabè marque un arrêt pour évaluer le chemin parcouru et se donner de nouvelles orientations car l’environnement dans lequel il évolue a pris une nouvelle tournure. Depuis le 12 octobre dernier, elle a initié des activités pour marquer d’une pierre blanche ce jubilé d’or. Un anniversaire pour célébrer ainsi l’âge de maturité de l’institution.

Selon le Ministre de l’économie et des finances Lucien Marie Noël Bembamba, parrain de ce cinquantenaire, il y a lieu d’être fier de la Caisse Nationale d’Epargne (CNE) car depuis 1959, année de sa création, elle « a su remplir avec efficacité les missions qui ont été assignées ». Ces missions se résument en trois point à savoir : mobiliser l’épargne nationale, financer le développement et favoriser l’inclusion financière des moins nantis. Il y a aussi lieu d’être confiant en la nationale d’épargne pour l’avenir, ajoute Lucien Marie Noël Bembamba.

Mais depuis l’avènement des institutions de micro finance, force est de reconnaître aujourd’hui que la Caisse nationale d’épargne est à la croisée des chemins. En plus de l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché, la CNE souffre de son statut qui s’érige désormais en un obstacle. En effet, cette structure a connu diverses mutations depuis sa création. Elle est passée en 1959 du statut de simple service de l’Etat faisant partie intégrante du service des postes et des télécommunications, puis de l’office des postes et télécommunications à celui d’établissement financier à caractère spécifique de 1977 à 1987.

Enfin la caisse nationale d’épargne est redevenue un centre financier spécialisé réintégré depuis 1987 à l’office national des postes, transformée en 1997 en société d’Etat sous la dénomination de Société nationale des postes et des télécommunications (SONAPOST). Donc, une restructuration s’impose, car la concurrence est de plus en plus rude, a reconnu le Directeur Général Arthur Kafando. Elle a été d’un apport considérable pour le pays sur les plans économique, social et commercial, d’où la pertinence du thème de ce colloque « la contribution de la Caisse nationale d’épargne au développement économique et social du Burkina Faso ».

Une croissance exponentielle des épargnants.

Les déposants de la nationale d’épargne n’ont cessé de croître depuis sa création. Ainsi les épargnants de la CNE sont passés de 6796 pour un encours de 192 000 000f cfa en 1959 à plus de 420 000 déposants pour un encours de plus de 67 000 000 000ff cfa au 30 juin 2009. Ce qui la place naturellement aux premiers rangs des caisses d’épargne d’Afrique de l’Ouest. Et la CNE est décidée à aller de l’avant malgré les obstacles qui se dressent sur son chemin.

Ainsi pour résister à la concurrence, elle a mis au point depuis un certain temps des produits innovants tels que l’épargne retraite, le compte de l’épargnant à l’étranger, le super compte d’épargne. Elle a aussi tissé des partenariats avec des assurances, des particuliers et des institutions afin de vendre davantage et du coup éviter d’être noyée par des nouveaux venus dans son domaine d’action. A cet effet, le Directeur Général affirmera que « nous avons un savoir- faire mais nous pouvons aussi compter sur le savoir-faire des autres ».

Après cinquante ans d’existence, la nationale de l’épargne a engrangé d’énormes acquis. Mais, elle est à présent confrontée à un environnement austère nouveau avec l’arrivée des concurrents de taille. Qu’à cela ne tienne, la CNE ne compte pas céder du terrain. Ce colloque permettra donc de se pencher sur les difficultés actuelles de la CNE et de là sortiront des idées lumineuses afin que cette caisse continue de faire le bonheur des burkinabè nantis mais aussi et surtout les moins nantis. C’est dans un tel contexte qu’elle célèbre son cinquantenaire qui marque ainsi l’âge de la maturité, l’âge de la raison.

Moussa DIALLO
Lefaso.net