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Sites d’hébergement : Effectif pléthorique à l’hippodrome

Publié le jeudi 15 octobre 2009 à 05h36min

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La rentrée scolaire a effectivement débuté dans les sites d’hébergement de sinistrés. Le site de l’hippodrome a ouvert ses salles de classe sous des tentes. Depuis le 2 octobre, apprenants et encadreurs se sont engagés à vaincre les caprices de la nature pour faire face à leur destin dans ces écoles de fortune.

Il est quinze heures moins le quart quand nous arrivons dans la cour du site de l’hippodrome. Sous un soleil de plomb, les âmes visiblement en détresse se prélassent sous des tentes, les pans ouverts ici et là pour faire dissiper un tant soit peu la chaleur de l’intérieur. Sur ces innombrablres tentes semblables, il est difficile d’identifier celles qui abritent les écoliers de celles destinées à l’habitation. Mais fort heureusement, les bruits d’une cohorte sous un hangar nous localisent l’école d’hippodrome. A quelques encablures de cette marée humaine, se dressent des tentes de l’UNICEF sous lesquelles de petites âmes assoiffées du savoir attendent tumultueusement leur maîtresse. Nous entrons alors dans la classe de CP1.

Des gamins, entassés comme des boîtes de sardines crient, sautent d’un banc à l’autre, se tapotent. Bref, le climat y est effervescent. Au milieu d’eux, l’instituteur de la classe de CEI, Sébastien Zongo assisté d’une bénévole s’évertuaient à rétablir l’ordre et la discipline en attendant l’arrivée de la maîtresse, titulaire de la classe. Mais, leurs tentatives de dissuader les récalcitrants sont restées peine perdue. Monsieur Zongo finit par se rassurer : "Les enfants se sont faits de nouveaux amis". Toutes les classes du cycle primaire du CP1 au CM2 sont fonctionnelles. Celle qui inquiète le plus par son effectif est la classe du CP1 où 159 élèves sont enregistrés. Le directeur de l’école déplore cette situation qui s’empire car, dit-il, "la liste des inscrits continue d’augmenter de jour en jour". Le maître du CE1 a confié que certains élèves ont été expulsés de leur école parce que leurs parents, des riverains du site, ne sont pas des sinistrés. Ces élèves ont été reconduits à leurs écoles respectives.

Il nous faut des mesures d’accompagnement

Selon le directeur de l’école, Madi Ouédraogo, la pluie du 11 octobre a fait tomber des tentes et la panique s’en est suivie au sein des occupants du site. Sur ce, beaucoup de personnes ont passé la nuit dans les salles de classe. Le premier responsable de l’école évoque en outre les difficultés auxquelles les enseignants font face. Parmi tant d’autres, le problème de gestion des effectifs pléthoriques dans une telle situation, l’absence des actes de naissance et de bulletins de notes des enfants, l’incivisme des parents d’élèves qui perturbent les cours par leur présence inopportune dans les salles en plein cour, le manque de cotisation APE pour honorer certains frais de fonctionnement des écoles. Par ailleurs, le directeur de l’école formule les vœux aux autorités afin que des mesures spéciales d’accompagnement leur soient octroyées, vu l’ampleur des tâches que le corps enseignant accomplit sur le site.

Il ajoute qu’un besoin de formation des enseignants réquisitionnés pour servir dans ces lieux est nécessaire. Monsieur Madi Ouédraogo souligne : "Les dotations en kits scolaires composées essentiellement de sacs d’écoliers et de cahiers sont parvenues à notre niveau". L’école compte plus de 400 élèves qui viennent de divers horizons ; ce qui complique la tâche des enseignants car dans une même classe, le niveau des uns et des autres diffère largement. Quant aux parents d’élèves, beaucoup ont le sourire aux lèvres. C’est le cas de Marceline Konseiga qui se réjouit. Elle conclut qu’elle n’a rien déboursé pour que son enfant parte à l’école.

Ouamtinga Michel ILBOUDO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2009 à 19:32, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Sites d’hébergement : Effectif pléthorique à l’hippodrome

    Moi je ne comprend pas ce qui se passe dans mon pays, le Faso. Nous ne sommes pas les seuls à avoir été touchés par les inondations. A côté de nous, il y a le Mali, le Niger. On n’entand pas trop parler ces gens-là. mais nous, ici, nous continuons toujours de prendre les dons. Chaque journal de la TV, on passe le temps à en parler comme si celà n’allait jamais prendre fin. Tout ceci ressemble à de la mendicité Ayaons un peu plus honte car ce n’est pas digne de nos ancêtres.

    Par Kôrô Yamyélé

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