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Aide aux sinistrés un mois après : Job Ouédraogo, vice-président de l’Unité de gestion : “A la vue de ce qui se passe, l’espoir est permis”

Publié le vendredi 2 octobre 2009 à 03h36min

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Job Ouédraogo

Au lendemain des inondations du 1er septembre 2009, un comité adhoc chargé de la collecte des dons pour les sinistrés désormais appelé Unité de gestion du sinistre du 1er septembre, a été installé. Nous avons au palais de Koulouba, mercredi 30 septembre 2009, rencontré Job Ouédraogo, vice-président de cette unité pour avoir une analyse des besoins exprimés.

Sidwaya (S). : Quelle appréciation faites-vous de l’élan de solidarité à l’heure actuelle ?

Job Ouédraogo (J.O) : J’en fais une très bonne appréciation parce que lorsque l’élan de solidarité a été lancé par le président du Faso, Blaise Compaoré, nous assistons à une campagne de solidarité nationale et internationale. Nous sommes à notre quatrième semaine et tous les jours, nous enregistrons des personnes qui viennent contribuer. Nous n’avons jamais passé un jour sans enregistrer moins de 5 millions. Depuis le 7 septembre jusqu’à ce mercredi 30 septembre, nous ne pouvons que faire une bonne appréciation de cet élan parce qu’il y a toujours des gens qui viennent contribuer. S. : A quand exactement la fin des contributions ?

J.O. : A quand la fin ? Nous ne saurons le dire. Quand l’Unité de gestion a été mise en place, nous avons pensé que nous allions rester ici une semaine avant d’être délocalisés. Finalement les plus hautes autorités ont choisi que nous restions jusqu’à nouvel ordre. Nous sommes donc là, jusqu’à nouvel ordre.

S. : Des dons en nature et en espèces ont-ils déjà été mis à la disposition des sinistrés ?

J.O. : Il y a des gens qui viennent avec des denrées périssables, par exemple le pain, les bananes que nous ne pouvons pas stocker. Ainsi, nous les envoyons directement au niveau des mairies chargées de les transférer sur les sites d’hébergement. Egalement, s’il y a un besoin dans les mairies, nous le prélevons dans le stock. Pour la réinstallation des nouveaux sites, il a fallu un réaménagement. Une partie de l’argent que nous avons reçu a été utilisée à cet effet pour déblayer, damer ces nouveaux lieux avant d’y installer les tentes.

S. : Quelle est donc la valeur de la somme utilisée pour le réaménagement des sites ?

J.O. : C’est environ 5 millions que nous avons débloqués pour le réaménagement parce qu’il fallait payer des gens pour installer les tentes. Il fallait aussi des machines pour le déblayage. En cela, nous ne dépensons pas directement l’argent car il y a des unités opérationnelles qui sont les ministères directement concernés et la commune de Ouagadougou.

S. : Il y a un besoin urgent de 7 milliards de F CFA qui a été exprimé, l’espoir est-il permis ?

J.O. : Oui l’espoir est permis parce que qui n’espère pas ne vit pas. Je n’étais pas sûr qu’au début du lancement de l’élan de solidarité, il y aurait autant d’engouement. A la vue de ce qui se passe, l’espoir est permis.

S. : Nous sommes actuellement à plus de 3 milliards de F CFA collectés sur un besoin urgent de 7 milliards. Les gens laissent-ils parler fortement leur cœur pour qu’on soit sûr de satisfaire à ce besoin ?

J.O. : Nous avons un besoin urgent de 7 milliards mais il n’a pas été dit non pus que ce besoin doit venir forcement des contributions des volontés. Peut-être que les premiers responsables savent comment ils vont avoir les 7 milliards. Et si l’on a déjà près de 50%, je crois que c’est déjà un bond et c’est significatif. Par rapport au besoin, une fois de plus, l’espoir est permis.

S. : Et les 70 milliards pour le besoin global ?

J.O. : C’est une campagne de solidarité nationale et internationale. Je crois qu’à tous les niveaux, les uns et les autres sont sensibles à la situation. Peut-être tout ne viendra pas des contributions mais nous avons toujours l’espoir de pouvoir mobiliser les 70 milliards en vue de faire face aux dégâts causés.

S. : Pouvez-vous nous faire un bilan d’ensemble des aides reçues depuis le début du sinistre jusqu’aujourd’hui ?

J.O. : Oui je peux vous faire un bilan global (hésitations), partiel j’allais dire. Pour ce que nous avons pu enregistrer (chèques, espèces, virements bancaires) nous avons un total de 2 936 304 244 F CFA. Mais les dons en nature se chiffrent à 651 239 975 F CFA. Au total (nature, espèces) 3 595 956 796 F CFA à la date du 29 septembre 2009.

S. : Prenez-vous en compte ceux qui ne viennent pas à votre niveau pour contribuer ?

J.O. : Lorsque des dons sont enregistrés à l’action sociale ou à d’autres ministères, des rapports nous parviennent. Ce qui a été donné comme instruction c’est la compilation au fur et à mesure des dons et leur intégration.

S. : A combien sont évaluées les aides internationales ?

J.O. : A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas vous dire le montant des aides internationales. Il y a des virements de fonds internationaux dans des comptes bancaires et notre comptable fait actuellement le tour pour faire le point. Vous dire exactement la valeur de l’aide internationale est difficile.

S. : Si le besoin exprimé n’est pas satisfait, qu’est-ce qui est prévu ?

J.O. : Je crois qu’au niveau de notre Etat, toutes les dispositions sont prises et que probablement (hésitation) un plan a été inscrit. Je suis convaincu que toutes les dispositions sont prises pour que quelle que soit la situation, on puisse trouver des solutions.

S. : Un mot à l’endroit des sinistrés ?

J.O. : Il faut que les sinistrés sachent que pour leurs difficultés, leurs préoccupations, leur épreuve, il y a des hommes et des femmes d’ici ou d’ailleurs qui compatissent à leur douleur. Et les plus hautes autorités travaillent à trouver des solutions à leurs problèmes. Les sinistrés doivent par conséquent être fiers d’appartenir à une nation solidaire.

Propos recueillis par Boukary BONKOUNGOU et Wind-Yida Emmanuel SAWADOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2009 à 14:32 En réponse à : Aide aux sinistrés un mois après : Job Ouédraogo, vice-président de l’Unité de gestion : “A la vue de ce qui se passe, l’espoir est permis”

    Si j’ai une bonne memoire je crois qu’en debut de semaine le Ministre TAMINI nous a fait comprendre qu’aucun rond ( centime) n’avais ete toucher jusqu’au jour de son interview.
    Qui croire now,ses 5 millions utilises pour nettoyer les lieux et monter les tentes la sont venu d’ou ?

    • Le 3 octobre 2009 à 10:48, par Jean-Gabriel Taoko En réponse à : Aide aux sinistrés un mois après : Job Ouédraogo, vice-président de l’Unité de gestion : “A la vue de ce qui se passe, l’espoir est permis”

      Attention messieurs !!!
      Ne laissez pas les mots ou les termes :"aide , cadeaux aux sinistrés" ou autres termes qui leur ressemblent circuler dans les médias.
      Employez plutôt et de préférence "solidarité, secours aux sinistrés".
      En effet, il faut craindre que les premiers ne laissent dans le subconscient de burkinabé des effets pervers.
      Il y a "un avant 010909 et un après 010909" !!
      Nous , burkinabé sommes animistes et sacrifions, invoquons régulièrement les mannes des ancêtres qui nous aiment et veillent sur nous malgré nos déviances vers les idoles d’autres cultures.
      Dans cette affaire, nous ne sommes pas "clean" comme le dénoncent plusieurs techniciens et professionnels.
      Que serions nous devenus si le déluge de septembre était arrivé à minuit,à 02heures ?
      Que serions nous devenus si l’incendie de Rood-Woko était arrivé à ces mêmes heures ou à une heure de grande fréquentation ?
      Donc nos ancêtres nous aiment et nous protègent.
      Mais arrêtons de faires des bêtises dans l’indiscipline,et dans l’incivisme.
      Il ne faut pas rêver, la situation sera difficile et nécessitera encore de la solidarité nationale d’abord et subsidiairement la solidarité internationale mise à rude épreuve par ces sales temps où nous avons, tourné le dos à "l’animisme" et croyons à tort maîtriser la Nature qui nous (verts,jaunes, blancs et noirs) humilie régulièrement.
      Les burkinabé (généralement résistants) sont devant une épreuve d’endurance.
      Mais avant tout, Ram Ouédraogo,écologiste devant les burkinabé et devant l’étenel devra aller à Pilimpikou offrir un coq en Holaucoste aux ancêtres.jgt

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