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Inondation du 1er septembre : Pas facile de gérer un site d’accueil

Publié le mercredi 23 septembre 2009 à 04h22min

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L’école primaire Naaba Yandfo au secteur n°17 à Pissy est l’un des nombreux sites qui accueillent les sinistrés de la pluie diluvienne du 1er septembre 2009. Selon le responsable du site, Ali Bako, rencontré sur les lieux le 18 septembre 2009, dans cette école où vivent 951 personnes dont 540 enfants, les gens mangent à leur faim, mais il n’est pas aisé de les gérer

Des sinistrés venus de Kouritenga, Bonan, Bika et des zones non loties de Wapassi et de Marcoussis. Ils sont 951 personnes, toutes victimes de la furie des eaux du 1er septembre 2009. Ces personnes, bien que vivant à Ouagadougou et dans les quartiers périphériques, ne se connaissaient pas, mais sont obligés de cohabiter à l’école primaire Naaba Yandfo au secteur n°17 à Pissy. Comment vit ce beau monde contraint de rester ensemble par la force de la nature ? « Ce n’est pas facile de gérer ces gens. Ils viennent d’horizons divers, avec des cultures différentes », a laissé entendre le responsable du site d’accueil, Ali Bako, rencontré le 18 septembre 2009. C’est lui qui est chargé de veiller, de façon bénévole et volontaire, sur tout ce qui se passe sur le site. Il réceptionne les dons que les autorités y acheminent, veille à ce que les repas quotidiens des sinistrés soient assurés, répartit les dons aux sinistrés sur place, etc. Un boulot très contraignant car Ali Bako est obligé de rester sur place du matin à minuit au plus tôt, pour veiller à la bonne marche du site d’accueil qu’il gère depuis le 2 septembre 2009, lendemain de la catastrophe. Selon M. Bako, les premières heures n’ont pas été faciles car il fallait calmer des femmes, des enfants et même des hommes qui pleuraient, vu qu’ils ont tout perdu. C’était donc la pitié et les angoisses. Même si plus de deux semaines après la catastrophe, le responsable des sinistrés de l’école primaire Naaba Yandfo révèle que quelques fois, il enregistre des querelles, surtout entre les femmes. « Mais on arrive à s’entendre et à faire aller », dit-il.

S’agissant de la prise en charge des sinistrés, Ali Bako indique qu’ils ne se plaignent pas. Son site a reçu 24 sacs de riz, 50 sacs de farine de mais, des sacs de haricot, 56 cartons d’huile, du savon, de l’eau minérale, etc. De même, les sinistrés de l’école Naaba Yandfo ont reçu en quantité suffisante des nattes et des couvertures, a mentionné le responsable du site. L’école compte neuf salles de classe. « Chaque classe abrite 20 à 28 personnes sans compter les enfants », souligne M. Bako. Les repas sont répartis par salle en fonction du nombre des occupants. Des imposteurs parmi les sinistrés Le responsable du site a confié que pour nourrir les 951 personnes par jour, il faut deux sacs et demi de 50 kilogrammes de riz, avec des condiments de 10 000 FCFA. Si c’est du haricot, par jour, les sinistrés consomment trois sacs de 50 kilogrammes, plus deux sacs de couscous. Assétou Pakmagda est sur le site avec ses cinq enfants. « On s’occupe bien de nous ici. Nous avons à manger. Nous avons reçu des nattes et des couvertures, mais nous continuons de demander de l’aide au gouvernement afin de reconstruire nos maisons », dit-elle. Zouma Millogo, une autre sinistrée sur le site, note aussi que leurs conditions de vie sont acceptables.

Avec ses quatre enfants, elle souhaite seulement recevoir de l’aide leur permettant de reconstruire un habitat. S’il y a des vrais sinistrés à l’école Naaba Yandfo, le responsable du site fait observer que « c’est possible qu’il y ait des non sinistrés qui se sont inscrits sur leurs listes ». Ali Bako révèle qu’au tout premier moment des inondations, « on avait près de 2000 personnes inscrits comme sinistrés à l’école Naaba Yandfo. Au fil du temps, certains ont disparu, laissant les vrais sinistrés ». En tous les cas, M. Bako a précisé qu’un contrôle est en cours au niveau de la mairie de Boulmiougou pour détecter les imposteurs. « Il y a n’en qui sont venus passer deux nuits ici, recevoir une natte et une moustiquaire et disparaître par la suite », déplore M. Bako. Il a rassuré qu’il n’y a pas des maladies liées à l’hygiène sur le site. Des agents du CREPA, sensibilisant des femmes à l’hygiène et la propreté des lieux, y ont été rencontrés. Ils ont confirmé que pour le moment, il n’y a pas d’inquiétudes liées à des épidémies à l’école Naaba Yandfo. Le responsable du site attend des tentes pour déménager afin de laisser la place aux élèves qui retrouveront leurs classes à partir du 1er octobre prochain.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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