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Situation de l’Education dans la Komondjari

Publié le mardi 27 juillet 2004 à 12h34min

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La province de la Komondjari est située à l’Est du pays. Elle est limitée au Nord par les provinces du Yagha et de la Gnagna, à l’Est par la Tapoa et la République du Niger. Elle couvre une superficie de 5000 km2 avec une population de 63.147 habitants (recensement administratif 2004) composée de Gourmatché, de Peulh et de Mossi.

Quelle est la situation de l’éducation dans cette province ?

Le territoire provincial connaît un faible taux de couverture en infrastructures scolaires. Il compte une seule circonscription d’Éducation de base (CEB) ouverte durant l’année scolaire 1995-1996 à la faveur de la création de la province. Elle comptait trois (3) écoles primaires avec 181 élèves dont 34 filles. Le taux de scolarisation était de 2,26%. Depuis, la situation a connu une évolution positive donnant à nos jours 47 écoles primaires composées de 24 écoles classiques et 23 écoles satellites. La province compte un seul établissement secondaire ouverte en janvier 2001.
En 2003-2004, la province a totalisé 2143 élèves au primaire dont 917 files. La circonscription n’a enregistré aucune classe vacante. Cependant le personnel enseignant est dominé par les sortants des ENEP qui pour la plupart sont inexpérimentés et surtout démunis pour affronter les réalités du terrain. Directeurs d’école pour certains dès leur première prise de service, ils sont confrontés à de nombreuses difficultés :

restauration, déplacement, perception de leur pécule SND. La durée moyenne de séjour d’un enseignant dans la province est de 3 ans. Chaque année, les plus anciens sont remplacés par les sortants des ENEP. Ainsi la circonscription n’avait que deux (2) instituteurs certifiés pour l’année scolaire 2003-2004
Le manque de moyen de déplacement rend difficiles les regroupements des enseignants pour les animations pédagogiques, vu les distances séparant les écoles du chef-lieu de la circonscription. Les 47 écoles de la circonscription de Gayéri sont pour la plupart des écoles à trois (3) classes. Seule celle de Gayéri "A" compte 6 classes. Aucune école ne fonctionne sous hangar. De nombreuses écoles sont construites sans logement, c’est ainsi que les classes inoccupées par les élèves sont transformées en logement. Les écoles satellites sont dans leur totalité sans logement.
De 181 élèves en 1996, date d’ouverture de la circonscription, on atteint 2143 de nos jours. Cependant, la moyenne d’élèves par classe reste faible avec une mauvaise fréquentation des élèves. Le taux d’abandon est de 10%.
Des Associations des parents d’élèves et des Mères educatrices mise en place dans chaque école restent peu fonctionnelles, car la plupart des membres sont illettrés et ignorent parfois le rôle du poste qu’ils occupent dans la structure.
La circonscription a présenté 273 candidats dont 105 filles au Certificat d’etudes primaires (CEP) 2004 et a obtenu 122 admis dont 33 filles soit un pourcentage de réussite de 44,68%.
Au cours d’une réflexion sur les difficultés de l’éducation dans la Komondjari, les problèmes suivants ont été retenus :

1• La plupart de la population vit dans des hameaux de culture qui n’ont pas une population qui mérite l’implantation d’une école

2• Le bien fondé de l’école n’est pas connu de tous

3• Les problèmes liés au rendement :

- De nombreuses localités restent inaccessibles à la rentrée

- Plusieurs parents étant aux champs, retiennent leurs enfants jusqu’à leur retour (mi-novembre début décembre)

- Dès les premières pluies, plusieurs élèves rejoignent les champs avec leurs parents.

- Les écoles changent de directeur en moyenne chaque année en raison du départ de ceux ayant déjà accompli 2-3 ans de service.

Mais de nos jours, plusieurs actions sont menées dans la province pour relever le taux de scolarisation qui étaitde 2,26% en 1995-1996, et est passé à 17,54%.

- L’association FAWE soutient les élèves en fournitures scolaires et attribue des bourses aux filles qui sont au CEG de Gayéri.

- L’UNICEF appuie toutes les écoles satellites en fournitures et matériel didactique (élèves et enseignants) et construit également des écoles.

- Plusieurs campagnes de sensibilisation sont menées par la Direction pour la promotion et l’éducation des filles (DPEF) et les APE et AME

- Le PAM et le CRS interviennent dans les écoles en leur dotant des vivres. Cette action est très appréciée par les élèves, les enseignants et les parents.

Si le taux actuel de 17,54% fait de la Komondjari la dernière des provinces du Burkina en taux de scolarisation, les taux d’accroissement des infrastructures prévus par le Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) permettent d’être confiant en l’avenir.

Soulignons pour terminer que la circonscription d’éducation de Base de Gayéri comptait un IEPD, un conseiller pédagogique itinérant pour son encadrement pédagogique et 98 enseignants dont 20 femmes sur le terrain répartis comme suit : IP = D1, IC = 2 ; IAC = 39 : IA/ES = 56.

Nous aborderons prochainement la situation de l’éducation non formelle.

Issa SAPERA
AIB-Gayéri

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