Dans ce pays d’Afrique équatoriale, le pouvoir est aussi une affaire de famille qui se transmet – démocratiquement – de père en fils comme on l’a vu au Togo avec Faure Gnassingbé qui occupe le fauteuil de son géniteur. Les Gabonais, vont-ils s’en accommoder ? Après le père, vont-ils se résoudre à accepter le fils ? Rien n’est moins sûr. D’autant que cette succession, aussi démocratique puisse-t-elle paraître, n’est pas du goût de tous les Gabonais. En attestent les manifestations de contestation accompagnées de vandalisme notamment à Port Gentil, qui ont suivi immédiatement la proclamation des résultats. Ce que l’on redoutait a finalement eu lieu. Reste qu’il semble révolue l’époque où le président de la République était élu et réélu sans contestation face à une poignée de candidats qui étaient beaucoup plus des faire-valoir. Déjà, les auto proclamations, inimaginables il y a peu, étaient un signe révélateur de ce changement d’époque.

Malgré les appels au calme, à la retenue, au fair-play, lancés çà et là, le Gabon connaît un climat de surchauffe. C’est dire si ces appels n’ont pas été entendus par les perdants. On a envie de croire, à présent, que pour l’opposition, les carottes sont cuites. Et si cela venait à se confirmer, elle n’aurait qu’à s’en prendre à elle-même sur au moins un point : son incapacité à s’aligner derrière un seul candidat.

Les résultats des élections sont maintenant connus. Sans surprise, ils ont donné lieu à des contestations qui ont cédé la place à la casse et à des échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants. Et pourtant, Ali Bongo a gagné, si l’on s’en tient aux résultats officiels.

Si Ali Bongo a gagné par les urnes, il lui reste maintenant à gagner la bataille de l’unité nationale, de la stabilité que son défunt père de président a su tant bien que mal préserver durant son long règne. Plus que de se proclamer président de tous les Gabonais comme il l’a fait après la proclamation des résultats, il faut que Bongo fils pose des actes pour se faire reconnaître et accepter de tous. C’est déjà la première épreuve à laquelle il aura à faire face sitôt paré de ses habits de nouveau président de la république.

Par Séni DABO

Le Pays