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Vivre et devenir éternel...!

Publié le lundi 10 août 2009 à 01h46min

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La rentrée agricole s’opère avec « satisfaction », malgré certaines inquiétudes bien raisonnables, dues aux caprices de dame pluie... Et pour cause : au Burkina Faso, celui d’aujourd’hui en tous les cas, et sans sophisme trompe-l’œil ou irresponsable, la pluie, c’est l’eau et ce si précieux liquide, c’est la vie… Depuis que son heure, sa saison a sonné ses clairons au pays des Hommes intègres, les « paisibles » citoyens vaquent à leurs occupations champêtres. Les associations et autres amis de la nature mobilisent leurs troupes pour relever les défis du reboisement.

C’est le moment de rappeler le slogan national de la campagne de plantation des arbres, lancé par le ministère en charge de l’Environnement : « planter utile ». En outre, il n’est pas incongru de revenir sur ces manifestations spectaculaires de plantation d’arbres qui se réalisent à coût de publicité. Après des annonces bien montées et des opérations qui rassemblent d’immenses foules, les espaces reverdis d’un jour deviennent, parfois, de vrais déserts en arbres et en hommes. C’est sans doute conscient de ces mobilisations sans adhésion, de ces attroupements sans lendemain, que les autorités invitent, de plus en plus, les acteurs du reboisement à prendre en compte la dimension locale, la restitution des espaces reboisés aux communautés (…).

Cette nouvelle option mérite d’être saluée mais il apparaît impératif et important d’allier celle-ci avec une sensibilisation soutenue des populations à la base. « Planter utile » doit aller au-delà des actions communautaires pour devenir des actions individuelles comprises et intériorisées. Il faudrait amener chaque citoyen à « planter utile » dans son domaine réservé, sinon à préserver les arbres existants déjà sur ses champs de cultures. Il apparaît également nécessaire d’inviter les populations à s’inspirer de l’exemple des planteurs modèles qui vivent du produit de leurs efforts. Pour relever ce défi, il faut absolument trouver une solution définitive à la sécurisation foncière, car il ne saurait exister un investissement durable que sur un espace sécurisé. Combien sont-ils, ces braves paysans qui ont été chassés de « leurs » domaines sous prétexte qu’ils entreprenaient des investissements durables comme la plantation d’arbres fruitiers ?

La loi récemment votée par l’Assemblée nationale permettrait probablement de réussir ce pari. « Planter utile » est une industrie rentable mais il faut vaincre des épreuves à plusieurs niveaux. Plus qu’un slogan, « planter utile » doit devenir un comportement, une seconde nature de tout Burkinabè dans le processus de diversification des sources de revenus et de protection de l’environnement. La quête permanente du bien-être rend cette philosophie porteuse d’espoirs. L’arbre, c’est la vie et planter, c’est vivre et même devenir éternel. « Planter utile » est donc un service rendu à l’humanité, un acte qui donne un sens à l’existence humaine.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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