LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat : En finir avec les joyeux laisser-aller

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h20min

PARTAGER :                          

Ibrahiman SAKANDE

Urbi et orbi, la Xe AG des EPE (Assemblée générale des Etablissements publics de l’Etat) vient de boucler vendredi dernier, 31 juillet 2009, ses « auditions publiques ». En attendant de revenir sur les grandes conclusions, une évidence s’impose : plus rien ne sera comme avant. En tous les cas, pas sous l’ère Tertius Zongo, Premier ministre… D’autant plus que les deniers publics, les entreprises de l’Etat méritent respect. Un engagement de tous les instants.

Tertius Zongo en a lui-même donné le ton et la bonne mesure. En prenant personnellement part à l’examen minutieux des comptes de la soixantaine de structures, le Premier ministre a engagé la responsabilité de tous les dirigeants devant la Nation. Les Burkinabè ont droit à des services et des prestations de qualité. Ils ont aussi droit à des managers, professionnellement compétents et moralement tournés vers la bonne gouvernance.

En clair, ce contrat social dont le gouvernement a reçu mandat d’exécution devant le peuple burkinabè doit s’offrir des moments de bilan pour interpeller les gestionnaires sur leurs pratiques de gestion quotidienne et, au besoin, rappeler à leurs bons souvenirs les engagements du Chef de l’Etat de travailler pour un Burkina solidaire avec tous et chacun dans son domaine particuler.
Car ne nous voilons pas la face. Les usagers de la communication ne sont pas forcément ceux qui se présentent aux postes de santé ou ceux-là qui, chaque matin, arpentent les routes et les sentiers pour la conquête du savoir…

Mais chacun, suivant ses responsabilités par rapport à la chose publique, doit faire le constat d’une communauté de vision et de valeurs tels la ponctualité, le respect du client ou de l’usager, l’intégrité, la conscience de participer à la croissance de son pays. Si certains auteurs ont pu se laisser aller à la glorification de leur pays, par exemple « Le bonheur d’être Suisse », écrit par Jean Ziegler, pourquoi un tel exercice de patriotisme ne pourrait-il pas se faire chez nous ?

Bien entendu, il est difficile d’être heureux tout seul, qui plus est, Burkinabè. C’est-à-dire héritier d’un pays essentiellement agricole où la pluie constitue le principal intrant ; avec des populations essentiellement rurales dont l’immense majorité ne sait ni lire ni écrire, autrement dit, ignorantes de leurs droits et pourquoi le cacher aussi, de leurs devoirs… Sans oublier les contraintes de l’environnement international où une petite toux dans les chiffres de Wall Street peut faire tousser à Rood Woko.
A cet égard, la subvention de l’Etat « risque » d’être encore nécessaire, à certains EPE, pour pouvoir continuer à offrir des services de qualité. C’est pour cette raison qu’il ne pourrait être toléré à l’infini des creusements d’écart, surtout pour tous ceux qui se refusent à considérer les quatre indicateurs de performance adoptés depuis 2000 pour juger de la bonne santé de nos structures : l’équilibre entre dépenses et recettes, les charges du personnel dans le fonctionnement de l’entreprise, le taux d’exécution du budget et le pourcentage d’autofinancement.

A cette école de la rigueur, la rentrée des classes doit être sifflée tous les matins et que des vacances ne peuvent guère être programmées pour plus d’un... Et comme le bon exemple doit avoir pour parrain le leadership supérieur de la cité, le Premier ministre Tertius Zongo, avec vigueur et constance, n’a pas manqué de « vibrer » tous ces financiers, ces ministres, ces directeurs généraux, ces présidents de conseils d’administration, etc. ; venus en retard le deuxième jour de l’AG des EPE (NDLR : les travaux étaient prévus pour être repris à 08h00…) ! Tenez : le 31 juillet 2009, dans la matinée, alors que les travaux de l’AG 2009 des EPE battaient leur plein depuis la veille, une pluie douce caressait, voluptueusement, les profondeurs de la ville de Ouagadougou. Il n’en fallait pas plus pour que cela soit un prétexte à une certaine moitié des participants à l’AG 2009 des EPE, pour arriver en retard et de surcroît, après l’entrée de Tertius Zongo dans la salle de conférences…

Dès lors, ô comme au bon vieux temps, une liste de présences a été dressée et le Premier ministre a dit compter sur le sens du devoir bien fait, de ses ministres (présents ?), pour que force reste à la discipline citoyenne … ! Voilà qui indique la voie pour dire « plus jamais… » de joyeux laisser-aller dans les affaires de l’Etat, celui du Burkina Faso (…).

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)