LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

FRONT DES FORCES SOCIALES : "La page de Blaise Compaoré doit être definitivement tournée"

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h20min

PARTAGER :                          

Norbert Tiendrébéogo, président du FSS

A l’occasion de la commémoration du 4 août, le Front des forces sociales a fait la déclaration ci-dessous dans laquelle il magnifie la période révolution et voue aux gémonies le pouvoir de Blaise Compaoré.

Ce jour 04 Août 2009 nous donne une fois de plus l’occasion de nous souvenir de la date historique du 04 Août 1983. En effet, nous célébrons en ce jour, l’anniversaire de l’avènement de la Révolution démocratique et populaire (RDP), sous la conduite du Conseil national de la révolution (CNR) avec à sa tête le Président Thomas Sankara. Ce même jour, le Président Sankara appelait le peuple entier de la Haute Volta de naguère, à se mobiliser massivement pour soutenir la Révolution naissante et à constituer partout des Comités de défense de la révolution (CDR).

L’appel, lancé par un homme profondément patriote et intègre, déjà très populaire et charismatique, fut reçu avec enthousiasme par le peuple, qui s’organisa dès lors autour des objectifs majeurs de la Révolution, à savoir :
- organiser la lutte contre les classes conservatrices modernes ;
- lutter contre les survivances patriarcales et/ou de type féodal à la campagne et dans les villes ;
- rompre la dépendance économique et financière ;
- réaliser l’autosuffisance alimentaire ;
- mettre l’éducation, la santé, le logement et l’emploi à la portée de tous, sinon du plus grand nombre ;
- rompre la dépendance culturelle et revaloriser nos richesses nationales… En seulement quatre (4) années de Révolution, notre peuple sous la conduite du Président Sankara sut et put, dans la ferveur de la mobilisation populaire, réaliser de grandes œuvres notamment sur les plans économique et social. Point n’est besoin ici de faire un listing exhaustif des réalisations concrètes, qui étaient palpables et dont du reste les retombées sont toujours visibles.

Des retenues d’eau aux postes de santé primaire, en passant par les nombreuses écoles et autre bataille du rail, l’on peut avec certitude affirmer que le peuple burkinabè a su prendre en main son propre destin. La moralisation de la vie publique, grâce à une lutte sincère et efficace contre la corruption, les vols et les détournements, alliée à un auto-ajustement conséquent au plan économique, permirent au Burkina révolutionnaire de donner un bel exemple de bonne gouvernance à la communauté internationale, forçant ainsi l’admiration de la Banque mondiale. Si l’on ajoute à cela les grands efforts consentis pour l’éveil des consciences et la prise en main de soi, il est évident que la tâche fut porteuse. Hélas ! Il y eut le 15 Octobre 1987 et un certain fumeux Front « populaire ». Puis les portes de la misère, de la pauvreté et de la terreur s’ouvrirent pour notre vaillant peuple…

Aujourd’hui, plus de vingt (20) ans après la fin de la RDP, le Burkina Faso a perdu de son aura sur le plan international, passant rapidement du rang de pays modèle à celui de pestiféré. Un pays maintes fois pointé du doigt pour ses immixtions intolérables dans les affaires noires des autres, et notamment de ses voisins immédiats comme lointains. Un pays où le grand fossé de la fracture sociale ne cesse de s’agrandir, un pays où la pauvreté, au lieu de reculer, ne fait que s’approfondir. Un pays où la corruption jadis combattue et vaincue est plus que jamais maîtresse du jeu politique et économique. Un pays où le fonctionnaire vertueux est considéré comme un « imbécile qui n’a rien compris » ! Comment un tel pays peut-il se sortir du sous-développement pour prétendre se hisser au rang de pays émergent ?

Peuple du Burkina Faso, Camarades militantes et militants, Le 04 Août doit nous permettre de réfléchir politiquement, de réfléchir tout court. C’est pourquoi les sankaristes, les progressistes, les patriotes et les démocrates de ce pays doivent se convaincre que la page du Front « populaire » doit être tournée ; la page de Monsieur Blaise Compaoré doit être définitivement tournée !

La Démocratie attend de nous des sacrifices, et nous manquerions notre devoir de patriotes si nous laissions se perpétrer les « crimes » politiques contre la Constitution et les institutions annoncés… Dans ce sursaut national pour sauver la patrie en danger, le rôle des partis politiques et de la société civile est plus que jamais primordial : la constitution d’un large front national pour la démocratie (F.N.D.) devient ici et maintenant une urgence et une priorité. Un tel front aurait pour missions essentielles entre autres, d’informer et former la population (surtout la jeunesse), mais surtout de barrer la route à toute velléité de personnalisation du pouvoir d’Etat.

Quant à nous, militants et responsables du Front des forces sociales (F.F.S.), nous devons jouer notre partition à fond, par une implication réelle et profonde dans les combats à venir pour la démocratie, tout comme nous n’avons cessé de le faire pour la vérité et la justice pour le Président Thomas Sankara, pour Norbert Zongo et leurs compagnons, ainsi que pour toutes les victimes de la violence en politique. Pour nous, la Démocratie est un tout, qui va du respect de la vie humaine à celui de la Constitution, en passant par le respect des règles du jeu et de l’adversaire. C’est en ce sens que nous appréhendons la participation effective de la société civile dans la lutte pour la démocratie, étant d’ailleurs entendu que sans la garantie de cette dernière, celle-ci risquerait de disparaître !

C’est aussi en cela que nous appelons sans relâche nos militants à s’investir dans les Organisations de la société civile (OSC), nous qui n’avons cessé de souffrir le martyre depuis ce satané jeudi du 15 Octobre 1987, et qui continuons de subir la loi du plus fort, avec cette dernière loi interdisant l’utilisation des photos du Président Sankara par les partis sankaristes. Peut-être nous interdira-t-on bientôt jusqu’à l’usage même des termes « Sankarisme et sankariste » !? Mais nous ne devons pas oublier que la victoire appartient à ceux qui luttent, et que « là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants », comme nous l’a si bien enseigné le Président Thomas Sankara, dont la commémoration de l’assassinat le 15 Octobre prochain, devra être un autre moment de ressourcement pour tous. Auparavant, nous invitons tous les patriotes à resserrer les rangs autour d’objectifs nobles, et à ne point se laisser divertir par les convulsions qui s’emparent de certains cercles à l’agonie.

Bonne fête du 04 Août à tous et à toutes !

Ouagadougou, le 04 Août 2009 F.F.S., Parti de l’Avenir !

Le Président National Norbert Michel TIENDREBEOGO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique