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REFECTION DE LA VOIE OUAGA - PO : Une amorce de développement de la ville de Pô ?

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h15min

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A la faveur du démarrage très prochain des travaux d’aménagement de la nationale 5 (RN5 - frontière Ghana) et de son élargissement à l’intérieur de la ville de Pô, des occupants de la voie, les commerçants surtout, seront obligés de déguerpir. Ils en sont conscients. Ils savent que c’est un projet qui va amorcer le début du développement de leur localité. Mais n’empêche, ils vont sérieusement être affectés par cette situation et souhaitent être réinstallés sur un site donné. C’est le 20 mai dernier que les concernés ont officiellement été informés de leur déguerpissement par une note du maire.

Dans le programme de reprise de la voie Ouaga - Pô-frontière du Ghana, il est prévu quelques actions au bénéfice de la ville. La place Némaro pourrait elle aussi connaître un aménagement. C’est pour cette raison que le maire a, en plus des occupants de la voie, demandé aux occupants de la place Némaro de se préparer eux aussi à la libérer pour cet aménagement. Chacun est donc psychologiquement préparé à partir même si certaines personnes persistent à rester sur leurs places respectives. Ces derniers sont inquiets pour leurs activités et c’est de bonne guerre dans la mesure où un changement de place pourrait porter un coup dur sur leurs activités. Même si le maire reconnaît que cette situation ne sera pas facile pour ces commerçants qu’il a rencontrés au sujet de ce déguerpissement, il pense que ces derniers n’ont pas le choix dans la mesure où le problème ne dépend pas de Pô mais est d’ordre international. Bref, en tout état de cause, ces commerçants vont partir et ils le savent bien. Car ils occupent l’ancienne route dont le tracé est connu de tous. "Tous ceux qui l’occupent savent que c’est une voie qui existe et qu’ils étaient dans une occupation provisoire. Si les travaux doivent intervenir et déranger, il faut forcément bouger.

Quand on les a rencontrés pour leur expliquer la nécessité de bouger, ils ont compris. Certains persistent mais quand ils vont avoir des tonnes de terre devant eux, c’est eux-mêmes qui vont être dans les difficultés, donc mieux vaut bouger temporairement .." dixit le maire qui pense que la situation va s’améliorer pour eux à l’avenir en ce sens qu’il a fait faire une étude pour les boutiques de rue et qu’en temps opportun, il verra avec les entreprises comment réaliser les boutiques pour la réinstallation des opérateurs économiques en question. Au sujet de la place Némaro, le bourgmestre dit être en pourparlers avec l’armée afin de pouvoir y ériger un monument. Car, a-t-il soutenu, cette place a un rapport avec les militaires (ndlr : place baptisée ainsi après le dénouement d’une grosse bagarre ayant opposé la population aux premiers commandos installés à Pô en 1976 avec comme chef Thomas Sankara. Bref comme beaucoup qui sont concernés par le déguerpissement le pensent, même si ils vont en pâtir, l’aménagement de la nationale 5 pourrait contribuer au décollage économique de Pô resté longtemps en marge du développement.


Quelques réactions de futurs déguerpis

Adama Gomgnimbou (représentant des opérateurs économiques de Pô)

"Reculer nos boutiques serait la meilleure solution..."

"Ça va jouer sur nos activités. Mais comme c’est une question de bien public on ne saurait être contre. Nous avons vu la maquette qui est formidable mais nous ignorons à quel niveau se fera l’élargissement. Nous souhaitons plutôt reculer nos boutiques au lieu de quitter définitivement les lieux. Car il y a beaucoup qui ne savent pas où aller. Le maire avait prévu d’aménager un espace pour nous mais il a finalement dit que cela sera difficile pour faute de moyens. Nous avons aussi voulu savoir si on allait être dédommagés mais il semble que cela ne sera pas possible. Ce qui veut dire que nous sommes contraints de partir. On attend de voir ce qui va être dit en définitive..."

Zakaria Gomgnimbou

"Ça va nous éviter les risques d’accident..."

"On sait que le déguerpissement va jouer sur nos activités mais on n’y peut rien et on se prépare à partir. Nous pensons que si l’on arrive à élargir la voie et par rapport à ce qui va être réalisé, il y a lieu de partir ailleurs. Nos boutiques sont trop collées à la voie et cela constitue un grand risque pour nous. Nous sommes exposés à tout risque d’accident..."

Aouè Koulizan

"On souhaite être relogé..."

"Comme le maire nous l’avait promis, nous espérons qu’il arrive à négocier avec l’entreprise afin d’aménager un espace pour qu’on aille s’y installer en attendant... Si non on n’a plus le choix..."

Propos recueillis par Dayang-ne-Wendé P. SILGA et Nouffou ZONGA

Le Pays

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