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Assemblée générale des EPE/EPA : Une preuve de gestion transparente

Publié le mardi 4 août 2009 à 21h52min

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Depuis l’année 2000, l’Assemblée générale des sociétés d’Etat consacrée aux Etablissements publics de l’Etat (AGSE/EPE) se tient sans discontinuer. Cette année encore, cette instance va ausculter la santé financière de 66 établissements publics de l’Etat.

Les rapports de gestion, les rapports d’activités et les états financiers de l’exercice 2008 de 62 EPE seront examinés. Deux (2) EPE, (L’Ecole de formation et de perfectionnement (EFP-TP) et l’Office national des airs protégés (OFINAP) fourniront des rapports d’explication et 2 autres (l’Institut des hautes études internationales et l’Office national de sécurité routière), de création récente, participent à cette 10e édition de l’AGSE/EPE en tant qu’observateurs.
Loin d’être une simple routine, l’AGSE/EPE est une école. Et comme telle, c’est un lieu d’apprentissage et de partage de connaissances, d’expérience de savoirs et de savoir-faire.

Toujours comme dans une école, les entreprises méritantes reçoivent les félicitations du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement.
Les élèves moyens sont invités à mieux faire. Les mauvais élèves quant à eux, sont réprimandés, voire sanctionnés. Et cela sans animosité, car l’idée de base de l’organisation de l’AGSE est d’œuvrer à une bonne gestion des entreprises publiques. Et qui dit bonne gestion dit discipline, respect des procédures. En 10 ans, l’AGSE a permis assurément, de sauver des entreprises du naufrage. Laisser le patrimoine de l’Etat entre des mains aimantées sans aucun contrôle régulier est une erreur à ne pas commettre.

Connaissant la propension de plus en plus grande de nombre de Burkinabè à confondre le bien public au bien privé, à confondre les caisses des entreprises à leur compte personnel, on ne peut que saluer l’idée de l’AGSE.
Après dix années, il conviendrait cependant, de dresser un bilan sans complaisance afin de tirer les bonnes leçons du moment. Le tout n’est pas de se frotter les mains ou d’applaudir à tout rompre à la faveur de ce dixième anniversaire. Mieux vaut s’atteler à déceler et à corriger courageusement les insuffisances de l’AGSE/EPE.

Ainsi, il ne serait pas de trop de préciser ou de repréciser les rôles et tâches de chacune des parties prenantes dans la gestion des entreprises publiques. Cela permettra d’éviter les blocages, les conflits de compétence ou d’intérêt, toutes choses préjudiciables aux entreprises.
On pourrait toujours, dans le sens de la bonne gouvernance économique, soumettre les entreprises les plus grandes en termes de capacité financière au contrôle systématique de cabinets d’expertise comptable au lieu de les laisser elle-même établir leurs propres états financiers !
L’AGSE/EPE, selon des analystes financiers serait à la base du dénuement de certaines entreprises. Des responsables préfèrent en effet, recevoir les félicitations du chef du gouvernement parce qu’ils ont les caisses pleines. Pendant ce temps, dans l’entreprise, les travailleurs manquent du minimum.

Aussi, il serait important de revoir le cas de certains établissements comme les hôpitaux. En effet, comment demander à des hôpitaux publics dont la vocation est de faire du social, de produire de gros bénéfices ? Au bout de dix années, l’instance de contrôle de la gestion des EPE, tout en soufflant ses dix bougies, doit avoir à l’esprit de corriger ses insuffisances.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

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