Deuxième bonne nouvelle de ce scrutin qui était redouté par tous comme comportant les germes de violences post-électorales, l’acceptation par le vaincu du résultat des urnes. Ouf ! Tout est donc bien qui finit bien. Les partisans de Kumba Yala font, à ce titre, exception dans une Afrique où le fait de perdre une élection est presque toujours imputé à des fraudes. Avec bien sûr les protestations à n’en pas finir, qu’une telle attitude génère. Mais les Guinéens, pour une fois, ont fait preuve de grandeur d’esprit. Pour le moment, en tout cas, tout semble indiquer que le nouveau président est doté d’une légitimité suffisante pour lui permettre de mettre en œuvre son projet de société.

Mais la Guinée-Bissau n’est pas un pays comme les autres. On ne peut ainsi oublier que cette présidentielle s’est déroulée de façon anticipée, après le bain de sang qui a emporté le président Joao Bernardo Vieira. Une vigilance permanente doit donc être exercée sur ce pays malade à peine convalescent. Il faut l’accompagner dans ses premiers pas vers l’Etat de droit. La présidentielle sans heurts et sans contestations est la preuve que ce peuple est capable de transcender ses divisions. Rien n’est donc impossible à la Guinée-Bissau, c’est-à-dire devenir un pays fréquentable à tous points de vue, si la volonté y est.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays