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Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

Publié le mardi 14 juillet 2009 à 02h11min

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Saint Pierre Yaméogo

Il est connu pour n’avoir pas sa langue dans la poche. Franc-parleur devant l’Eternel, Saint Pierre Yaméogo n’esquive pas de question lorsque vous l’interviewez. Surtout dans le domaine du cinéma où il évolue admirablement depuis des années déjà. Venu prendre part à la deuxième édition du Festival culturel panafricain d’Alger (PANAF), nous l’avons rencontré à son hôtel, le 10 juillet 2009, dans la matinée, à quelques heures seulement du décollage de son avion pour Paris où il réside. Entre deux bâtons de cigarettes grillés rageusement entretenus, le réalisateur, entre autres, de Silmandé nous a donné son pont de vue sur bien des sujets touchant son domaine de prédilection : le 7e Art.

Pour nombre de Burkinabè, Saint Pierre Yaméogo, qui a suscité l’espoir du cinéma au Faso, est aujourd’hui, comme bien d’autres de ses collègues, effacé. Que devient le réalisateur de Wendenmi ?

• Je travaille ; seulement ce n’est pas évident de boucler le budget d’un film de grande facture. Je ne suis pas le seul d’ailleurs. Non, je ne suis pas effacé. Très bientôt, je dois réaliser un long métrage qui s’intitulera "La patrie", Bayiri en langue nationale mooré. C’est facile de réaliser des longs métrages tous les deux mois, mais s’ils ne sortent pas du Burkina... Quand j’ai connu le cinéma, c’était pour moi un rêve et ce rêve, c’est d’aller là où il y a des cinéastes. Ceux-ci se trouvent dans le monde entier et non seulement dans les limites géographiques du Burkina Faso. Je rêve de faire des films qui peuvent aller au Festival de Cannes, qui peuvent être diffusés en salles en Europe, en Amérique... partout dans le monde. Ceux qui disent qu’ils font tous les six mois ou tous les ans des films qui ne sortent pas du Burkina, pour moi c’est dommage. Cela prouve d’ailleurs qu’ils n’ont pas appris le métier, parce que quand on a appris le b. a.- ba du cinéma, on rêve d’aller à Hollywood, à Cannes, à Venise, à Berlin...Mais quand on fait un film dont la grande première se déroule dans la cour du chef de son quartier, ce n’est pas un rêve. En tout cas, pas pour Saint Pierre Yaméogo. Je ne suis pas effacé, seulement je ne veux pas faire des films juste pour les faire. Je veux faire des films de grande facture, de renommée mondiale.

Le 7e Art au Pays des hommes intègres semble en hibernation de nos jours. Quelle lecture faites-vous de la situation ?

• Ce n’est pas seulement au Burkina. L’Etat faisait des efforts, mais or n’était pas en faveur de tout le monde. C’était pour ceux qui avaient des copains qui faisaient partie des structures de l’Etat. Au départ, il n’y avait pas une structure d’aide pour tout le monde, pour celui qui le mérite. C’est normal que le cinéma de bonne facture ne soit pas à l’ordre du jour au Faso aujourd’hui. Mais on fera toujours des images. On les appellera comme on veut : cinéma, vidéo...mais ça aura le mérite d’exister. J’aime bien les gens qui travaillent et je félicite ceux-là qui le font. Ce que je désapprouvel c’est ceux qui ne savent rienl mais qui parlent trop.

Aussi bien dans la capitale que dans les autres villes du pays, les salles de ciné fonctionnent au ralenti si elles ne sont tout simplement pas fermées. Qu’est-ce qui, selon vous, est à l’origine du problème ?

• Le problème, il est très simple. C’est l’argent. On n’a pas d’argent or un bon film a besoin de financements pour être de grande qualité. Ce sont les Européens qui nous soutiennent et avec la crise, ils ne peuvent que s’intéresser à leurs réalisateurs d’abord. Les Etats africains ne financent pas le cinéma, cela ne les intéresse pas. Nous sommes alors obligés de nous tourner vers l’Europe, notamment la France et même presque exclusivement. Que voulez-vous qu’on fasse ? Nos films, pour la plupart, comme je le disais tantôt, n’ont pas toujours été de bonne facture pour rapporter de l’argent afin que nous soyons autonomes dans nos productions. C’est cela que les gens ne comprennent pas. Si vous avez de petites aides, vous faites des films qui ont des difficultés parce qu’il n’ y a pas de salles. Au Burkina, avec un film de 20 millions, vous ne pouvez pas rentabiliser.

J’ai entendu dire qu’il y en a qui en font à ce montant, mais ces productions ne peuvent pas rapporter. La logique exige que nous soyons capables de faire des films qui puissent être diffusés mondialement pour que nous puissions nous autoproduire. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Prenons l’exemple des Américains ; ils produisent des films à 50 millions de dollars et ne les diffusent pas seulement aux Etats-Unis. Pourtant ils ont un public. Ils ne les diffusent pas seulement en Europe, ils les diffusent dans le monde entier. Le Burkina n’a que deux salles dans les normes. Avec cela, vous ne pouvez pas dire que vous êtes cinéaste. Un film, s’il mérite ce nom, doit être diffusé dans le monde entier et non seulement dans son propre pays. Je ne critique pas ceux qui le font. Je leur demande tout simplement d’avoir de l’ambition. Ils doivent se dire que le cinéma c’est du rêve, donc ils doivent rêver de voir leurs films diffusés en Europe, en Amérique, en Asie... Si on ne rêve que de faire un film tous les six mois pour qu’il ne passe qu’au ciné Nerwaya ou au ciné Burkina, ce n’est pas ambitieux. Mais cela a le mérite d’exister aussi.

Entre autres griefs faits par certains, il y a l’intrusion de la vidéo qui, semble-t-il, joue sur la qualité des productions. Qu’en dites-vous ?

• Il y a le numérique et la vidéo. Le numérique exige un respect des normes du cinéma, mais le mixage coûte très cher et avec 20 millions, on ne peut pas avoir le son, ce qui veut dire que le film ne peut pas être diffusé en Europe. Tous les films que les jeunes font aujourd’hui ne sont que de la vidéo. Ils sont en fait des "vidéastes" et non des cinéastes. L’acteur qui joue pour le numérique fait les mêmes efforts que pour le 35 mm. Il ne joue pas au rabais. On peut aussi kinéscoper le numérique pour en faire du 35 mm.

A en croire d’autres, le film africain est de plus en plus boudé au plan international. Ils donnent comme preuve l’exemple du festival de Cannes tenu du 13 au 24 mai 2009, qui a pratiquement zappé sur les œuvres du continent. Ceci n’explique-t-il pas cela ?

• C’est parce que les films ne sont pas à la hauteur. Il faut le reconnaître. Si on considère l’exemple de la musique africaine, elle est à un niveau acceptable et le public mondial l’écoute. Ce n’est pas le cas avec nos films. Il faut que nous arrivions à faire des œuvres qui soient de qualité pour les cinéphiles. La musique, la sculpture...n’ont pas de problèmes. Le cinéma du continent peine à s’épanouir parce qu’il demande des moyens énormes. La musique est produite par les grandes maisons comme SONY. Nous, nous ne sommes pas supportés par les Majors américains ni par Gaumont en France. Tout simplement parce que la qualité des films laisse à désirer.

D’aucuns n’hésitent pas non plus à vous jeter la première pierre, vous, les cinéastes africains. Peut-on vraiment vous reprocher quelque chose dans ce qui arrive à notre cinéma ?

• Naturellement tout le monde a ses défauts. Mes aînés et moi, quand nous avons essayé de faire de la production, nous nous sommes heurtés à des difficultés. C’est parfois difficile de produire des gens qui n’ont pas été à l’école du métier parce qu’ils ne le comprennent pas. C’est pour cela aussi qu’on n’avance pas. Quand on est en face d’un réalisateur qui n’a pas fait des études cinématographiques, c’est très compliqué. Cela perturbe et pose un problème. On est parfois obligé de laisser tomber parce que pour ce dernier, quand il écrit le scénario, tout le financement qui va permettre de réunir les démarches lui revient. Il ne sait pas que c’est pour le film. Quand un organisme donne une aide à un film, on dit généralement qu’on l’a donnée à un tel, comme si c’était pour mettre dans sa poche. Non ! C’est pour faire un travail précis. Les gens confondent les choses.

"L’aîné des anciens", Sembène Ousmane, en 2002, lui, parlait du peu d’intérêt accordé au FESPACO qui, pourtant, permet une production cinématographique dense et de qualité. Etes-vous de son avis ?

• Il y a de l’intérêt pour le FESPACO, mais le problème c’est que l’Etat y est trop présent. Dans l’organisation, nous le souhaitons, mais dans le déroulement non. Le FESPACO fait son programme et le protocole d’Etat y fait des retouches, ce qui est normal parce qu’il y a la sécurité des autorités qui est en jeu. Mais tant que c’est le protocole qui doit chaque fois faire des réajustements du programme du festival ça ne peut pas aller. Nous, cinéastes et les politiques, nous nous entendons. Reste que nous sommes "au hasard" alors que la sécurité du président compte beaucoup. Quand celui-ci doit présider une cérémonie, cela suppose que tous les membres du gouvernement doivent être là, ainsi que les députés, les maires, le corps diplomatique...bref, le tout-Etat. Quand le chef est là, il y a un protocole qui s’impose et qui malheureusement ne va pas avec un grand festival comme le FESPACO. A Cannes, le président de la République française ne vient pas et pourtant c’est la plus grande manifestation après les Jeux Olympiques. A Venise, c’est pareil. Ici à Alger, on n’a pas vu le président. A Carthage, on ne le voit pas non plus. Nulle part cela n’a été fait. Nous ne sommes pas contre sa présence en tant qu’entité pour aider à faire un bon festival. Mais quand il doit arriver pour l’ouverture ou la clôture, cela pose problème pour l’organisation.

Dans cet imbroglio, quel est alors l’avenir du FESPACO qui vient de fêter ses 40 ans en février dernier ?

• J’ai assez dit sur le FESPACO. Pour ce festival, il y a une question d’organisation. Tant que l’Etat ne va pas se limiter à son rôle de soutien, il aura toujours de graves handicaps. Le tapis rouge dans tous les festivals est pour les cinéastes parce que c’est leur événement. Au FESPACO, quand on déroule le tapis rouge, c’est pour le président du Faso et les différentes autorités. J’ai vu de mes yeux des gens se faire gentiment gronder par le protocole pour avoir marché dessus, bien qu’ils aient des films en compétition.

Vous avez pris part au 2e PANAF en votre qualité de réalisateur. Quelle est votre appréciation de cet autre rendez-vous culturel africain ?

• J’ai été invité comme tous les autres réalisateurs qui comptent en Afrique. L’Algérie a fait l’effort d’organiser le festival et on se demande si cela va continuer. Il semble qu’il y a un colloque, le énième d’ailleurs sur le cinéma africain, aujourd’hui même (l’interview a eu lieu le vendredi 10 juillet 2009, jour de l’ouverture dudit colloque), pour parler de je ne sais quoi. Moi, je n’y participerai pas. J’estime qu’on connaît suffisamment les problèmes du cinéma africain. On sait pourquoi ça ne marche pas, on sait comment faire pour que ça change. Alors, on n’a plus besoin de colloque pour cela. Si l’Etat algérien a donné des financements au PANAF pour cela, nul besoin de rencontre pour parler du 7e Art africain. Vous êtes journaliste, vous avez dû remarquer qu’aucun cinéaste algérien n’est présent à ce festival. Ils l’ont tout simplement boudé parce qu’ils en ont ras le bol qu’on alloue de fortes sommes d’argent pour inviter des centaines de personnes pour venir faire un colloque. Dans le cadre du PANAF 2009, il y a eu un concours pour l’octroi de bourses et 100 000 euros seront donnés à des projets. On devait inviter le jury, les cinéastes ; ce qui est normal, pour cela. Le colloque, pour moi, n’a pas de sens.

Entretien réalisé à Alger par : D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2009 à 02:31, par Lamourdja En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    St Pierre J’etais un de tes fans, mais il faut dire que cette fois-ci tu es passé a coté de la plaque a propos des films numeriques peu chers produits au Burkina. Quand les anciens comme toi et Idrissa ne produisent presque plus rien, faut il laisser la place aux films americains, indous ou nigerians ? Ou bien faut il produire quelque chose pour la consommation locale et regionale ? Moi je soutiens les nouveaux venus comme Boubacar Diallo et autres qui petit a petit vont s’ameliorer et au fil du temps produire des films qui pouront competir sur la scene internationale. Aujourd’hui les films nigerians ont un chiffre d’affaire qui se chiffre en milliard de dollars. C’est un bon business et ils n’ont plus besoin d’aller quemander en France ou en occident. Courage aux cineates et acteurs du FASO-WOOD

  • Le 14 juillet 2009 à 06:27 En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    BRAVO A VOUS POUR AVOIR PU ACCROCHER L HOMME AUX DIRES SECS DE VERITE . J ESPERE QUE TOUT CE QU IL A DIT POURRA SERVIR SANS DESSERVIR . VIVEMENT QUE LE FESPACO REVIENNE AUX ACTEURS DU CINEMA ET QUE LA FEPACI SOIT AUSSI FORTE : CAR SANS UNE FEPACI FORTE ET MOTIVEE LE CINEMA EN AFRIQUE BALBUCIRA TOUJOURS . RAPPELEZ VOUS LES BELLES ANNEES DE CETTE STRUCTURE ! QUE DE DYNAMISME ; DE REMISE EN CAUSE PERPETUELLE ; DE JOUTES ORATOIRES PASSIONNEES ET ENRICHANTES SANS ANIMOSITES MAIS BIEN CONSTRUCTIVES !
    COURAGE A TOUS ET BON VENT AU CINEMA EN AFRIQUE MALGRE TOUTES LES VICISSITUDES .

  • Le 14 juillet 2009 à 11:36, par sansan En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    Bonjour et merci à M. Yaméogo pour ses idées. Mais je trouve que le travail fait par les films petits budgets est formidable. Nous devons faire des films selon nos moyens et avec moyens, et non pas quemander les aides aux occidentaux pour chercher à faire des films gros budgets. Même si ces productions ne sortent pas du pays au moins c’est consommées dans la sous régions : ce sont nos réalités. Il faut cette étape d’abord. Aujourd’hui la vidéo nigérianne est entrain de s’imposer et ces des milliards de C.A. et cela contribue enormement à développer l’économie, à lutter contre le chômage, la pauvreté, etc. Si on doit attendre d’avoir 500 millions pour faire un film chaque 10 ans, c’est pas la peine. Si nous habituons nos populations à consommer les productions locales, nous contribuons à nous développer nous même. Et c’est formidable. Donc, M. Yaméogo, je pense qu’il faut être réaliste et savoir que les choses ont changé. L’autofinancement du cinéma africain passe obligatoirement par la réalisation de films à petit budget. C’est justement ce qui sauvera notre cinema, notre Fespaco.

  • Le 14 juillet 2009 à 13:14, par Nôogo En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    Si je comprends bien, Pierre Yaméogo rêve de faire des films qui "plaisent" aux européens et comme il n’en a pas les moyens il préfère ne pas en faire du tout et pendant ce temps il méprise ceux qui font des films pour les burkinabè qu’il qualifie de "vidéastes".

    Lui, pourtant il devrait savoir que le cinéma indien produit des films de qualité mais qui sont totalement ignorés en Europe et en Amérique, ce n’est pas une question de qualité ou de moyen, c’est un simple choix de vouloir imposer sa culture ou sa vision aux autres sans être ouvert à ce qui vient d’ailleurs.

    C’est justement dans cette optique de vouloir plaire aux autres que le cinéma africain est devenu une caricature de la société africaine où on passe le temps à dénigrer nos sociétés et à nous faire passer pour des sauvages pour avoir des financements de la France. C’est d’ailleurs curieux que les cinéastes qui ont un peu de succès quittent systématiquement le pays pour la France comme Danni Kouyaté qui disait que la capitale du cinéma africain c’est Paris et non Ouagadougou. Il faut faire un cinéma pour son peuple d’abord et les autres s’y interresserons au moment voulu. Les indiens le font, même les français le font. Pourquoi faut-il que les Africains cherchent toujours la reconnaissance des autres ? Je préfère grandement Aboubacar Diallo qui fait des films pour les burkinabè.

  • Le 14 juillet 2009 à 13:54, par le bon citoyen En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    Bonjour

    Ce Monsieur commence à me décourager, comme l’a dit quelqu’un plutôt, un intellectuel est quelqu’un qui a beaucoup appris et qui peut l’adapter à son milieu.
    Chaque pays a sa spécialité, Les USA et l’Inde font du cinéma c’est reconnu. Et la France et l’Italie pourquoi n’arrivent ils pas à percer ?

    Pourquoi voudrais tu que le président du Faso ne viens pas à l’ouverture du FESPACO ? Si Canne a été crée et géré par les cinéastes, le FESPACO est le pure produit de la politique dont les différents présidents. En Afrique lorsque le chef se déplace pour un évènement ça lui donne du poids. Alors tu peux réclamer ton tapis rouge mais de grâce laissons les choses à l’africain. Le FESPACO est reconnu par son aspect festival à l’africain et cela fait venir plus de la moitié des étrangers.

    Pour la production locale, arrête de nous divertir, on est fier des film ou vidéo qui sont produits localement. Au moins on a un film tous les six mois pour oublier nos problèmes.
    Alors reviens et propose nous des films de 20 millions qui nous ressemblent car nous on est trop fan de ça.

    Du courage à toi

    Bonne journée

  • Le 14 juillet 2009 à 14:02 En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    Il n’a rien dit de mal, ni dit du mal de qui ce soit. Il invite seulement à voire grand, à bosser dure et que chacun sache laisser la place qui n’est pas la sienne. Je pense qu’on devrait arreter de faire de l’à peu près. C’est le raisonnement d’"en attendant" là qui fait aue nos maçons au Burkina contruisent des murs qui durent seulement deux ans ; nos ingenieurs font des ponts qui ne résistent pas à deux pluies. Il invite au delà de la pauvreté et de la faiblesse de nos moyens d’utiliser notre genie, notre courage et nos moyens humains. "En attendant" là a fait que dans ce pays des gens qui avaient la possibilité de devenir cadres pour peu qu’ils aient supporté un peu plus le "gari" et le "bassi" se contentent de moindres postes.

    • Le 14 juillet 2009 à 21:36, par Lamourdja En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

      Je reviens encore dans ce debat pour dire que chacun doit jouer sa partition ! Il faut encourager les uns et les autres a apporter leurs pierres a la renaissance du cinema Burkinabe. Les series telé Burkinabe (les Bobo-dioufs, quand les elephants se battent, etc) font la concurrence aux tele-novas bresiliens en Afrique francophone ! ces films a petit budgets refletent les realités du pays et contribuent a faire connaitre notre pays.

      Moi quand je vais dans les pays Africans et que les gens parlent de nos films et acteurs je suis fiers et mon souhait c’est que bientot le FASOWOOD soit reconnu a travers l’Afrique et le monde.
      Il faut savoir cibler son marché ! A preuve les les films francais ne sont projetes qu’en France et en Afrique francophone ; vous ne verrez jamais en salle ici aux USA un film francais !!

      St Pierre, Idrissa et les autres peuvent apporter leurs contributions, mais il faut encourager les petits cineastes a 20 millions ou moins (c’est cela aussi notre realité economique de pays pauvre) avec les moyens sans avoir besoin d’aller mendier en occident ! Avec le temps ils s’amelioreront ; car le cinema est un Business et il faut que les films soient rentables et pour cela il faut que les clients aiment ce qu’ils vont voir !!!

  • Le 15 juillet 2009 à 14:10, par Diarradougou En réponse à : Saint Pierre Yaméogo, réalisateur burkinabè : "Le tapis rouge, c’est pour les cinéastes, pas pour le président"

    En ecoutant Saint-Pierre, on comprend effectivement qu’ils en veut aux films-calebasses, a petit budget, sans ambitions visant les frontieres au-dela du Faso.

    S’il peut avoir tort ou raison de dire cela, reconnaissons lui tout de meme le droit d’avoir son avis. C’est sa liberte individuelle. QU’on peut partager ou non.

    Il en est de meme de l’implication des autorites nationales dans le deroulement du FESPACO. Que le Chef de l’Etat soit plus visible que les cineastes, que sa presence empiete de trop sur la visibilite et tout l’honneur qu’il convient d’accorder aux hommes de cinema. Si Saint-Pierre le reprouve comme modalite d’organisation du FESPACO, n’est-ce pas son droit ?

    En somme, le merite de ces propos, c’est de poser des questions existentielles pour le FESPACO. Fournir les bonnes reponses, sans passion, contribuerait grandement a faire avancer le festival

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