LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

PRESIDETIELLE AU CONGO BRAZZAVILLE : Une simple formalité pour Sassou Nguesso

Publié le mardi 14 juillet 2009 à 02h11min

PARTAGER :                          

Le Congo Brazzaville a voté le 12 juillet pour désigner son futur président. Sur les 13 candidats, le président sortant fait figure d’archi-favori. Celui qui pouvait faire frémir légèrement les résultats, n’est rien d’autre qu’un ancien ministre des Finances de Denis Sassou Nguesso, Mathias Dzon, 62 ans, un ancien de la maison désormais en désaccord politique avec son mentor.

Six autres candidats ont appelé à la dernière minute au boycott du scrutin. Pour autant, faut-il croire au taux de participation qu’ils évoquent, dont tout le monde est unanime cependant à dire qu’il est le plus faible jamais réalisé au cours d’une élection au Congo Brazzaville ? Les 90% d’abstention évoqués par l’opposition sont peut-être exagérés, mais cette faible participation est un vrai camouflet politique pour le président Sassou Nguesso.

Naturellement, personne ne s’attend à ce qu’il en tire les bonnes leçons. Son ambition était de conférer une certaine légitimité démocratique à son règne qui dure depuis 25 ans. A la fin du mandat qu’il est en train de briguer par le truchement du scrutin du 12 juillet, il totalisera 32 ans de présence dans le fauteuil présidentiel. En politique, il n’y a pas de retraite ; pourquoi donc s’enfermer dans une limitation des mandats présidentiels ? Le parrain de Brazza l’a si bien compris qu’il a fait sauter le verrou de la limitation des mandats. En 2016, s’il est toujours d’attaque, il sera encore là. Bien des têtes couronnées sur le continent noir sont de vrais spécimens, qui méritent chacune une place dans le livre Guiness des records en matière de longévité au pouvoir.

Elles refusent de rentrer dans l’histoire des grands hommes. En quittant le pouvoir à terme échu, on lègue à la postérité ses œuvres bien qu’imparfaites et inachevées. Mais l’essentiel n’est-il pas de laisser à son peuple une bonne image ? Malheureusement, beaucoup de dirigeants africains semblent plus intéressés à s’éterniser au pouvoir qu’à autre chose. Le pouvoir à vie est en train de devenir une mode avec les révisions constitutionnelles qui se multiplient sur le continent. C’est la manifestation d’un égoïsme qui, hélas, prend en otage des millions d’Africains, quasi-impuissants face à des mascarades d’élections où les dés sont pipés d’avance. A ce rythme-là, il n’y aura plus de second tour.

L’on s’attend à Brazzaville que le président sortant fasse l’économie d’un second tour, tant le suspense aura, tout au long, été inexistant, faute de combattants. La voie est désormais libre pour le règne de Sassou III. Sept ans de plus pour Sassou Nguesso qui tentera de réaliser ce qu’il n’a pas encore pu donner au peuple en 25 ans de règne : un développement économique et social acceptable. Ce sera encore sept ans à endurer par tous les vrais démocrates assoiffés d’alternance et qui appellent de leurs voeux la fin d’une gestion patrimoniale du pouvoir.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux