Monnaie unique de la CEDEAO : La société civile et le secteur privé appelés à la rescousse
Au cours d’une conférence régionale concomitamment organisée par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et le Réseau des jeunes africains pour le NEPAD, sur le monnaie unique de la CEDEAO à Ouagadougou, du 7 au 10 juillet 2009, il a été recommandé au secteur privé et à la société civile de s’impliquer davantage dans la concrétisation de ce "vieux rêve".
Désormais, le secteur privé et la société civile auront un rôle primordial à jouer dans la réalisation de la monnaie unique de la CEDEAO. Sur initiative conjointe de la Commission de la CEDEAO, du MAEP et du REJAN, la conférence leur a donné l’occasion d’appréhender les difficultés mais aussi les espoirs qui jalonnent la route devant mener à la réalisation de la monnaie unique.
Cela a été une occasion de réflexion sur la contribution des 2 acteurs. Au-delà, c’est surtout le pari réussi d’ouvrir le débat au grand public, de sortir les techniciens de la monnaie de leurs "laboratoires" d’Abuja, pour qu’ils expliquent le processus d’adoption d’une monnaie unique régionale ainsi que ses avantages pour l’intégration économique.
Les acteurs de terrain que sont les populations en attendent la suppression des coûts de change et du risque de change tant au niveau des transactions que de la levée de fonds, la facilité d’accès aux marchés de toute la zone, la réduction de coûts opérationnels et ceux des compensations transfrontalières...
Au plan international, la tendance est à l’unification des monnaies comme le note Justin Damo Barro.
Les pays européens ont désormais leur euro qui est devenue une des devises internationales de référence, et les pays du Sud-Est asiatique (ASEAN) comptent se doter d’une monnaie unique en 2015.
Entamés après la zone CEDEAO, ces processus indiquent que la région est sur la bonne voie depuis 1975 et qu’il lui a manqué une volonté politique forte.
Ces mutations observées sur les espaces régionaux constituent la preuve que les nouvelles dimensions de la mondialisation font converger vers un marché financier de plus en plus unifié, et corroborent les analyses selon lesquelles "les prochaines années seront marquées par un affaiblissement inexorable des monnaies nationales isolées et par l’avènement de monnaies régionales", selon les mots de Justin Damo Barro. Il devient alors impérieux et urgent de matérialiser le projet d’intégration monétaire de la région ouest-africaine.
Thomas Dakin POUYA (pouyemtiim@yahoo.fr)
Sidwaya