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Rood Woko : Le bordel a la peau dure

Publié le lundi 13 juillet 2009 à 03h34min

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Effusions et autres dithyrambes auront été de courte durée au sujet du marché central de Ouagadougou qui a rouvert ses portes aux commerçants seulement en mai 2009, après six longues années de fermeture suite à l’incendie qui l’a dévasté en mai 2003. L’engouement populaire s’est vite émoussé car, pour ses occupants, les fruits tardent à tenir la promesse des fleurs. En effet, depuis l’ouverture officielle du marché, les affaires ont du mal à décoller.

Et les commerçants, qui n’ont pas le cœur à la fête, imputent volontiers cette morosité aux nouvelles mesures drastiques de sécurité en vigueur qui seraient loin d’encourager les populations à s’y rendre pour des emplettes. Barrières, zone piétonne et guérites tout autour de Rood Woko sont de nouvelles dispositions sécuritaires décriées par les locataires des lieux qui dénoncent aussi la stricte réglementation de l’exposition des marchandises à l’intérieur du marché. C’est dire qu’un profond malaise règne à Rood Woko où les commerçants, apparemment, cherchent une occasion pour regimber violemment.

Ainsi, coup sur coup, en l’espace de deux semaines, ils ont manifesté bruyamment leur mécontentement. Le premier débordement a eu lieu le 26 juin lorsque nos « opérateurs économiques » se sont révoltés contre le bouclage de leur lieu de travail. Ainsi, les barrières qui fermaient la circulation aux véhicules et autres engins à deux roues ont été saccagées. La deuxième poussée de fièvre, c’était le 9 juillet quand des commerçants et autres riverains du marché se sont déchaînés contre la police municipale suite à la mort accidentelle d’un jeune homme. Ce dernier aurait, semble-t-il, violé le code de la route et aurait été pris en chasse par les « poulets » de Simon. Dans un élan de colère, la foule a incendié des motos et les fameuses guérites de la police.

Que la police en soit responsable ou pas, une chose est sûre, tout le monde regrette la mort de ce jeune. Mais ce n’est pas une raison pour encourager l’irresponsabilité des uns et le goût prononcé des autres à se rendre eux-mêmes justice. Franchement, on ne comprend pas ce que la mort de ce jeune homme a à voir avec les guérites du marché. Certes, il y a un malaise et des problèmes à Rood Woko ; car les gens ne sentent plus l’ambiance foraine qui y régnait. En fait, c’est même un euphémisme, car beaucoup veulent redonner à ce joyau les allures d’un grand marché africain, en faire un capharnaüm indescriptible. Souvenez-vous, c’est ce bordel qui avait favorisé l’incendie en 2003, et c’est le bordel qui prévalait autour de Rood Woko qui avait fait que les pompiers avaient mis du temps à se frayer un passage pour parvenir au foyer de l’incendie. Evidemment, la mairie, qui a négocié l’argent pour financer la reconstruction du marché (près de trois milliards et demi), ne veut pas voir cette infrastructure repartir en fumée alors qu’elle est loin d’avoir fini de rembourser cette colossale dette. C’est la raison de toutes les nouvelles mesures de sécurité.

Mais voilà, les commerçants, eux, veulent faire des affaires au péril de leur cadre de travail. La mairie ne peut les suivre dans cette aventure. De deux choses l’une : soit on met de l’ordre dans le marché et chacun y fait tout doucement des affaires, soit les commerçants se cotisent pour rembourser l’argent des bailleurs de fonds et après, chacun pourra faire ce qu’il veut jusqu’au jour où tout cramera à nouveau.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2009 à 09:26, par Hermann En réponse à : Rood Woko : Le bordel a la peau dure

    Très bien comme article. La semaine dernière j’avais réagit par rapport à ce comportement au niveau du marché. Qu’on se le dise, personne n’est au dessus de la loi et après tout le marché a été construit et c’est tous les Burkinabè qui vont le rembourser, pour dire qu’il n’appartient pas aux seuls commerçants...veureux !!!Alors qu’on fixe les règles et celui qui ne veut pas se plier reste à lamaison. C’est d’ailleurs parce que l’autorité souvent a admis des compromis avec eux (les commerçants)qu’ils se croient tout permis maintenant.En remarque générale, l’état doit se ressaisir pour être force de dissuasion

  • Le 13 juillet 2009 à 11:03 En réponse à : Rood Woko : Le bordel a la peau dure

    Il faut arreter de dire n’importe quoi. Les raisons de la désaffection des gens pour Rood Woko n’est pas liée aux barrières et tout ça.
    La raison est beaucoup plus simple.
    avant que le marché brûle, on allait faire nos courses là bas.
    Ensuite, le marché a fermé 6 ans. Vous pensez qu’on a arrêté d’acheter ? NON. On est parti ailleurs.
    Maintenant que le marché est de nouveau ouvert, on va pas se précipiter là bas, puis qu’on a de nouvelles habitudes (depuis 6ans). On a trouvé d’autres endroits, dont on est content.
    C’est pas parce que le marché est de nouveau ouvert qu’on va abandonner les commerçants chez qui on va depuis 6 ans et dont on est content !!!

    C’était une mauvaise idée de rouvrir le marché au même endroit après 6 ans de fermeture !

  • Le 13 juillet 2009 à 12:24, par le citoyen En réponse à : Rood Woko : Le bordel a la peau dure

    scandalisé j’ai été et je suis encore suite à ces comportements innommables des commerçants de RoodWooko.tous les pretextes sont bons pour detruire ce qu’ils croient être des barrières à la relance des activités de rood wooko.
    selon le maire de ouagadougou, les pertes occsionnées s’élèvent à 29 000 000 de nos francs !
    mais une analyse froide de la situation permet de dire que les responsabilités sont partagées entre les commerçants et la mairie.
    il ne s’agit pas de justifier le comportement des comerçants mais d’en donner une explication depationnée.le marché central de ouagadougou, jadis poumon économique sans pareil dans le pays des hommes autrefois intègres, est resté fermé pendant six longues longues années. c’est dire que la population d’abord désemparrée a eu le temps de se faire de nouveaux repères pour continuer à faire des affaires. les clients potentiels ont de nouvelles adresses pour se faire livrer les produits. alors il est bien naif de croire que les populations comme par un coup de baguette magique allait retrouver des habitudes perdues depuis 6 ans. le marché a été reouvert en très grande pompe.et bien avant cela des actions de communication et d’information faisaient la une des journaux. c’est un travail qu’il faut saluer.cependant, il faut accompanger la reouverture de Rood Wooko avec des actions pertinentes de communication et de sensibilisation. il faut montrer au public que Rood wooko est bien fonctionnel comme il ya six ans et encore mieux aménagé. il faut faire comprendre à nos parents qui viennent de la province que les policers sont la pour la securité du marché et la leur et non pas pour une autre raison.il faut montrer à la population que l’on peut trouver à Rood Wooko, tout ce qu’on y trouvait il y a six ans.il faut tout simplement inviter le public à visiter le marché central.
    mais ce n’est pas tout. dans la conception traditionelle le marché- qui n’est la maison de personne-c’est le lieu oû l’on peut tout se permettre.l’on entend souvent "ici c’est pas le marché donc tiens toi bien". c’est à dire qu’au marché tu peux tout te permettre.et simon refuse aujourd’hui que l’on fasse ce qu’on veut au...marché. ce n’est pas étonnant que l’on entende des slogans du genre "on ne veut plus de simon à la mairie".
    Il faut travailler à faire évoluer les mentalités au niveau des commerçants.le maire doit harmoniser sa vision du marché news look avec celle des occupants
    alors je me permets de lancer ici un appel au dynamique maire Simon COMPAORE de corriger et vite cette limite en deroulant un plan de communication qui va accompanger la reouverture du marché.
    bon courage Simon et un peu de retenu chers commerçants.

  • Le 13 juillet 2009 à 18:23, par berger En réponse à : Rood Woko : Le bordel a la peau dure

    Moi je suis tres decu du comportement de certains citoyen de notre pays .surtout les commercants de rood woko. Nul n’est au decu de la loi si nous ne respectons pas les autoritees il ya une malediction sur nous. Qui a provoquer la mort de se jeune homme ? Pourquoi est i mort ? est il integre ? Je ne suis pas content qu’il soit mort.il devrait pas fuire .Un homme intergre c’est ce celui qui respecte la loi Des hommes et de Dieu,c’st un homme just. Si nous respectons pas les hommes n’en parlons du respect en Dieu.
    Les commercants doivent obeir les regle etablie au niveau du macher .J’encourage la mairie a continue dans ce sens ,les gens son habitue au desordre.

  • Le 15 juillet 2009 à 12:31 En réponse à : Rood Woko : Le bordel a la peau dure

    "De deux choses l’une : [...] soit les commerçants se cotisent pour rembourser l’argent des bailleurs de fonds et après, chacun pourra faire ce qu’il veut jusqu’au jour où tout cramera à nouveau".

    On est où là ? si les commercants ne peuvent/veulent pas respecter les consignes de sécurité, qu’ils aillent se faire voir ! On oublie vite des gens ont perdu la vie dans cet incendit. Et puis, le marché est un bien public, il n’est pas l’affaire de quelques "opérateurs" véreux qui ne pensent qu’à faire du fric

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