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Clarisse Hema, journaliste aux éditions Sidwaya : Les violences faites aux enfants m’attristent

Publié le vendredi 10 juillet 2009 à 03h00min

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Elle s’appelle Clarisse Hema, née Soulama, mariée et mère de 3 enfants. Elle occupe la fonction de journaliste depuis 2004 aux Editions Sidwaya à Bobo.

Clarisse Hema est née à Banfora. C’est dans cette même ville qu’elle sera inscrite à l’école primaire publique Centre " A " où elle obtiendra son Certificat d’études primaires et le concours d’entrée en sixième. Elle est affectée au lycée municipal de Banfora 1986/87. C’est en 1990 qu’elle réussira son Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Ainsi, Clarisse va continuer sa scolarisation à Ouagadougou où elle obtiendra son baccalauréat série G1 en 1994 au lycée technique de la dite ville avec une mention très bien. Réussite qui lui permettra d’obtenir une bourse marocaine. Arrivée au Maroc précisément à Rabat, elle s’inscrit à l’école des sciences de l’information de Rabat. Là-bas, après quatre années d’études, madame Héma décroche une maîtrise en science de l’information.

De retour au pays, et nantie d’un bagage consistant en matière d’information, Clarisse fera des stages un peu partout, vu qu’à l’école des sciences de l’information où elle était, on touchait à, la documentation, la communication et l’information. Ainsi polyvalente, Clarisse fera un stage au centre de documentation du PNUD, ensuite à l’UPDEA/Ouest, toujours dans la documentation. Elle fera également un stage à l’Agence d’information du Burkina (AIB) de Bobo pendant une année. A Ouagadougou, Clarisse nous apprend qu’elle a travaillé dans le service de documentation du ministère de la Santé. Ce n’est qu’en 2004, qu’elle a intégré les Editions Sidwaya comme journaliste.

Comme dans toute activité, dirait-on, on rencontre des difficultés. Mais Clarisse nous avoue qu’elle n’a pas de difficultés particulières en tant que femme dans ce métier. Les difficultés rencontrées sont communes à tous les journalistes, hommes comme femmes. Aussi, affirme t-elle : " j’ai eu la chance d’être la seule femme journaliste dans la rédaction au niveau de la direction de Bobo. Ainsi quand je suis avec mes collègues, je ne me sens pas femme, je n’ai pas de problème avec eux ". Elle fait les mêmes reportages et missions comme tous les autres journalistes. " Il n’ y a pas de discrimination négative à son égard ", affirme-t-elle.

Demandez à madame Héma ce qui fait la femme ? " Le caractère et la volonté ", vous répond-t-elle. Etre une femme, n’est pas une maladie. Une femme, c’est également un être humain, elle peut faire tout ce qu’un homme peut faire. La femme doit être une battante, avoir confiance en elle. Les femmes doivent ôter de leur tête l’idée d’infériorité par rapport à l’homme. La preuve est que de nos jours, il y a des femmes ministres, députés, présidentes, ambassadrices, agriculteurs, etc. De nombreuses femmes émergent. Tout cela se résume à la volonté. En tant que femme, Clarisse déteste les violences faites aux enfants. Elle a horreur qu’on fasse un moindre mal à un enfant. Elle appelle les femmes à se départir de cette culture de l’infériorité de la femme par rapport à l’homme.

Le quota de 30 % de femmes adopté au niveau de l’Assemblée nationale est bien, mais Clarisse veut que les femmes se battent pour mériter ce quota, car il ne faudrait pas que l’on dise que c’est parce qu’on l’a exigé. Les femmes doivent mériter les places qu’elles auront, et montrer qu’on n’a pas eu tort de voter le quota. Commerçantes, agriculteurs, journalistes, ou entrepreneurs, quelles que soient les fonctions exercées, Clarisse appelle à l’émergence.

Et, avec le dynamisme, on n’aura pas besoin de voter un quelconque quota pour les femmes. Les places viendront toutes seules et de droit. " Les hommes doivent arrêter d’être macho " dit-elle. Tout le monde partage l’idée que la femme reste le pilier de la maison et même de la société. Aux hommes, d’arrêter de penser que les femmes ne doivent pas avoir accès à certaines choses. Sans la femme, rien ne va, tout s’écroule. Lorsqu’on sait que la femme s’occupe des enfants et tout ce que l’on sait, elle peut alors occuper une grande responsabilité. Ainsi, les hommes doivent voir la femme comme leur complément, leur égal, leur moitié, qui peut les aider à bâtir la société. Qu’on laisse les femmes faire leurs preuves. Le vœu le plus cher à Clarisse Héma est la reconnaissance du droit des femmes et des enfants. Que tous les enfants aient droit à l’éducation, à la santé, à l’alimentation saine et aussi que les femmes puissent s’épanouir.

Son point de vue par rapport à la presse burkinabé

Nous les journalistes, nous devons être fiers de ce qui se passe présentement. Parce que, quoi qu’on dise, il y a quand même une certaine liberté de presse au Burkina Faso. C’est vrai qu’il y a eu des antécédents. Mais de nos jours, quand on lit un peu les journaux, on se rend compte que les journalistes ont cette possibilité de dire et d’écrire réellement ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent au niveau du pays et même hors du pays. Certes il y a toujours des journalistes qui sont embêtés pour ce qu’ils disent ou ce qu’ils écrivent. Mais je crois qu’il y a quand même une amélioration. Le paysage médiatique est très riche au Burkina. Que ce soit l’audiovisuel, la presse écrite, on constate qu’il y a de nouveaux journaux, radios et télévisions. Ce qu’on attend maintenant est l’application de la carte de presse et de la convention collective, et tout ce qu’elles peuvent nous apporter comme avantage, surtout l’accès à des sources d’informations. Je crois sincèrement qu’on est sur un bon chemin.

Bassératou KINDO/Stagiaire

L’Express du Faso

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