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Centre : A quoi sert le haut-commmissaritat ?

Publié le jeudi 15 juillet 2004 à 08h16min

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Le province du Kadiogo, parce qu’elle abrite la capitale politique de notre pays, en plus de ce qu’elle a les mêmes limites territoriales que la région autonome du Centre, est une circonscription particulière.

Son premier responsable, le haut-commissaire semble "noyé" parmi toutes les hautes personnalités de l’Etat "résidant" sur son territoire. A tel point que l’on se demande quel genre de travail il exécute quotidiennement. En tout cas, noyé il peut l’être, mais Boureima Bougouma affirme que son institution est "viable", et réalise de belles choses.

Le découpage du Burkina Faso en provinces puis en régions dans le cadre du processus de décentralisation a fait de la province du Kadiogo une circonscription de type particulier. La province comprend six départements plus la commune de Ouagadougou. Ces départements sont Komki-Ipala, Komsilga, Koubri, Pabré, Saaba et Tanghin-Dassouri, une commune de moyen exercice.

Quant à la commune de Ouagadougou, elle est formée de 5 arrondissements dont 30 secteurs. A cette entité et dès le découpage, sont rattachés 17 villages. On le sait, à la tête de tout cet ensemble, se trouve le haut-commissaire. Cependant, avec le poids de la ville de Ouagadougou et de son maire, il subsiste un certain écrasement, sinon un écrasement certain de l’action du premier responsable de la province. Conséquence, celui-ci est beaucoup plus porté sur les départements, donnant l’impression de n’avoir pas une emprise sur la commune, quand bien même il est le président de la délégation spéciale provinciale.

Ce sentiment a cela de particulier que Ouagadougou n’est pas un département contrairement à Bobo-Dioulasso par exemple, donc pas de préfet. Alors que dans la hiérarchie administrative, le préfet rend compte directement au haut-commissaire, son supérieur direct.

Une province capitale

La province du Kadiogo, malgré le fait qu’elle abrite la capitale politique du pays n’a eu son siège définitif qu’en fin 2003, siège qui a été inauguré le 2 juillet 2004. Ce qui a fait dire au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation que "plus jamais le haut- commissariat du Kadiogo n’errera de locaux en locaux temporaires. Ce siège durement acquis est à la hauteur du calibre et du statut exceptionnel de cette province capitale qui compte 10 % de la population totale du Burkina Faso’’.

Les plus hautes personnalités de l’Etat résidant à Ouagadougou, cela contribue largement à effacer la présence de l’autorité provinciale. "Tant que le citoyen n’a pas besoin d’actes administratifs, il ne cherche pas à savoir où nous nous trouvons. En plus, les directeurs régionaux, provinciaux et autres ont tendance à aller voir directement le ministre de tutelle’’ reconnaît le haut-commissaire Boureima Bougouma. Il ajoute que le phénomène n’est pas vécu de la même façon ailleurs. Mais selon lui, "la proximité d’avec les plus hautes autorités a en revanche ses avantages car quand il y a des problèmes, ils sont vite résolus grâce à la rapidité du contact’’.

Le gouvernorat de la région du Centre

Si la province du Kadiogo est ainsi "particulière’’, la région du Centre qui a les mêmes limites territoriales l’est encore plus. Ce n’est pas pour rien qu’elle est dénommée "région autonome’’.

Avec le gouverneur de région, la fonction de haut-commissaire enregistre une nouvelle tutelle, allongeant la liste des supérieurs hiérarchiques du premier responsable de la province du Kadiogo surtout.

Dans les autres chefs-lieux de régions, les hauts-commissaires ont été priés de libérer siège admnistratif et résidence au profit des gouverneurs. Au Kadiogo, la province a acquis son siège sur fonds propres, une première que le ministre en charge de l’Administration territoriale a salué le jour de son inauguration le 2 juillet 2004. C’est ce jour-là aussi qu’il a annoncé que les locaux du haut-commissariat abriteront le gouvernorat de la région du Centre, en attendant qu’il lui soit doté son siège propre.

Le haut-commissariat du Kadiogo est-il viable ?

Assurer son "ministère’’ dans une circonscription où vivent toutes les plus hautes autorités du pays n’est pas chose aisée. Mais beaucoup de Ouagalais se demandent quel travail fait au juste au quotidien le haut-commissaire. En un mot la viabilité réelle de l’institution. Pour situer les uns et les autres, le haut-commissaire Boureima Bougouma explique : "Nous sommes viables. Nous sommes la seule province qui s’est battue pour acquérir son propre siège. Nous réalisons également de bonnes choses dans nos départements telles des écoles, des maisons de jeunes et de loisirs, de la femme, la construction de commissariat de police...’’. A cela, il ajoute la réalisation d’un jardin public à Saaba pour plus de 100 millions F CFA.

Comparé à la commune de Ouagadougou qui mobilise plus de 6 milliards de F CFA, la province a un petit budget de l’ordre de plus de 568 millions. "Nous avons peu d’argent, c’est bien vrai, mais nous avons aussi peu de charges. Cela nous permet de réaliser beaucoup de choses’’ se félicite M. Bougouma. Ce budget est alimenté par la taxe de jouissance dans les départements et les arrondissements car la commune reverse des parts à la province, sur les unités de production et l’achat de timbres. Toutes ces sources d’entrée de recettes font dire à M. Bougouma "qu’aucune autre province n’a un budget aussi consistant’’.

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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