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Lutte contre la corruption : La police veut redorer son blason

Publié le jeudi 9 juillet 2009 à 02h33min

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L’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) a assuré, le mercredi 8 juillet 2009, une journée de sensibilisation à la lutte contre la corruption au personnel du ministère de la Sécurité.

"Invariablement, le trio (douane, police/gendarmerie, impôts) occupe annuellement les trois premiers rangs de la liste des services perçus comme les plus corrompus". C’est ce qu’a révélé le dernier rapport du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) rendu public, le 30 juin dernier.

Aussi, depuis 2002, la police n’a jamais quitté le quatuor de tête dans tous les rapports du réseau. Un rang pas du tout honorable qui ne réjouit guère les premiers responsables du ministère de la Sécurité. D’où l’organisation ce 8 juillet 2009 d’une journée de sensibilisation à la lutte contre la corruption à l’intention des cadres du département.
Assurée par l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE), cette activité de sensibilisation vient donc à point nommé.
"A l’issue de la journée, tous les décideurs du département, les cadres à quel que niveau qu’ils soient seront sensibilisés afin qu’on puisse engager ensemble la lutte contre le fléau qui gangrène les services de police", a indiqué le directeur général des services de police, le commissaire Thomas Dakouré. Pour le ministère de la Sécurité, Emile Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, vu l’ampleur du phénomène, un sursaut s’avère donc indispensable et chacun a une partition à jouer.

"C’est pourquoi l’action de l’ASCE de ce jour est un plus que nous appelions de tous nos vœux afin d’achever de convaincre les personnels les plus sceptiques sur la nécessité pour chacun de contribuer à débarrasser les services de police de cette corruption", s’est-il réjoui. En effet, selon Emile Ouédraogo, des mesures concrètes ont déjà été prises pour lutter contre les manifestations de la corruption dans les services de police. De la suspension des postes fixes de contrôle routier à la mise en fonction de l’inspection générale des services de police, en passant par des sanctions discipli
naires d’agents fautifs et l’institution du port obligatoire de badge pour les personnes chargées des légalisations, etc., tout est mis en œuvre pour assainir le milieu.

En plus, pour faire face à long terme à l’hydre de la corruption, "un plan de lutte contre la corruption dans les services de police" est en gestation. Car comme l’a souligné le ministre Emile Ouédraogo, la question ne se pose plus de savoir si le fléau tel que décrit est réel, mais l’on devrait plutôt se préoccuper de découvrir comment à travers les causes et ses manifestations, trouver la thérapie appropriée.

Ainsi, est-il prévu entre le 4e trimestre de l’année 2009 et le premier semestre de 2010, l’exécution de cinq programmes. Il s’agit des programmes de correction des systèmes et procédures, de moralisation des hommes, l’amélioration des conditions de vie et de travail, de répression des actes de corruption et la sensibilisation des usagers des services.

"Mais la mise en œuvre correcte de ce plan requiert cependant, en plus des moyens à dégager, une ferme volonté de la part des responsables et des cadres du département afin de faire évoluer positivement la lutte contre la corruption et permettre de moraliser les services de police", a reconnu Emile Ouédraogo. Il espère donc qu’au sortir de la journée de sensibilisation, les cadres soient plus engagés et le plan d’action réétudié a fond pour pouvoir l’appliquer avec beaucoup plus d’efficacité. Car au prochain rapport du REN-LAC, la police ne veut plus y figurer.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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