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Au coin du Palais : Ils pratiquaient la politique de la souris ; mordre d’abord et souffler ensuite

Publié le mercredi 8 juillet 2009 à 04h30min

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D.A et ses trois acolytes font partie de ceux qui ne dorment pas la nuit à Sya et qui écument les alentours des gares routières aux abords du boulevard Eboué. Leur pratique consiste à suivre par groupe les voyageurs esseulés et à les dépouiller de leurs biens souvent devant des tenanciers de cafés indifférents. Un autre groupe vient ensuite consoler la victime pour mieux la distraire. Un agent d’une compagnie de transport a eu la même mésaventure le 28 mars 2009.

A sa descente du car, vers 5 heures du matin, Y.G a été saisi au cou par des individus qui lui ont retiré la somme de 40 000 F CFA, son téléphone portable, un bon de salaire et le permis de conduire. Juste après le forfait, d’autres membres de la bande sont arrivés, pour le consoler et l’aider à se relever. Une pratique qui rappelle la politique de la souris qui, selon l’imagerie populaire, mord le dormeur au pied et souffle ensuite dessus pour calmer la douleur et empêcher la victime de se réveiller. Mais cette fois-ci, il en a été autrement. La victime qui ne se laissera pas tromper par les apparences mènera sa propre enquête pour aboutir au nom de D.A qu’il livrera à la gendarmerie. A la barre, D.A estime plutôt être parti dans une intention non violente pour secourir la victime, mais soutient quand même connaître les quatre autres agresseurs. Ceux-ci ont reconnu les faits sans tergiverser. D’où la conclusion du procureur du Faso : « une bonne organisation pour agresser et distraire en même temps leurs victimes ». 12 mois ferme de prison ont été requis contre les délinquants dont certains sont des récidivistes notoires. Le tribunal a suivi le réquisitoire du parquet en les condamnant à un an d’emprisonnement ferme et au payement de la somme de 70 000 F CFA représentant la valeur des biens dérobés à la victime.


L’un des prévenus comparait, chapelet en main pour « dire toute la vérité »

C’est à croire que le sort s’acharne contre O.A. Sorti de prison le 6 juin 2009, il a été pris chez lui en compagnie de quatre de ses amis. Le groupe des cinq, âgés de 20 à 46 ans, poursuivi pour détention et vente de chanvre indien et de cocaïne, ont tous un casier judiciaire déjà chargé : tentative de vol, vol, recel, usage et vente de stupéfiants, escroquerie… Devant le tribunal, O.A, chez qui la drogue a été découverte, dit ignorer la présence d’un tel colis dans sa demeure. Il estime qu’il doit appartenir à celui qui avait loué sa maison lorsqu’il purgeait sa peine à la maison d’arrêt. Ses camarades d’infortune, réfutent également l’idée qu’ils se sont regroupés chez O.A au campement SITARAIL, pour consommer de la drogue. Une rencontre « fortuite » selon eux !

Il a fallu tout le tact du juge, qui a amené les cinq prévenus hors de la salle du tribunal et ensuite les a introduits un par un afin de les entendre individuellement, pour que les langues se délient. A.O avoue qu’ils se retrouvent souvent pour fumer la drogue et que le chef d’orchestre est M.B. Le livreur serait un vieux, en fuite actuellement. Un témoignage qui a mis à nu les mensonges de ses amis qui avaient tout nié, même dans leurs dépositions à la gendarmerie. C’est en ce moment que O.A revient, chapelet en main, soit disant, pour enfin « dire toute la vérité », mais pour le parquet, il s’agit de « délinquants avertis et d’excellents menteurs ». Il a requis par conséquent 2 ans d’emprisonnement ferme pour 3 d’entre eux, et 3 ans pour les 2 autres considérés comme les leaders de la bande. Les prévenus se sont tous confondus en excuses en fin de compte pour les mensonges et les faits dont ils se sont rendus coupables. L’affaire a été mis en délibéré pour le 10 juillet prochain.


De gros deals derrière un vol de charbon

C’est suite au vol de charbon de bois le 24 mai dernier que le pot aux roses a été découvert. Le témoignage des 6 accusés mis en cause a permis d’élucider de nombreuses plaintes pour vol de marchandises diverses au marché de Colma (secteur n°12 de Bobo-Dioulasso). Il est ressorti des confrontations que les 6 accusés étaient ceux qui avaient volé auparavant des céréales, des bidons d’huile alimentaire….Les victimes ont défilé à la barre pour évaluer les préjudices subis. Un vieux commerçant au marché de Colma, découvre stupéfait que ce sont les enfants de son voisin de hangar qui lui avaient subtilisé 35 sacs de maïs et de sorgho. En son temps, le vieux n’avait pas compris que des voleurs ciblent son stock de céréales à lui seul, parmi tant de sacs appartenant à d’autres personnes dans le même entrepôt. Une autre victime qui a perdu 6 bidons d’huile, évalue son préjudice à 80 000 F CFA. Un autre commerçant encore, cambriolé estime à 443 300 F CFA le montant de ses marchandises volées. Le parquet a requis 36 mois ferme contre les 6 prévenus en attendant l’évaluation complète des dommages et intérêts. Ils seront situés sur leur sort, le 10 juillet prochain.

Rassemblés par Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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