De la présentation détaillée faite sur visio-projecteur par le directeur général des prévisions végétales (DGPV), l’on retient que les prévisions de production céréalière pour la campagne agricole en cours, sont effectivement envisagées à la hausse, conformément à l’objectif affiché par le ministère de l’Agriculture : accroître les productions agricoles pour faire face à la crise alimentaire et la montée des prix des denrées. Le "grenier national" devrait contenir 5 220 890 tonnes de céréales au bouclage de la campagne en cours. Une quantité globale répartie entre le sorgho ( 2 134 113 tonnes), le mil (1 508 349 tonnes), le maïs ( 1 264 318 tonnes), le riz (297 514 tonnes) et le fonio (16 596 tonnes).

Cette prévision, comme on peut le constater, ne prend pas en compte les tubercules, les oléagineux et autres cultures de rente. Et comparativement à la dernière campagne agricole (2008/2009), les chiffres ci-dessus annoncées représentent une progression oscillant entre moins 15% pour le fonio et jusqu’à 52,5% pour le riz, soit une moyenne de 20%. Avant d’espérer de telles récoltes, le gouvernement, toujours selon le DGPV, Robert Ouédraogo, a déployé d’énormes efforts. Des mesures ont en effet été prises pour rendre disponibles et accessibles les engrais, les semences, les équipements agricoles, etc., pour assurer l’appui-conseil aux producteurs, et prévenir les risques. Ainsi, 10 750 tonnes d’engrais NPK seront mis à la disposition des producteurs disposant de superficies emblavées et aux entrepreneurs agricoles, à 13 500 F CFA le sac de 50 kg, et 6 750 tonnes d’urée à 12 500 F CFA le sac de 50 kg.

50% de subvention sur le matériel agricole

Pour ce qui est du matériel agricole, les tracteurs en particulier, le directeur général des prévisions agricoles a annoncé une subvention de l’Etat à hauteur de 50%. Et ce n’est pas tout : des conditions souples d’acquisition à crédit sont prévues, avec un apport personnel de 20 à 30%. Les semences améliorées qui constituent un facteur essentiel pour l’atteinte de cet objectif céréalier vont être produites, certifiées et utilisées à grande échelle, rassure Robert Ouédraogo. Toutes ces mesures et actions sont entreprises sur toute l’étendue du territoire nationale, dans les 351 communes.

En matière de gestion des risques naturelles, la direction générale des prévisions végétales s’est dit consciente du fait que les différentes analyses prévisionnelles indiquent que le cumul pluviométrique attendu dans notre pays sera déficitaire avec une tendance à la normale. C’est donc pour cela qu’elle recommande aux producteurs, l’utilisation des variétés améliorées à cycle court, les semis précoces, l’intensification des actions de défense et de restauration des sols, l’irrigation d’appui là où cela est possible, etc. Pour la campagne en cours, les producteurs sont déjà au charbon dans toute l’étendue du territoire national. Les semis, selon la DGPV sont entrepris dans toutes les régions avec un taux de réalisation de 40%. La levée est bonne dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Ouest, de l’Est et du Sahel.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays