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Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

Publié le jeudi 18 juin 2009 à 02h07min

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Depuis le 1er juin 2009, les véhicules poids lourds qui transportent des marchandises sont contrôlés au poste de contrôle de la charge à l’essieu de Zagtouli, sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso pour découvrir s’ils ne sont pas surchargés. Afin de s’enquérir de l’exécution de la mesure en vigueur dans l’espace UEMOA des délégations des ministères des Infrastructures et des Transports s’y sont rendues, le 17 juin 2009.

"La surcharge dégrade les routes et provoquent des accidents graves, respectons la charge à l’essieu". Après ce message de sensibilisation des ministères en charge des Infrastructures et des Transports, l’heure est désormais à l’application des mesures. A l’instar des autres Etats de l’UEMOA, la mesure de contrôle du poids de charge autorisé des véhicules est rentrée en vigueur, le 1er juin 2009 au Burkina. Pour s’enquérir de l’exécution de la mesure, une délégation du ministère des Infrastructures et du Désenclavement conduite par son secrétaire général, Stanislas Béré et une, du ministère des Transports dirigée également, par son secrétaire général, Mathieu Bouda, se sont rendues au poste de contrôle de la charge à l’essieu de Zagtouli sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, le 17 juin 2009. Sur ce premier et unique poste de contrôle, matérialisant la mise en œuvre de la mesure au Burkina, les difficultés ne manquent pas. "En moyenne, par jour, on peut enregistrer un passage de près de 150 véhicules. Parmi ces véhicules contrôlés, la moyenne de la surcharge atteint les 50%", révèle le secrétaire général du ministère des Transports, Mathieu Bouda.

Une kyrielle de difficultés

Une équipe d’opérateurs et des forces de l’ordre est sur place pour procéder au contrôle de la charge des véhicules poids lourds. Selon la réglementation, tout véhicule surchargé sera déchargé de son surplus aux frais du propriétaire du véhicule qui paiera en même temps, des amendes pour surcharge. Le véhicule ne sera mis en circulation qu’après sa mise en conformité. Cette disposition ne s’applique pas aux véhicules transportant les hydrocarbures, des explosifs et des marchandises dangereuses, vu leur spécifité. Ces véhicules paient une amende additive sur-le-champ, afin de continuer leur route.
"Nous n’avons qu’un seul dispositif de contrôle", déplore le secrétaire général du ministère des Infrastructures. Pour lui, cela constitue une difficultés en ce sens que les véhicules quittent le port de Lomé ou de Cotonou jusqu’à Zagtouli.

Et c’est là que le contrôle est fait et la décision est prise d’immobiliser les véhicules surchargés. Mais, M. Béré rassure que de concert avec la douane et la chambre de Commerce, une solution est envisageable. "Nous allons mettre en pratique ce contrôle à partir des postes frontaliers qui sont équipés de ponts-bascules. Dès ce niveau, tous les camions qui seront en surcharge par rapport au poids total ne pourront plus continuer s’ils ne s’acquittent pas de l’amende et s’ils ne se délestent pas", souligne-t-il. Comme autre handicap, le secrétaire général des Infrastructures indique que les agents chargés de l’opération sont confrontés à des difficultés, car n’ayant pas d’indemnités spécifiques et de prise en charge. L’opération est également confrontée à des problèmes de coupures d’électricité, selon Stanislas Béré. Cette situation fait que les opérateurs utilisent un groupe électrogène engendrant de facto, un problème de carburant pour son fonctionnement.

Tout cela a une répercussion sur la bonne marche de l’opération, car des véhicules profitent de la situation pour échapper au contrôle. Le manque de dispositif pour percevoir les amendes constituée également un frein au bon déroulement du processus. "Le démarrage du fonctionnement de l’Office national de sécurité routière (ONASER) va remédier à cette situation", a fait observer M. Béré. Au-delà de tout, il a confié qu’à l’étape actuelle du contrôle des véhicules, beaucoup de conducteurs contrôlés refusent de repartir à Ouaga-Inter ou en ville pour se délester. Ils disent qu’ils n’ont pas d’argent pour payer les amendes, car les propriétaires des véhicules ne leur ont pas donné cette somme. "Donc, la plupart forcent le passage actuellement et continuent leur route. Mais, des dispositions vont être prises avec l’ONASER, la douane et la Chambre de commerce pour que le contrôle puisse être vraiment effectif très rapidement", précise Stanislas Béré.

Quatre véhicules ont été pesés pendant la visite des délégations des deux ministres. Un seul transportant du ciment a été déclaré surchargé avec plus de onze tonnes. Le transporteur a écopé d’une amende de 230 000 F CFA à raison de 20 000 F CFA par tonne de surcharge. En matière de transport national, 20 000 F CFA par tonne de surcharge est l’amende infligé aux transporteurs et 60 000 F CFA pour le transport inter-Etats.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 18 juin 2009 à 04:08 En réponse à : Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

    Il faut bien les surveiller, ces assasins roulants...regarder combien le camion est surcharge...c’est dommage quoi...et le chauffeur a le courage de conduire cela...il faudra que les proprietaires de ces camions (je dis bien proprietaire, car souvent cela ne depend pas du chauffeur) paient des amendes bien eleves pour surcharges...ils sont bien calles dans leur maisons en s’enrichissant, et leur camions tuent des gens...

  • Le 18 juin 2009 à 14:25, par Bangré En réponse à : Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

    A moins d’avoir mal lu, je ne sais pas jusqu’à présent quel est le tonnage autorisé ? par exemple un camion remorque à vide de 14t doit prendre combien de tonnes de marchandises ? s’il prenait 40 t avant, combien de tonnes est-il autorisé à prendre ? Aidez moi svp. On a des réponses divergentes avec nos transporteurs et c’est pas évident

    • Le 22 juin 2009 à 21:33 En réponse à : Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

      Simple : pour tout véhicule, le constructeur a fait homologué une charge à vide, charge utile maximale... Et, c’est indiqué sur chaque camion et/ou remorque. C’est très facile à contrôler. Il suffit que l’agent contrôle les infos sur le véhicule (il y a une plaque comme pour les voitures) et contrôle également sur la carte grise en cas de non concordance quand on sait tout l’affairisme qu’il y a au service des cartes grises de ce pays ! Mais, la question est qui fera son travail de façon intègre dans ce pays où en plein jour pour trouver un burkinabè intègre il faut se lever de bonne heure car espèce en voie de disparition depuis belle lurette sous l’ère Compaoré après plus de 20 ans de règne sans partage !

  • Le 18 juin 2009 à 14:30 En réponse à : Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

    Je crains fort comme pour la visite technique des voitures que cela devienne un business pour quelques uns pour s’en mettre plein les poches sur le dos des contribuables.
    De plus, je ne comprends pas ce ministère qui est incapable de contrôler les camions surchargés depuis la frontière alors que le burkina est devenu un pays de transit pour le Mali, le Niger et autres... Combien coûte une route qui se dégrade en quelques années alors que s’il n’y avait pas de surcharge (à condition que la route soit faite aux normes ! pas toujours évident avec l’exemple fumeux de la route Boromo-Bobo dont les expertises n’ont jamais été révélés au quidam burkinabè des mortels !) elle pourrait avoir une durée de vie normale de 30 ans ! Sans compter le nombre de morts causés par les surcharges et autres désagréments. Bref, il reste beaucoup à faire car ce n’est pas arrivé.

  • Le 22 juin 2009 à 22:04 En réponse à : Contrôle de la charge à l’essieu des véhicules au Burkina : 50% des camions contrôlés sont surchargés

    aux messages précédents, j’ajouterais la surcharge en hauteur ! Combien de fils électriques et téléphones ont été arrachés avec tous les risques que cela comportent dans ce pays avec le fameux "chapeau" pour surcharger les camions avec leurs marchandises et personnes. Depuis une semaine, je n’ai plus de téléphone au service à cause d’un imbécile de camion surchargé en hauteur, en poids qui a arraché les fils téléphoniques en plein Ouaga. Et, comme l’Onatel n’est pas une rapide pour dépanner, une semaine de travail difficile car pas de téléphone, fax et d’asbl...
    J’oubliais, le transport mixte marchandise-Hommes se poursuit allègrement sur tous les axes routiers de ce pays après les larmes de croco de nos soit disants dirigeants après le drame de Boromo en disant plus jamais cela, il y a quelques mois seulement ! Or, demandez à n’importe quel Ouagalais de prendre n’importe quelle sortie de Ouaga et il serait sidéré de ce transport mixte avec surcharge de marchandise et 50 voire beaucoup plus de 100 personnes au dessus. J’ai honte de ce pays au nom dévoyé de pays des hommes intègres ; malheureusement désintégré aujourd’hui !

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