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Economie locale : Le secteur privé à la rescousse

Publié le lundi 15 juin 2009 à 01h18min

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La première rencontre tripartite gouvernement-secteur privé-colletivités territoriales tenue les 12 et 13 juin 2009 à Ouagadougou, a posé les jalons d’une participation plus accrue du privé à l’émergence d’une économie locale forte. Et la décentralisation s’en fortifie...

Désormais, le secteur privé va s’impliquer dans le développement communal. C’est tout l’enjeu de la première rencontre tripartite gouvernement-secteur privé-collectvités territoriales qui s’est tenue à Ouagadougou du 12 au 13 juin dernier sous le thème : "Quelle contribution du secteur privé à l’émergence d’une économie locale". Pour le Premier ministre Tertius Zongo qui a présidé l’ouverture des travaux, les régions et les communes ont grand intérêt au-delà de la réalisation des infrastructures socioéconomiques, à favoriser l’émergence d’activités marchandes devant leur procurer des ressources en retour.

Or, poursuit Tertius Zongo, "il me semble que c’est bien le secteur privé qui dispose des moyens et des avantages comparatifs pour de telles activités". En cela, la promotion du secteur privé semble l’une des voies sûres pour asseoir une croissance économique de qualité, génératrice d’emplois et de revenus pour les pauvres dans les communes. Ce pari impose une complicité nourrie entre gouvernement, secteur privé et collectivités territoriales. "... c’est une rencontre importante qui va dans la logique du schéma de développement adopté par le gouvernement à savoir le développement à la base (...) Mais il faut être réaliste. Le développement c’est l’Etat qui érige des infrastructures mais c’est aussi des privés qui vont trouver des opportunités pour investir, faire de l’emploi et créer de la richesse au niveau local", a-t-il expliqué. Les débats ont ainsi permis d’identifier les entraves à la pleine participation du privé à l’essor de l’économie locale.

Ces contraintes s’articulent autour de l’insuffisance des infrastructures socio-économiques de base dans les régions, de la fraude, de l’insécurité. "Le secteur privé avait placé beaucoup d’espoirs au processus de décentralisation. Malheureusement, cet espoir s’amenuise car les retombées tardent à se concrétiser pour le privé. Le secteur privé local est encore embryonnaire. Les structures déconcentrées existent mais elles ne disposent d’aucune délégation de pouvoir. La plupart des décisions sont prises à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso", a déploré le représentant du secteur privé, Lassiné Diawara, par ailleurs vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. C’est pourquoi saluant la pertinence d’une telle rencontre, il s’est réjoui du fait qu’elle propose un début de solution à l’émergence d’un secteur privé local dynamique. Il y a des problèmes d’infrastructures, de déconcentration parce que l’administration reste le premier client du privé. Il faut créer les conditions qui permettent l’installation des hommes d’affaires privés dans les communes", a-t-il souhaité.

Le secteur privé souhaite voir la lourdeur et la lenteur administrative disparaître au profit d’une déconcentration effective des services de l’Etat dans les collectivités territoriales. Mais, lui-même a besoin de se déployer dans les régions et les communes. Car jusqu’ici, toutes les grandes entreprises sont implantées à Ouaga et Bobo. "Mais comment voulez-vous que les autres régions se développent si le secteur privé n’y est pas ? Donc, objectivement, il y a un certain nombre de contraintes qu’il faut lever", a observé le Premier ministre ajoutant que la réunion a permis au privé de dire : "Moi je ne peux pas avoir de marché à Koudougou parce que tout le monde est à Ouaga. Si vous voulez que je travaille là-bas, voici ce qu’il faut faire".

Il faut, semble-t-il, une rupture pour permettre au secteur privé d’évoluer sereinement dans les régions. "On a un système qui semble centralisé que ce soit au niveau des crédits. Est-ce que le Directeur régional de l’Agriculture à Tenkodogo a un budget ? Est-ce qu’il peut acheter ses papiers à Tenkodogo ?", s’est interrogé le Premier ministre plaidant pour un abandon du centralisme afin de permettre au secteur privé de participer au développement local. Pour le vice-président de l’Association des municipalités du Burkina Faso, Salia Sanou, il ne fait aucun doute "le pari du développement local ne peut être gagné que par l’implication de l’ensemble des acteurs locaux". Du reste, les jalons de la promotion d’un tissu économique local dynamique sont posés, il appartient aux acteurs d’entretenir la flamme pour que rayonne pour de bon, l’économie locale.

S.N.C

Sidwaya

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