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Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

Publié le mercredi 10 juin 2009 à 02h19min

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La source de tout développement et de tout progrès réside dans une gouvernance administrative clairvoyante, véritablement orientée sur les résultats. Les réformes de l’administration publique conduites par le gouvernement depuis quelques années participent de cette quête d’une gouvernance de qualité. Ces actions sont porteuses d’espoir et bientôt, les lourdeurs administratives et la mal gouvernance dans la Fonction publique burkinabè ne seront plus qu’un mauvais souvenir.

Dans sa quête de l’excellence, le gouvernement a choisi d’abord de mettre le cap sur la promotion effective de la « méritocratie ». C’est ainsi qu’il a conçu et mis en place un nouveau système d’évaluation des agents de la Fonction publique. Ce nouveau système d’appréciation des agents publics vient parfaire un système d’évaluation en vigueur depuis 1959, revu et adapté en 1998 et en 2005. Il y inclut entre autre la conscience professionnelle, le sens du service public et la compétence.

Son élaboration a procédé d’une démarche participative qui a inclus tous les acteurs concernés. Ce système recherche l’objectivité et offre des voies de recours aux agents notés tout en donnant la possibilité à l’administration d’être plus efficace. Il favorise une bonne gestion de la carrière des agents et fixe mieux les conditions de promotion. Plusieurs milliers d’agents ont ainsi été évalués avec ce nouveau système en 2008. Et soutient-on du côté du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, « le dispositif technique mis en place tout comme le savoir-faire des acteurs en matière d’évaluation iront en s’améliorant, sur la base de l’expérience acquise ».

En sus de ce nouveau système de notation, le ministère de la Fonction publique a lancé une opération spéciale de nomination de 75 000 agents dans les emplois spécifiques suite à l’adoption des textes d’organisation des emplois spécifiques des différents départements ministériels. Cette opération va correspondre au reversement de tous les agents de la fonction publique dans les différents emplois conformément à leurs demandes et aux dispositions des textes en vigueur.

Le gouvernement a ensuite opté pour le traitement avec célérité des dossiers des agents publics. Il s’est ainsi rapproché des administrés à travers l’érection de directions régionales de la Fonction publique et de la Réforme de l’état. Ce qui va minimiser les déplacements des agents à Ouagadougou pour poursuivre leurs dossiers. La révision du Système intégré de gestion administrative et salarial du personnel de l’Etat (SYGASPE) et son extension à l’ensemble des institutions et départements ministériels répondent également à ce souci. Le gouvernement sonne ainsi le glas de la lourdeur administrative au ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat avec l’adoption en Conseil des ministres, le 20 mars 2009, d’un rapport relatif à la décongestion des actes des agents de la Fonction publique.

Ce texte précise les actes qui peuvent être pris par délégation de pouvoir par les présidents d’institutions, les ministres, les gouverneurs, les hauts-commissaires, les présidents de conseils régionaux et les maires. Il détermine également ceux qui peuvent recevoir délégation de signature (secrétaires généraux, directeurs généraux, directeurs des administrations centrales et décentralisées, etc.).

Pour le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, « La décongestion des actes au profit des départements ministériels vise à alléger la délivrance de ces actes qui marquent la vie du fonctionnaire. Le nombre d’actes pris par les services centraux de la Fonction publique peuvent être évalués à plus de 60. Aujourd’hui, il y a plus de 93 000 fonctionnaires. Nous ne pouvons plus continuer à gérer la Fonction publique comme dans les années 70 où il y a 5000 à 10 000 agents. Il faut arriver à traiter les actes de sorte que les délais soient réduits et une fois traités, qu’ils puissent être immédiatement transmis aux intéressés. Il s’agit d’une réponse très forte à la lourdeur administrative et à la mal gouvernance. Elle apporte également une clarté et plus de transparence dans la gestion des actes administratifs ».

Une quête de la transparence et de l’efficacité qui concerne aussi l’organisation du recrutement des agents publics. Ainsi, la création et l’opérationnalisation de l’Agence nationale pour le recrutement a permis d’améliorer, de manière significative, l’organisation en 2008 des différents concours de la Fonction publique. 134 concours directs contre 97 en 2007 ont été organisés en 2008 soit une augmentation de 38%. Ces concours ont permis de recruter 9 129 personnes placées en position de stage dans les écoles de formation professionnelle avant leur affectation dans les différentes administrations. 121 concours professionnels ont aussi été organisés pour pourvoir à 2 142 postes. Ces concours se sont bien déroulés dans l’ensemble mais le dispositif reste toujours perfectible et le département de la fonction publique y veille.

La prestation des 21 membres de la commission nationale de pilotage des examens et concours directs devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, le mardi 14 avril 2009, est à inscrire dans cette dynamique de la lutte contre les fraudes qui entachent l’organisation des examens et concours au pays des Hommes intègres.

Présidée par la secrétaire générale du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Adama Vignigbé/Ouédraogo, secondée par Emmanuel Nignan, directeur de l’Agence générale de recrutement de l’Etat du ministère de la Fonction publique, cette commission a un grand rôle dans l’organisation des concours en toute équité et transparence. La prestation de serment de ses membres, une première dans l’histoire de notre pays, constitue un grand pas vers une meilleure gestion de l’organisation des concours. Ceux-ci ayant juré devant la Nation d’accomplir avec probité et dignité leur mission, nul doute qu’ils auront à cœur le respect de ce serment.

« Il y a des consignes qu’il faut respecter strictement et appliquer à la lettre. C’est une mission contraignante qui demande un don de soi », explique Justin Pooda, directeur régional de l’école nationale de la santé publique et membre de cette commission.

Pour le ministre de la Fonction publique, Soungalo Ouattara, il s’agit d’un engagement pris par les membres de la commission, de travailler pour l’organisation des concours dans la probité et la dignité, dans le sens du service public. Il s’agit également, a souligné le ministre Ouattara, de lancer un appel fort pour la lutte contre les fraudes. « C’est le démarrage d’un mécanisme de répression des différentes fraudes qui s’organisent autour des concours, et un moment important dans la transparence de l’organisation des concours », a encore précisé, le ministre Ouattara.

Tout ce processus est accompagné par le renforcement des capacités des agents du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat. Une esquisse de formulation d’une politique de renforcement des capacités sous la supervision du Centre d’analyse des politiques économique et sociale (CAPES) a, pour ce faire, été entamée en 2008.
Dans le même moment, il a été instauré un espace d’échanges entre l’administration publique, les chercheurs, le secteur privé et la société civile dans la perspective d’assurer au mieux la promotion et la valorisation des produits de la recherche.

Enfin, le gouvernement travaille à la mise en place d’un environnement inclusif des agents publics. La coupe du fonctionnaire en football lancée dernièrement ainsi que le renforcement de la communication au sein du département sont à inscrire dans ce cadre. Les retraités ne sont pas non plus oubliés avec la poursuite du plan de renforcement du système de prévoyance sociale qui propose maintenant la mensualisation des pensions.

Le gouvernement a notamment œuvré au renforcement du cadre juridique et institutionnel des organismes de sécurité sociale ainsi qu’à l’amélioration et à l’élargissement de leurs prestations. Pendant ce temps, la création du Fonds national d’appui aux déflatés et retraités (FONA-DER) a permis de financer à 27 projets pour un montant de 169 465 000 francs CFA, permettant ainsi de consolider 45 emplois et d’en générer 51 permanents et 97 temporaires.

« La réforme de l’Administration et de l’Etat connaît des avancées malgré des tares à corriger par l’instauration du civisme administratif », constate le Premier ministre Tertius Zongo. Nul doute que les prochaines actions prendront en compte cette préoccupation afin que l’Etat ne soit plus ce grand machin mais un outil réellement au service des administrés avec l’efficacité et les résultats escomptés.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 juin 2009 à 06:52, par Sidi l’impertinent En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    Il faut savoir feliciter le gouvernement pour les reformes entreprises afin de rendre l’administration burkinabe plus efficace et moins lourde. Efforts a continue. Mais concretement, qu’en est il des salaires des travailleurs ? C’est bien de reveler ces efforts entreprises pour alleger l’administration burkinabe aujourd’hui en pleine crise de l’universite, cependant je ne pense pas que cela soit suffisant pour detourner l’attention des gens du fond du probleme. Soyons pour une fois concret et parlons franchement de la question des remunerations au sein de la fonction publique. L’administre benefiera des reformes administratives, et ceux qui assurent le fonctionnement de l’administration, ils gagnent combien pour le boulot qu’ils abattent ? S’il ne sont pas motives, l’administration reformee restera marquee par la precarite des travailleurs et gangrenee par la corruption galopante, ce qui continuera de ternir l’image de notre pays qui ambitionne de se classer dans un futur proche parmi ceux emergents. Alors Mr les membres du gouvernement, a cote des reformes, n’oublions pas de poser le probleme central de la revalorisation des salaires au sein de l’administration burkinabe, et d’y apporter des solutions concretes.

  • Le 10 juin 2009 à 09:20 En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    Tonton Tertus, c’est bien vu car trop de demande bidon "j’ai l’honneur de solliciter...", trop d’étape bidon, trop d’avis sur les dossiers, trop de légalisation inutile, trop de perte de temps dans l’administration. Pourtant une absence entraine une chaine d’absence de fonctionnaire. Après il faudra voir du coté des banques, sonabel, onatel pour trouver une stratégie de reduction des temps d’attentes.

  • Le 10 juin 2009 à 11:10, par Thruthhurts En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    s’il faut saluer ces reformes dont l’arrivee n’a que trop tarde, je suis bien reserve qt au tabour que vs battez qt a l’efficacite du systeme de notation. En ma capacite de specialiste de l’education, je trouve que "conscience professionnelle, le sens du service public et la compétence" ne sont pas aussi mesurable que vous semblez corire. Il est vrai qu’avec des objectifs operationalisables on peut bien definir la competence d’un agent. Mais les 2 premiers elements ce n’est pas la peine. En plus, comment peut-on bien evaluer un agent competent qd l’evaluateur est un ane, un baudet mis la-bas pour braire au son qu’on lui dicte d’en haut ? Bcp de directeurs et autres chefs de services sont des corrompus et des incapables qui en general veulenet manger des competents. Pensez vous que cela puisse arranger quelque chose ? dites que vous voulez affiner le clientelisme oui. Si vous tenez a la gouvernance, commencez d’abord par revoquer tous les ripus dy systeme ou tout au moins a faire elire les meilleurs et les plus meritants aux postes q’ils assument. Sans ca, arretez de nous empoisonner l’air avec vos betises. par ailleurs, le journaliste qi a ecrit ce document sait-il que les syndicats protestent les methodes de notations ? arreter de nous faire boire le lait par les narines. Si vous voulez qu’on croit votre griotisme il faut d’abord dire les choses telles qu’elles se passent. Sinon, ni vous ni l’entite pour laquelle vous parlez ne serait credibles.

    • Le 10 juin 2009 à 18:57, par IBN En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

      Cher Monsieur,
      Je crois que tu as besoin toi aussi d’une reformation car ton français parlé et écrit trainent des lacunes indignes d’un donneur de leçons. Il faut être rigoureux avec soi-même dans ce que l’on reproche aux autres.Je sais bien que le français n’est pas ta langue mais malheureusement c’est dans cette langue que nous évaluons les autres et par conséquent que nous sommes nous-mêmes évalués.
      Attention à appliquer le même principe à toi. La critique est aisée n’est-ce pas mon cher frère ?

      • Le 11 juin 2009 à 07:21 En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

        L’important c’est qu’on puisse comprendre ce qu’il dit ; et je pense qu’on en est capable. Tu serais surpris de savoir qu’il existe des personnes compétentes dans leur domaine (certainement pas en lettres) mais dont l’expression écrite comporte des fautes d’orthographe. À l’école, on nous rabâche que lorsqu’on n’est pas capable de s’exprimer, on est un "âne". L’orthographe est importante, mais ne résume pas tout.

  • Le 10 juin 2009 à 11:17, par Sid-metta En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    Tout cela est bien dit mais j’ai bien peur que la modernisation de l’Administration dont on parle tant ne soit de la pure théorie, au regard des difficultés quotidiennes que nous les usagers rencontrons pour l’obtention des actes. Le terme "poursuivre un dossier" est toujours présent dans le langage des agent publics de l’Etat au Burkina Faso. Je dois reconnaître qu’il ya une certaine amélioration progressive, mais des efforts restent encore à faire. Ce qui manque à mon avis c’est le suivi et le contrôle. Le supérieur hiérarchique ou le signataire devrait pouvoir demander à son subordonné d’expliquer pourquoi un tel acte transmis depuis sept ou huit mois n’arrive sur son bureau que maintenant.Il ya encore des abus de la part de certains agents chargés de la rédaction des actes qui se permettent de garder des dossiers par devers eux sans raisons. Ils vous répondent toujours "attendez, on n’a pas que ça à faire". Et c’est parce que la hiérarchie ne réagit pas à cet état de fait que la lourdeur continue. Il ya aussi cette tendance à toujours donner des explications même lorsque la négligence est patente de la part d’un agent chargé du traitement d’un dossier. Au lieu de reconnaître l’erreur et de promettre de corriger les choses, on protège l’agent et on finit par dire au demandeur qu’il n’ya rien d’anormal dans le retard. Ca, c’est la solidarité de corps, mais quand cette solidarité nuit gravement à la réputation du Service Publique, il faut avoir le courage de dénoncer.

  • Le 10 juin 2009 à 11:19 En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    Sincèrement, je pense que la meilleure façon d’évaluer un agent ou un cadre, c’est de réaliser une certaine enquête, qui n’est pas nécessairement compliquée : Le champ d’investigation de l’enquête comprendra les usagers et populations auxquelles les services de l’agent sont destinés, les résultats chiffrés effectivement réalisés et vérifiables sur le terrain ou dans des documents authentiques, les collaborateurs de l’agent au cours de son cursus. Seules les données de ces enquêtes peuvent fournir des informations proches de la réalité sur les compétences et le dévouement d’un agent. Se contenter de l’appréciation d’un chef hiérarchique qui est peut être incompétent, subjectif, jaloux, imbus de son pouvoir et mesquin et se fier à celui – ci risque de ne donner que des résultats contraires à ce qui est souhaité. Car de nos jours, dans les faits certains agents dans l’administration broient du noir justement à cause de leur compétence et dévouement.

  • Le 10 juin 2009 à 17:44, par quesnay En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    A propos de ce système de notation, jai une inquiétude. La notation provient du resultat produit par rapport a la lettre de mission de l’agent que lui soumet son chef de service. cette lettre de mission est issue de celle réçue par le chef du Directeur. le Directeur reçoit pour lui du Directeur Général et ce dernier reçoit du ministre. Alors, si l’agent a 2/10, il est inadmissible que le chef de service ait 8/10 encore moins le Directeur et le DG puisque c’est une chaine. la défaillance de l’agent devrait se repercuter sur le boulot du chef de service et ainsi de suite. par conséquent si l’agent a une mauvaise note, le chef ne peut pas avoir plus parcqu le resultat de l’agent conditionne lui mème son resultat. CONTINUEZ LA REFLEXION.

  • Le 11 juin 2009 à 00:44, par ouedra En réponse à : Réformes de l’Etat : Combat contre les lourdeurs administratives et la mal gouvernance

    salutations à tous ceux qui prètent attention à l’actualité du Faso.
    je pense qu’il faut reconnaitre le travail abattu par le gouvernement surtout S.E.Tertuis Z.concernant toutes les reformes qu’il a entreprise dépuis sa nommination.nous sommes tous concernés dans la réussite de sa mission.Aillons confiance en lui et soyons patient !et même très patient !
    merci !!!

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