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Lassina Fofana, directeur général de “Hera Sira Burkina” : “Une garantie pour les investissements immobiliers de la diaspora burkinabè”

Publié le jeudi 4 juin 2009 à 02h26min

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Lassina Fofana

Ils sont nombreux les Burkinabè de l’étranger à être déçus pour avoir simplement pris l’initiative d’investir dans l’immobilier au pays. Détournement de fonds, confiscation de biens, escroquerie de la part des parents ou amis constituent les causes désagréables qui les empêchent de réaliser leurs objectifs. Aujourd’hui, dans le monde du bâtiment, une structure, “Hera Sira Burkina”, veut relever le défi en offrant l’opportunité à nos compatriotes de la diaspora de réaliser leurs rêves en toute sérénité. Lassina Fofana , Directeur général de la société, nous en donne quelques caractéristiques.

Sidwaya (S) : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Hera Sira Burkina ?

Lassina Fofana (L.F.) : La création de Hera Sira Burkina est née d’un constat bien évident. Aujourd’hui, le Burkina Faso a une diaspora assez importante, disséminée dans les quatre coins du monde. Ces compatriotes vivant à l’étranger, même loin de leur pays, ont un attachement très fort à leur mère-patrie où ils veulent faire des investissements, notamment le logement. Malheureusement, ils n’ont pas de répondants au Burkina.

Les relations parentales et amicales ayant montré leurs limites en matière de fiabilité et de confiance, nos compatriotes ne savent plus à quel saint se vouer. Cela affecte considérablement leur moral avec l’inconvénient que cela a de laisser pourrir leurs projets d’investissements immobiliers. Nos compatriotes se sentent ainsi abandonnés par leurs frères et amis qui, dans leur majorité, détournent purement et simplement l’argent qui leur est confié pour l’investissement immobilier. Devant cette douloureuse et révoltante situation, nous avons refusé d’être complice.
C’est pourquoi, nous avons décidé de mettre en place une structure dénommée Hera Sira Burkina qui s’engage à garantir tous les investissements immobiliers de nos compatriotes de la diaspora. Aujourd’hui, à peine un an d’existence, l’expérience de Hera Sira se révèle concluante. Je puis vous dire que nous n’avons pas eu tort de prendre cette initiative, au regard des nombreuses sollicitations dont nous sommes l’objet.

S. : Bien de sociétés immobilières existent déjà sur le terrain et tiennent le même langage. En quoi HERA SIRA diffère-t-elle des autres ?

L.F. : Hera Sira Burkina tient sa différence des autres du fait qu’elle n’est pas une société de promotion immobilière classique, en ce qu’elle ne construit pas de logements pour ensuite les revendre.
Nous nous sommes fixé comme mission d’accompagner nos compatriotes à réaliser au Burkina leurs projets d’investissements immobiliers précisément en les aidant à acquérir une parcelle ou une maison au prix réel dans une zone de leur choix ; à réaliser un plan de construction s’il y a lieu ; à construire leur toit selon les commodités qui leur conviennent conformément à leur capacité financière et à leur rythme ; à réhabiliter leurs bâtiments, à mettre en location leurs biens immobiliers dont notre société a assuré le suivi des travaux de réalisation. Nous savons que bien souvent, l’on ne s’offre pas un logement comme on s’offrirait une chemise. Il est le résultat d’un investissement progressif, de la parcelle jusqu’à la toiture en passant par les fondations, les murs, le chaînage et les travaux de finition. Nous encourageons donc nos compatriotes dans cet effort d’investissement tout en les rassurant de disposer à la fin d’un logement clé en main.

S. : Vous parliez tantôt des nombreuses sollicitations dont vous êtes l’objet. Pouvons-nous avoir une idée des compatriotes qui ont recours à votre société ?

L.F. : Il ne nous est pas possible de divulguer l’identité de nos compatriotes qui se sont attachés nos services pour des raisons évidentes de confidentialité. Vous savez, ce n’est pas tout le monde qui communique sur ses projets et nous, à Hera Sira Burkina nous avons pris l’engagement de travailler dans la discrétion. Tout ce que nous pouvons dire est qu’ils sont nombreux les Burkinabè de l’étranger vivant en France, au Canada, aux Etats Unis, en Italie, au Gabon, au Sénégal, etc., qui approuvent notre démarche et avec qui nous travaillons déjà.

S. : Vous êtes une société visiblement tournée vers la diaspora. Que répondez-vous aux Burkinabè de l’intérieur qui seraient intéressés par vos services ?

L.F. : Notre objectif premier est d’être utile aux Burkinabè vivant hors du pays, qui n’attendaient que cette opportunité pour sortir des méandres de l’escroquerie de la part de leurs frères et amis.
Après que nous ayons mis sur pied notre structure, il s’est révélé que nos services n’intéressent pas que la diaspora.
Des Burkinabè de l’intérieur ainsi que des structures organisées telles des ONG, des associations nous ont approchée pour voir dans quelle mesure nous pouvions travailler ensemble. A l’heure où je vous parle, la confiance est établie et les travaux sont en bonne voie. C’est vous dire qu’aujourd’hui, nous travaillons avec tout le monde pour peu que l’on s’accorde sur nos principes.

S. : On imagine qu’un tel travail exige une rigueur certaine. Comment vous vous y prenez pour satisfaire ceux qui vous sollicitent ?

L.F. : Vous faites bien d’évoquer la question. Vous savez, quand vous exécutez un travail dont le commanditaire n’est pas sur place pour voir ce que vous faites, vous êtes obligé d’observer un certain nombre de principes de rigueur pour mériter sa confiance. Et pour cela, aucune mesure d’efficacité n’est de trop chez nous. Après avoir trouvé de manière consensuelle un terrain s’il y a lieu, un tâcheron et arrêté un plan de construction, nous commençons les travaux. Nous nous engageons en ce moment à acheter nous-même tout le matériel au prix réel et de s’assurer de la qualité. Ensuite, nous minimisons les coûts d’investissement en réduisant le temps de construction, nous respectons le cahier des charges et les délais d’exécution des travaux tout en prenant en compte la dimension qualité. Nous avons mis en place un comité de gestion dirigé par un technicien supérieur en génie civil. Ce comité se réunit régulièrement pour faire le point sur l’avancement des travaux et rend compte au commanditaire à qui nous envoyons toutes les pièces justificatives. Les travaux avancent étape par étape. Aucune nouvelle étape n’est entamée sans avoir fini la précédente. Nos ingénieurs du bâtiment et nos architectes effectuent des contrôles et proposent des corrections si besoin.

S. : Rencontrez- vous des difficultés particulières ?

L.F. : Pour le moment, nos compatriotes qui ont recours à nous tirent de réels motifs de satisfaction au regard de nos prestations. Comme je l’ai dit tantôt, nous avons des méthodes de travail qui ne laissent aucune place au doute et au travail mal fait. Cela, d’autant plus que nous travaillons dans une transparence rassurante en envoyant à nos demandeurs les pièces justificatives des travaux exécutés, des documents de référence de la parcelle jusqu’aux relevés des dépenses effectuées. Des banques de la place nous accompagnent en cela.

Donc tout se passe bien. Le seul problème que nous rencontrons souvent est la difficulté à trouver une parcelle dans une zone du choix du commanditaire. Ils sont nombreux à vouloir d’une parcelle à Ouagadougou, notamment à Ouaga 2000. Or là-bas, les parcelles ne se vendent pas comme de petits pains. Et quand on en trouve, la réalité des prix n’est pas à la portée de tous. Alors, nous sommes obligé, par moments, de proposer d’autres terrains dans d’autres zones. Et très souvent, nous nous accordons.

Interview réalisée par Jonathan Yaméogo

Sidwaya

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