A la suite des informations reçues par ses membres, et de celles qui ont été diffusées par différents médias, le Bureau exécutif central (BEC) du Parti africain de l’indépendance (PAI), s’est réuni le jeudi 28 mai 2009 en séance spéciale pour examiner la situation qui prévaut dans le pays frère voisin du Niger.

Le Bureau exécutif central (BEC) du PAI note que l’intention qui était prêtée à l’actuel Président nigérien, Mamadou Tanja, de ne pas respecter la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels successifs d’un même citoyen, imposée par la Constitution du Niger, s’est malheureusement confirmée.

En effet, contrairement aux engagements solennels pris devant le peuple et différentes personnalités étrangères, le Président Tanja a décidé d’organiser un référendum pour obtenir le remplacement de l’actuelle 5e constitution, adoptée en 1999, par une 6e constitution taillée sur mesure, qui l’autoriserait à garder le pouvoir, au-delà de son terme normal en novembre 2009, pendant trois ans encore au moins, sous des prétextes fallacieux.

Le BEC du PAI prend note de la position de la Cour constitutionnelle qui dans un avis rendu le 25 mai 2009, a souligné l’inconstitutionnalité du référendum projeté par Mamadou Tanja. Il déplore la dissolution de l’Assemblée nationale opérée dès le lendemain 26 mai par le Président Tanja, motivée par l’opposition majoritaire du parlement à son projet politique.

Le PAI est évidemment soucieux de la situation du peuple nigérien frère, qui entretient depuis toujours avec le peuple burkinabè des relations fraternelles et d’amitié. Parti de la dignité des peuples africains, de l’unité et de la solidarité véritables des peuples de notre continent, le PAI est évidemment préoccupé des graves menaces qui pèsent manifestement aujourd’hui sur la démocratie et les libertés au Niger.

Le BEC du PAI salue la très grande mobilisation de toutes les forces démocratiques (partis politiques de la majorité et de l’opposition, organisation de la société civile, organisations coutumières) qui, dès le départ, ont exprimé nettement leur désaveu de cette manœuvre du Président Tanja qui n’est rien d’autre qu’une violation de la constitution dans l’objectif d’une confiscation permanente du pouvoir.

Le BEC du PAI condamne fermement la tentative du Président Mamadou Tanja de confisquer le pouvoir en violant la constitution. En agissant comme les dirigeants africains qui avant lui, ont refusé de quitter le pouvoir après la fin du deuxième et dernier mandat autorisé par la constitution de leur pays, il devient le fossoyeur de la démocratie dans son pays, et participe au discrédit universel de l’Afrique.

Le BEC du PAI apporte son soutien à toutes les forces démocratiques nigériennes qui se battent pour obliger le Président Tanja à respecter la souveraineté du peuple nigérien, à respecter la démocratie, à ne pas fouler aux pieds son serment et ses engagements de Président de la République et d’officier nigérien.

Le BEC du PAI invite toutes les organisations démocratiques du continent, qu’elles soient politiques ou qu’elles relèvent de la société civile et des droits humains, à s’exprimer sur la situation au Niger.
Le BEC du PAI appelle enfin les organisations comme la CEDEAO, l’UEMOA, l’Union africaine et l’OIF auxquelles appartient le Niger, à dire clairement au Président Tanja que son devoir est de respecter scrupuleusement la constitution nigérienne sur la base de laquelle il a été élu en 1999, d’abord et en 2004 ensuite.

Uni, mobilisé et déterminé, Le peuple nigérien vaincra !

Fait à Ouagadougou, le 28 mai 2009

Pour le Bureau exécutif central du PAI : Le Secrétaire général, Philippe OUEDRAOGO

Sidwaya