LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

Publié le jeudi 4 juin 2009 à 02h26min

PARTAGER :                          

Quatre membres du gouvernement ont animé un point de presse le 3 juin 2009 à Ouagadougou sur la situation de la grève à l’Université de Ouagadougou. Ces ministres ont ainsi fait le point des négociations entreprises entre le gouvernement et le syndicat national autonome des enseignants-chercheurs, (SYNADEC).

Faire le point des négociations entre le gouvernement burkinabè et le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC), c’est l’objectif de ce point de presse du gouvernement du 3 juin 2009. A l’animation, les ministres Joseph Paré en charge de l’Enseignement supérieur, Jérôme Bougouma du Travail, Soungalo Ouattara de la Fonction publique et Justin Koutaba de l’Emploi. Introduisant les débats, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, Soungalo Ouattara a indiqué que ce point de presse s’impose, pour situer l’opinion sur les efforts du gouvernement dans le cadre des négociations entamées depuis le 16 février 2009 pour trouver une solution durable aux préoccupations des enseignants-chercheurs.

Ce dialogue a été initié selon le ministre Ouattara, à la suite de la grève enclenchée en décembre 2008 par le SYNADEC, qui réclame la satisfaction de sa plate-forme revendicative déposée auprès du président de l’Université de Ouagadougou. Cette plate-forme comporte trois grands points : la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur, la liquidation des dettes sociales des universités et la mise en marche d’un processus pour un “aggiornamento” de l’Université de Ouagadougou.

Le ministre Soungalo Ouattara est revenu sur la genèse des négociations entamées le 16 février 2009, après l’apurement de la dette sociale en janvier 2009, qui a d’ailleurs prévalu à la levée du mot d’ordre de grève. Le comité technique interministériel mis en place par le gouvernement a initié des rencontres afin d’examiner les vingt (20) points de la plate-forme. Après sept (7) séances, 17 ont pu ainsi être examinées. Le 12 mars 2009, au cours d’une séance de négociation, le SYNADEC récuse l’équipe de techniciens représentant le gouvernement, au motif qu’ils n’ont pas un pouvoir de décision. Le dialogue reprend par la suite avec des membres du gouvernement, mais le SYNADEC exige désormais des propositions écrites ; requête à laquelle céda la partie gouvernementale. Mais les propositions sont jugées insuffisantes par le SYNADEC, qui a été invité dès lors à faire des contre-propositions.

Ces dernières parviennent le 6 avril 2009 au gouvernement, avec de nouvelles préoccupations et le 8 avril, les enseignants entrent de nouveau en grève pour une durée illimitée. Mais le dialogue n’est pas rompu et à l’invitation du gouvernement, les deux parties conviennent de l’élaboration d’un projet de protocole, qui précise les niveaux de négociations ainsi que le programme de leur mise en œuvre. Mais à la rencontre du 12 mai, aux fins d’examiner les points du protocole d’accord, le SYNADEC exige comme préalable, l’adoption ici et maintenant d’une nouvelle grille salariale. Au cours de la dernière séance de travail le 26 mai, de nouvelles propositions émanant du gouvernement sont encore jugées irrecevables par le SYNADEC, qui promet de réagir plus tard par écrit.

Le dialogue n’est pas rompu

“17 points de la plate-forme sur 20 ont reçu une réponse favorable”, a laissé entendre le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba qui estime qu’on n’entame pas des négociations en s’attendant forcément à une satisfaction entière. Pour M. Koutaba, c’est au mérite du SYNADEC de s’être battu, d’avoir obtenu des acquis pour les enseignants, de faire le point, de placer le mouvement dans le cadre d’un processus.

Ainsi, ajoute-t-il “le SYNADEC doit contribuer à sauvegarder l’année en cours. Le gouvernement a fait ce qu’il peut actuellement et au SYNADEC de savoir apprécier ce qui est obtenu et de tenir compte”.
Les hommes des médias ont voulu en savoir davantage sur certaines positions du gouvernement, notamment son refus de l’élection du président de l’Université et sa volonté de doter les enseignants du supérieur d’un statut particulier.

Le ministre en charge de la Fonction publique, Soungalo Ouattara précise que certains emplois dérogent à la loi 13 du 28 avril 1993 régissant les agents de la Fonction publique. Il prend l’exemple des établissements publics de l’Etat, du corps des magistrats, de l’armée. Cependant, ajoute-t-il, les premiers responsables de ces structures ne sont pas élus. L’Université a son système d’organisation réagi par des textes. Concernant le statut particulier, le ministre Ouattara se pose la question : “Comment revaloriser sans doter les enseignants d’un statut particulier ? Il faut nécessairement ce statut particulier, qui définit les droits, les devoirs et fixe les avantages y afférents”.

Concernant les primes d’encadrement, les émissaires du gouvernement soulignent qu’elles sont normalement servies aux Professeurs titulaires et aux Maîtres de conférence habilités à encadrer les étudiants de troisième cycle. Les assistants n’ayant pas le droit d’encadrer ne peuvent en bénéficier.
Toutefois, le gouvernement consent à l’élargissement de cette indemnité à tous les enseignants-chercheurs, à condition que l’encadrement se passe sous la responsabilité d’un professeur titulaire.

Qu’en est-il de l’impact social et académique ?

Le SYNADEC n’étant pas le seul syndicat du supérieur, les journalistes ont voulu savoir la position des autres et l’état d’esprit des étudiants, vu que certains ont publié dans la presse des déclarations de soutien aux grévistes. De l’implication des partenaires sociaux, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma a souligné qu’ils ont été saisis et même rencontré le SYNADEC. Il en est de même du conseil scientifique. La grande question demeure la suite de l’année en cours.

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré explique que cette question est discutée au sein des instances des UFR, et les décisions
reviennent au conseil scientifique et au conseil de formation et de vie universitaire. De l’impact de la grève sur les autres universités, le Pr Joseph Paré déclare qu’elles subissent les effets par coup, du fait que certains enseignants dispensent des cours dans plusieurs universités de formation. “Aucune université n’est bloquée. Des cours s’y déroulent et des modules sont même validés à Ouaga I qui est la plus touchée”, a-t-il révélé.

Le Pr Paré a par ailleurs assuré que des dispositions sont prises pour le bon déroulement des examens. Le BEP et le CAP ont commencé le 3 juin, le BEPC est lancé ce matin 4 juin, et le Bac est prévu pour le 20 juin 2009. Devant une situation devenue une préoccupation nationale, les animateurs du point de presse appelle à une reprise des cours et réaffirme la disponibilité du gouvernement à poursuivre le dialogue. Le gouvernement invite le SYNADEC à considérer les 30% d’augmentation consentis et inscrire le reste des préoccupations dans un processus afin d’aider à sauver l’essentiel.

Victorien A. SAWADOGO et Assétou BADOH (badohassetou@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 juin 2009 à 04:17 En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    Le bureau du SYNADEC saura apprecier dans l’ interet superieur et a long terme des enseignants du superieur, et de tous les enseignants. Le SYNADEC est un syndicat tres responsable. C’est meme pourquoi il est parti en lutte pour ameliorer les conditions de vie des ECs qui sont les conditions sine qua non a minima pour un enseignant superieur digne de ce nom. ECs, sachez que dans votre lutte, les populations vous ont tellement soutenues parce que vous avez su communiquer et on n’ a pas senti a aucun moment une quelconque arrongance. C’est vrai, un grand de l’esprit n’est pas un petit.
    Bon vent.

  • Le 4 juin 2009 à 04:58 En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    ça sent la grosse carotte !

  • Le 4 juin 2009 à 07:50 En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    petit salaire+son 30% donne petit salaire. Alors est ce que c’est une augmentation qu’il fallait pour modifier le statut social des enseignants chercheurs ? Je crois que non. Il faut reviser et requalifier leur statut. Donc redefinir leur salaire.

  • Le 4 juin 2009 à 10:23, par Nuée En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    Chers Messieurs les Ministres, sachez que le sauvetage de l’année académique défend très largement de vous et du Gouvernement. Le synadec et l’ensemble des enseignants-chercheurs du Burkina sont fatigués de vivre dans une misère chronique. Ils sont fatigués de se sacrifier à chaque fois pour sauver l’essentiel. Le résultat est là : ils sont méprisés par vous et votre Gouvenerment. Maintenant, c’est à votre tour de sauver l’essentiel en révalorisant le salaire des enseignants-chercheurs pour une plus grande performamence de nos universités et instituts.

    Dans tous les cas, sachez que l’opinion publique n’est pas dupe. Au contraire, elle est clairvoyante et est solidaire des enseignants-cheurcheurs pour un meilleur avenir de leur enfant.

    Arrêtez ces sorties hasardeuses et résolvez plutôt le problème des enseignants-chercheurs pour sauver l’essentiel. Merci de votre attention soutenue !

  • Le 4 juin 2009 à 12:13 En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    c’est pour nous faire comprendre quoi ? que le synedec est de mauvaise foi ? qu’il s’impose aux autres syndicats, etc. il faut reconnaitre aux enseignants de l’université qu’ils ont fait preuve de bienveillance vis a vis de l’état quand on connait comment ces memes individus du gouvernement ou leurs predecesseurs ont procede pour tuer l’université Ces enseignants auraient du a mon avis reagir plus tot que cela. C’est un merite de l’Aneb d’avoir ete le premier a lutter, qu’on aime l’aneb ou non. (Je ne suis pas un sympathisant de l’aneb encore moins un membre, rassurez vous). il y a a peine 20 ans ces memes ministres etaient etudiants... bien dommage et se sont formés a l’aneb ou autres. En tout cas cette adresse a la presse de ces ministres me parait comme comme une tentaive de casser l’estime que montre l’opinion publique face a la lutte du synadec qui a une logique dans sa lutte. Maintenant il ne faut pas qu’ils se laissent divertir
    somé celestin

    • Le 4 juin 2009 à 16:51, par Bibèga En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

      cher ami tu es venu faire la publicité ou la prodada de l’ANEB ou quoi ? où parle de bonnes choses tu parles d’ANEB.On s’en fou d’ANEB là !!!!!

      De vallants enseignants cherchent à resoudre leurs angoisses tu viens melanger les servièttes et les serpières.

      Attends quand l’ANEB aura sa grève tu vas parler de ça. ok ! pour le moment fiche nous la paix compris !!!!!

      • Le 5 juin 2009 à 12:55, par Kim Il Sung En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

        Bibèga, comment oses-tu réagir de façon si prosaïque que ça, si plate que ça, même si tu sembles pas porter dans la tête l’ANEB ? Tu fais comme si le SYNADEC et l’ANEB vivent dans deux espaces différents. Quel strabisme ! Mais au fait, quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un dans ses idées, on le dit avec des mots bien pesés pour ne pas paraître "vulgaire", intellectuellement. Pardon, parler donc de l’ANEB pendant qu’on cherche à résoudre les problèmes du SYNADEC n’a rien d’une ineptie ou d’une mauvaise chose. après tout, c’est ton droit de t’exprimer, et je respecte ton droit et ta pensée. Mais ce serait bien plus digne de ta personne de revoir ton niveau d’expression. sauf si tu as laissé les bancs il ya plus d’une décennie. et là j’excuse ton style. rien n’est si mauvais en idées... Kim Il Sung

  • Le 4 juin 2009 à 13:37, par marcosom En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    quand j’attend le gouvernement consideré le paiement de la dette sociale comme un acquis pour les enseignants chercheurs c’est ecoeurant. mais tout compte fait il s’agit de l’avenir des etudiants. il est aussi deplorable que les promesses du gouvernement soient trop politiciennes. ce qui met dans l’embarras ses enseignants chercheurs qui peuvent tout perdre acceptant les echeances proposées pour l’adoption du statut particulier de l’enseignant chercheur.

  • Le 4 juin 2009 à 18:04, par ETO En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    Je suis très indigné de voir la position tendue du SYNADEC au monent ou nous vivons dans un pays sans ressources perennes.je suggère au gourvernement de revoir leur contrat avec ces gens là. on n’est où là.

    • Le 4 juin 2009 à 19:12, par masda En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

      Ok, tu suggères que le gouvernement les licencie tous ?
      C’est toi sans doute qui viendras enseigner...
      On parle de négociations et si tu n’y comprends rien ferme ton clapet. Si le synadec avait une position tendue comme tu le penses, le bac n’aurait pas lieu... sache que le synadec a demandé a ses militants d’aller au bac.

    • Le 4 juin 2009 à 19:28, par cloe En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

      Il faut du tout pour faire un monde. Sachez toute que revoir le contrat compliquerait davantage la tache du gouvernement car quel docteur dans la sous région sera attiré par les maigreur que l’on propose aux universitaires du Burkina. Craignez plutôt que ces enseignants que vous avez actuellement n’envisagent de s’envoler vers d’autre cieux où il auront le respect et un traitement digne de leur rang.

    • Le 5 juin 2009 à 13:09, par Kim Il Sung En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

      ETO, c’est l’éteau gouvernemental qui te tuera une jour. Que tu sois le fils de Mahama Sawadogo ou de Roc Marc Christian Kaboré. Si tu peux pas réfléchir, tu respecterais ta personne en disant par exemple aux internautes rompus aux débats d’idées ceci : " que Dieu fasse qu’il y ait un consensus utile pour tous". Sinon, si tu continues à étaler tes limites intellectuelles en prenant des raccourciss fâcheux, sans une moindre réflexion, tu seras un danger pour ta propre personne. Revoir le contrat, comment ? n le résiliant, certainement...puisque vous êtes "très indigné" vis-à-vis du SYNADEC. A savoir si tu sais le fonds du problème qui oppose ce syndicat au gouvernement.

  • Le 4 juin 2009 à 19:38, par cloe En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    On est quand même surpris de la tenue de ce nième point de presse qui rompt une fois de plus le principe de la confidentialité exigé par la partie gouvernementale dès le début des négociations.

  • Le 4 juin 2009 à 20:51, par olbylle pale geo IV En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    je pense que ces vaillants chercheurs meritent mieux que ces miettes proposees par ces inconscients de ministres.ces chercheurs ne demandent pas augmentation de salaire mais valorisation de leur statu.ne vous foutez pas d eux.

  • Le 11 juin 2009 à 17:57 En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    Les ECs ont flaire le piege. De toutes les facons, ce n’est pas aux vieux singes que l’ on apprend a faire la grimace. Meme doubler le salaire, c’est pas ce qu’ ils demandent. ce n’est pas simplement du pain qu’ ils demandent mais la revalorisation de fond en comble de leur statut. C’est compris ? Ils n’ accepteront aucun badigeonnage de leur condition.

  • Le 12 juin 2009 à 15:56, par l’étudiant En réponse à : Négociations gouvernement-SYNADEC : 30% d’augmentation du traitement de l’enseignant-chercheur

    salut a tous !!! quelqu’un pourrait m’aider avec la plate-forme revendicative du SYNADEC, merci !!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique