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Lutte contre la faim et la pauvreté : Une révolution verte pour l’Afrique

Publié le mardi 13 juillet 2004 à 08h18min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, a pris part, lundi 5 juillet 2004, à un séminaire international sur "Le développement agricole et la sécurité alimentaire" organisé par le gouvernement éthiopien. La réflexion autour de ce thème vise à susciter une révolution verte en Afrique pour combattre la faim et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.

L’Afrique veut mener sa révolution verte pour accroître la production agricole du continent et venir à bout des cycles de famine. La nécessité d’une telle action a été formulée par le gouvernement éthiopien à la veille de la IIIe session de la Conférence de l’Union africaine (UA).

A travers le séminaire international sur "Le développement agricole et la sécurité alimentaire", l’Ethiopie entend démontrer à la communauté internationale que la faim est une source de pauvreté qui entrave le développement du continent. Tirant leçons des nombreuses famines que son pays a connues, le Premier ministre éthiopien, Meless Zenawi soutient qu’une population qui a faim ne peut pas lutter contre la pauvreté. "La famine efface les voies du développement", a-t-il déclaré. Le séminaire, qui a regroupé des spécialistes des questions alimentaires agricoles, a proposé des approches novatrices pour dynamiser l’agriculture en Afrique.

La nécessité d’un boom agricole en Afrique

Pour le secrétaire général (SG) de l’Organisation des Nations unies (ONU), la faim constitue l’un des problèmes les plus sérieux sur la terre. Le phénomène est plus crucial en Afrique. "Sur les millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, un tiers sont Africains", a précisé kofi Annan. Il a demandé aux Etats africains de mettre en place des programmes viables pour assurer une sécurité alimentaire efficace sur le continent. "Seule l’Afrique n’a pas encore connu une révolution verte, cet élan agricole qui a permis aux autres continents de tripler leur production alimentaire", a-t-il rappelé.

Selon le président mozambicain Joachim Chissano, l’agriculture intervient pour 17% dans le produit national brut (PNB) en Afrique. Elle constitue 11% des exportations du continent et occupe 55% de la population. Pourtant 26% d’Africains vivent une situation alarmante de malnutrition. "Sur les 35 pays qui connaissent une crise alimentaire dans le monde, 24 se trouvent en Afrique", a souligné Jacques Diouf, le directeur général du Fonds des Nations-Unies pour l’alimentation (FAO). Plusieurs paramètres expliquent les catastrophes alimentaires en Afrique.

Ce sont entre autres la sous-exploitation des terres, le manque de technologie agricole et surtout l’absence d’une véritable politique de développement du monde rural. "L’Afrique n’utilise que 4% de ses ressources hydriques pour l’irrigation. Seules 7% des terres arables du continent sont exploitées", a ajouté Jacques Diouf. Le séminaire d’Addis Abeba a réfléchi sur les moyens pratiques pour garantir, indépendamment des aléas climatiques et des catastrophe naturelles, une alimentation décente aux populations africaines. Il s’agit d’utiliser toute la technologie agricole pour "dompter les inondations et la sécheresse".

Les OGM entrent dans le débat

La révolution verte que les acteurs du développement appellent de tous leurs vœux en Afrique accordera une place de choix à la biotechnologie. Le président du comité directeur du séminaire, le Pr Jeffrey Sachs, a même fait la part belle aux Organismes génétiquement modifiés (OGM). Parlant des moyens scientifiques et technologiques qui viendront résoudre les problèmes de pauvreté des sols, de collecte de l’eau et des espèces végétales, le professeur insistera sur "un gène résistant à la sécheresse" mis en place par le groupe américain, Mossanto. "Cette avancée technologique sera mise à la disposition des Etats africains pour accroître leur production agricole" a promis Jeffrey Sachs.

Ainsi, le conseiller spécial du SG de l’ONU et responsable du projet "Combattre la faim en Afrique" a déplacé le débat sur les OGM de Ouagadougou à Addis Abeba, à un niveau supérieur au nez de la Commission de l’Union africaine (UA). La présentation des OGM comme une alternative de lutte contre la famine en Afrique a provoqué de vives réactions. "L’Afrique voudrait certes profiter de toutes les recherches agricoles pour enrayer la famine. Cependant le continent assumera en toute responsabilité ses choix en la matière", a laissé entendre un haut responsable de l’Union africaine.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM

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