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Campagne cotonnière 2009 -2010 : Découragement n’est pas Sofitex

Publié le jeudi 14 mai 2009 à 02h44min

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Nous sommes à l’orée de la saison hivernale et déjà, à la Sofitex, on se prépare activement à une bonne campagne cotonnière. Et malgré la crise internationale, qui continue de bouleverser les système économiques à travers le monde, la Sofitex espère cette année réaliser une belle performance...

...Cet espoir résulte surtout de l’appui de l’Etat à la filière mais aussi des nouvelles dispositions prises par la société pour alléger les charges des producteurs et les inciter par conséquent à s’investir davantage dans la production cotonnière. Les échanges directs entre la Sofitex et les producteurs au cours des forums qui se déroulent depuis la semaine dernière ont en tout cas permis de déblayer le terrain pour une campagne qui s’annonce sous les meilleurs auspices.

La traditionnelle rencontre Sofitex/producteurs, qui se déroule à chaque début de saison agricole, offre toujours l’occasion aux deux parties d’exprimer leurs préoccupations et de faire des propositions pour un bon déroulement de la campagne.

Aux récurrents problèmes de la cherté des intrants, de la baisse du prix d’achat du kilogramme de coton ou encore des retards de payement s’est greffé cette année un problème majeur et pas des moindres : la crise internationale, qui est en train d’ébranler l’économie mondiale et qui n’épargne aucun secteur d’activité.

La filière coton cette année n’est nullement à l’abri des vicissitudes du marché. La baisse du prix du kilogramme de coton sur le marché international a contraint la Sofitex à surseoir momentanément à la conquête du marché pour s’engager dans l’écoulement de ses produits. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour les acteurs de la filière au Burkina, avec notamment ce retard de payement constaté par les producteurs.

« Il est vrai que nous avons accusé du retard pour payer les producteurs. Ce n’est pas notre faute, mais je pense que ce problème est en train d’être résolu. D’ici la fin de ce mois de mai, tous les producteurs de la zone Sofitex seront payés », a déclaré Hamdine Ba.

Au cours de ces échanges avec les cotonculteurs, le conseiller technique et directeur des Ressources humaines de la Sofitex s’est surtout appesanti sur cette crise internationale dont l’une des conséquences immédiates a été la baisse du prix du coton. Une malheureuse situation qui a amené des producteurs à réduire leurs surfaces ou tout simplement à suspendre la production du coton.

Contre une prévision de 500 000 tonnes au cours de la campagne écoulée, la Sofitex n’en a réalisé que 384 500. Du coup, elle se retrouve aujourd’hui face à des difficultés de trésorerie qui ont engendré des retards de payement. Mais l’espoir reste permis à entendre Hamdine Ba ; lequel a invité les producteurs à ne pas céder au découragement et surtout à redoubler les efforts pour la relance de cette filière.
Le geste salvateur de l’Etat

Cette année, les cotonculteurs du Burkina peuvent dire merci, mille fois merci à l’Etat, qui a encore une fois accepté de casser sa tirelire pour accompagner la filière et de fort belle manière : d’abord la subvention des intrants qui a connu pour cette campagne une augmentation, de six milliards l’année dernière, l’apport de l’Etat pour la nouvelle campagne étant passé à sept milliards cent vingt millions de francs (7 120 000 000) FCFA ; à cela s’ajoute une autre contribution à hauteur de quatre milliards trois cent cinquante-cinq millions de francs (4 355 000 000) FCFA.

Cette somme servira à éponger les dettes internes aux groupements de producteurs de coton (GPC). Des gestes salvateurs qui contribueront certainement à galvaniser les principaux acteurs de la filière et à les amener à s’investir convenablement cette année dans la production de ce qui est considéré comme l’or blanc. En acceptant d’appuyer la filière coton à hauteur de plus de onze milliards cette campagne, l’Etat burkinabé traduit ainsi toute l’importance qu’il accorde à ce secteur que certains qualifient, et à juste raison, de poumon économique du Faso.

Au titre des impôts des années 2000 à 2008, la Sofitex a versé à l’Etat la somme de cent onze milliards de francs (111 000 000 000) FCFA. Au cours de cette même période, la vente totale du coton a rapporté à la société mille vingt-sept milliards de francs (1 027 000 000 000) FCFA.

De cette somme, 620 milliards ont été versés aux producteurs, 79 aux transporteurs, 53, 400 consacrés aux salaires du personnel de la société, etc. Des chiffres éloquents qui témoignent du poids du coton dans l’économie nationale ; une filière qui mérite, à ce titre, une attention particulière des plus hautes autorités. Lesquelles ne cessent de soutenir toutes les initiatives de diversification et d’intensification de la production cotonnière.

Le coton OGM, qui continue de faire l’objet de débat, fera cette année son entrée dans certaines zones : c’est le cas à Banwali dans le département de Padéma. Dans cette localité située à une centaine de kilomètres de Bobo, des producteurs se préparent à expérimenter la culture du coton OGM. Ils ont, au cours des échanges avec l’équipe de la Sofitex, manifesté leur intérêt pour cette nouvelle culture mais aussi exprimer des inquiétudes.

C’est au total 500 000 tonnes de coton qui sont attendues lors de la saison 2009/2010. Et la bataille pour le succès de cette campagne a déjà commencé pour la Sofitex. Elle qui est en train de multiplier les rencontres d’information et de sensibilisation auprès des producteurs. Et malgré les difficultés du moment liées à la crise internationale, les messagers de la société ont réussi, à travers des échanges directs et francs, à dissiper toutes les inquiétudes chez les producteurs et à les remobiliser pour une nouvelle aventure qui, nous l’espérons, sera meilleure que la précédente.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2009 à 12:13, par Pecos En réponse à : Campagne cotonnière 2009 -2010 : Découragement n’est pas Sofitex

    Si le coton m’était conté...

    Tel pourrait être le début d’une longue et si longue analyse sur les problèmes que connaît cette filière dont les principaux perdants sont les producteurs.
    Primo:il est indispensable qu’il yait du sang neuf dans les structures dirigeantes de la filière(SOFITEX, UNPCB).Il ya des méthodes managériales archaïques :
    *des usines construites à la pelle sur des critères très discutables qui sont des investissements peu rentables,
    *des avantages extraordinaires pour le personnel de la SOFITEX(en période de crise, pourquoi ne devrons nous pas procèder à des réajustements pour renflouer les caisses de la SOFITEX)
    *un clientélisme dans le recrutement du personnel(Mr le DRH fait des interventions sur des questions ne relevant point de ces compétences,pourquoi ?)
    *un président de l’UNPCB "inamovible" plus enclin à défendre la SOFITEX que celles des producteurs dont il est le représentant.
    *....
    Tout est un livre ne suffirait pas à énoncer les erreurs de casting des structures et des responsables mais étant "couverts" parce que "vernissant" qui nous savons alors hélas cela ne peut que les maintenir et les conforter.
    Il serait indispensable, du moment où l’argent du contribuable sert à maintenir cette filière "si importante" sous perfusion qu’une audit financière et institutionnelle soit faîte afin qu’elle entre en période de convalescence.Il n’est pas admissible qu’un plan de redressement à moyen terme ne soit pas établie et que l’on quitte cette situation de "naviguer à vue" et ne ressortir le même refrain "cours mondial en baisse constante, subvention des pays developpés, crise mondiale..." car si gouverner c’est prévoir, l’Etat devrait soit essayer de voir la faisabilité de traiter son coton pour une plus value et essayer de "diversifier ses ressouces d’entrée de devises externes" en réduisant le poids du coton par des investissements conséquents dans d’autres filières ayant un potentiel très peu valorisé(soja, sésame,mangue...).

    On est lassé de s’entendre repéter les mêmes litanies par les mêmes personnes ; de grâce si vous ne pouvez pas remettre à flot la filière coton alors qu’un avis de recrutement par voie de presse soit lancé et que la sélection soit saine et on n’obtiendra des résultats (poursuite des investissements dans la filière ou reconversion de tout le potentiel de la filière en autre chose et cette option est loin d’être utopique).

  • Le 14 mai 2009 à 13:05, par franck dit aspirant Barde En réponse à : Sofitex décourage les coton culteurs

    Medçi missé le Sofitex medçi ,pour tout, nous on travaille pas c’est vous le patron sans vous on est mort,medçi bocou,pour tout ceux qui ne sont pas payé, c’estpas grave medçi,pour tout ce que vous ne pouvez pas faire c’est pas grave,c’est le pays qui est comme ça ho !au mouhoun on gémie mais c’est pas de votre faute si tout le monde n’est pas payé c’est que quand la montagne n’est pas la l’élephant est trop gros,merci pour tout ce qui ne ce dit pas ,mais ce qui est sur les paysans ne sont pas content dans leurs grande magorité. 1)Par votre mode de payement,2)votre mode d’enlèvement,3)est-que les plaintes des Mouhoudès ne s’étantpas a d’autre province.Et,bref peu t’on vraiment osez un vrai audit a la SOFITEX,et puis premier 2ème,ou troixième chois là c’est quoi même

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