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El Hadj Ibrahim Ouédraogo : Parcours du combattant réussi d’un arabisant

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h10min

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Le 10 juillet 2004, il a été procédé à l’inauguration à Kaya de l’Institut Islamique des Sciences Humaines. Son fondateur est El hadj Ibrahim Ouédraogo, originaire de Pissila. C’était en présence des autorités administratives, de l’Enseignement de base, et des élus de la région, parmi lesquels Dim Salif Sawadogo, député à l’Assemblée nationale.

C’est après un parcours du combattant que le fondateur, Ibrahim Ouédraogo, est arrivé à construire l’Institut Islamique des Sciences Humaines. Ce centre d’excellence a été inauguré le samedi 11 juillet 2004 à Kaya.

Dans son discours, le fondateur a égrené un chapelet de difficultés qu’il a rencontrées dans l’obtention du terrain, des papiers officiels, avoir l’eau pour construire, avoir des gens de confiance. Pire, les autochtones disaient que le terrain à lui offert était infesté de génies et que ces derniers lui rendraient la vie dure. C’est sans tenir compte de la pugnacité d’Ibrahim Ouédraogo, qui fait partie de cette catégorie de personnes qui, lorsqu’elles ont une idée dans la tête, font tout pour la réaliser. Car ce projet lui trottait dans la tête depuis dix ans ! Dix ans de rumination et dix années de cogitation.

Depuis le début de l’année scolaire 2003-2004, ce rêve est devenu réalité : l’école a ouvert ses portes, même si seules deux classes sont déjà fonctionnelles. Les autres attendent de nouveaux élèves les années suivantes. Certes, le terrain offert pour leur construction est caillouteux et n’a pas bonne mine, mais ces deux bâtiments majestueux flambant neufs imposent le respect. Que les génies aillent donc ailleurs se faire cuire un œuf ! El hadj Ibrahim était tellement fier de cette réalisation que quelques minutes ne lui suffisaient pas pour en parler, surtout des différentes épreuves qui ont jalonné la construction de ce centre.

Après des études au Soudan, en Arabie Saoudite et plus tard en Europe, certainement que cet originaire de Pissila s’est fait un réseau de relations solides qui lui ont permis d’ériger ladite institution. Qui dit relation dit également soutien. La plupart des intervenants ont relevé ce jour, que quelqu’un d’autre que lui aurait pu utiliser les ressources y consacrées pour investir dans l’immobilier, le commerce, en somme dans des activités plus lucratives et moins "ingrates" qu’un établissement scolaire.

Mais lui a préféré miser dans l’éducation. Et nul n’ignore que quand on ouvre les portes d’une école, on ferme du même coup les portes à bien des maux : l’analphabétisme, l’ignorance et la pauvreté. Aujourd’hui en poste à l’ambassade d’Arabie Saoudite à Paris, El hadj Ibrahim Ouédraogo est de ceux-là qui pensent qu’investir dans le scolaire n’est pas investir à perte.

Même si les dividendes de ce genre d’investissement sont lents à venir, ils sont inestimables. L’ambition de l’institut qui vient de s’ouvrir est de donner une éducation complète aux élèves. L’enseignement y dispensé est homologué par les structures officielles. Deux langues serviront d’outil de travail : le français et l’arabe. En plus du cycle primaire, le secondaire et le supérieur seront ouverts dans l’avenir. Bon vent donc à ce nouvel institut.

Issa K. Barry
Observateur Paalga

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