LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Construction du barrage de Guitti : Un outil pour renforcer le potentiel économique dans le Nord

Publié le lundi 4 mai 2009 à 00h01min

PARTAGER :                          

Le Premier ministre, Tertius Zongo a procédé jeudi 30 avril 2009, au lancement des travaux de construction du barrage de Guitti dans la région du Nord. Dans 15 mois, l’infrastructure desservira la ville de Ouahigouya en eau potable. L’ouvrage va servir de rampe aux activités agrosilvopastorales dans le village de Guitti et ses environs.

Le barrage de Guitti, du nom du village qui l’abritera vise l’alimentation en eau potable de la ville de Ouahigouya distant de 70 km de cette localité. L’infrastructure, d’une capacité de 43,7 millions de m3, offrira également des perspectives hydrauliques et hydroagricoles, selon le ministre de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédégo.

Celui-ci a indiqué à l’occasion du lancement des travaux de construction du barrage, jeudi 30 avril 2009 à Guitti, que l’infrastructure contribuera à résoudre le problème de pénurie d’eau dans le département de Séguénéga d’où relève Guitti ainsi que ses environs. Le barrage permettra l’exploitation de périmètres rizicoles et de maraîcheculture. Selon le ministre Sédégo, 900 t de riz et 3 000 t de légumes seront produits, grâce à la retenue d’eau. 250 t de poissons et de produits halieutiques sont attendus. Toutes choses qui participent au développement de la région du Nord. Confrontée au problème crucial d’eau. En effet, cette région souffre des caprices pluviométriques avec 600 mm par an mal réparties au plan spatio-temporel.

La pollution des eaux souterraines dans certaines localités aggrave cette situation et ne facilite pas les efforts de l’Etat dans le sens de la maîtrise et l’approvisionnement des populations en eau de consommation. “La construction du joyau est le premier maillon d’une chaîne de réalisations hydrauliques qui porte entre autres sur la construction d’une station de pompage d’eau traitée de 400m3/h, un château d’eau de 2000 m3, une ligne électrique entre Ouahigouya et le barrage et la réhabilitation de 13 forages et puits”, a révélé M. Sédégo.

Ces réalisations rentrent dans le cadre du projet d’alimentation de Ouahigouya en eau potable. Projet qui s’inscrit lui-même dans la mise en œuvre du Programme d’investissement prioritaire contenu dans le programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement (PN-AEPA) horizon 2015. Le projet d’alimentation en eau de la ville de Naaba Yadéga qui vise l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d’eau potable, augmentera le potentiel agro-silvopatoral de la région du Nord. Le ministre Sédégo a, à cet effet, exhorté la population de la région à gérer la future infrastructure de manière efficace afin que le projet soit une réussite.

2010 date butoire

L’Agence d’exécution des travaux en eau et équipement rural (AGETEER) a selon le ministre, reçu la mission de maîtrise d’ouvrage délégué. La tâche de cette société d’Etat consistera à suivre régulièrement les travaux de construction du barrage. Ceci pour que l’ouvrage respecte les normes de qualité. Plus de quatre milliards de F CFA sont mobilisés pour la réalisation du barrage, un budget financé par l’Etat burkinabè. En principe, le barrage prendra forme et sera fonctionnel en fin 2010. Une information qui a été accueillie avec joie par les populations du Nord, sorties nombreuses pour assister au démarrage officiel des travaux de l’ouvrage. Plusieurs personnalités, notamment des membres du gouvernement, des députés, des autorités religieuses, administratives, militaires et paramilitaires ainsi que des opérateurs économiques ont été également témoins du lancement des travaux effectué de façon symbolique par le Premier ministre, Tertius Zongo.

Celui-ci a à cet effet démarré un caterpillar. Le gouverneur de la région, Viviane Yolande Compaoré, et le maire de la commune rural de Séguénéga, Mamadou Beloum ont chacun exprimé la gratitude des populations de leur zone d’administration au gouvernement, pour la construction du barrage et les réalisations qui vont suivre. Mme Compaoré a souligné l’importance de l’eau de surface au Yatenga. Pour elle le barrage constitue un outil précieux dans le développement de la région du Nord composée des provinces du Lodum, du Passoré et du Zondoma.

Le gouverneur a noté avec satisfaction que le barrage du Guitti répond à l’une des doléances que les femmes de cette partie du Burkina avaient soumises au président du Faso, Blaise Compaoré pendant le forum des femmes en 2008. Pour sa part, Mamadou Béloum a salué les autorités pour leurs efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations.

Il a estimé que la pauvreté régressera à Séguénéga et ses environs, grâce au barrage. Cependant, il a émis des inquiétudes relatives au déplacement des populations du site de l’ouvrage. Le bourgmestre a souhaité que les montages financiers les options techniques et les volontés politiques tiennent compte de la préservation de la route Ouahigouya-Séguénéga. Une voie vitale pour les habitants de la quinzaine de villages, situés à proximité, eu égard à ses “charges émotionnelle
et historique”.

Des solutions pour la conservation de la pomme de terre et l’oignon

Répondant aux préoccupations des habitants du département, le ministre Laurent Sédégo a indiqué que des dispositions sont prises afin que les déplacés soient tous dans leur droit. L’outil de développement n’entamera donc pas les conditions de vie.
Les autorités avec à leur tête, le chef du gouvernement ont saisi l’occasion du démarrage des travaux du barrage de Guitti pour visiter des caves de conservation de pomme de terre et d’oignon à Tougouzagué, au secteur n°13 de Ouahigouya. Ils ont aussi parcouru des périmètres agricoles dans cette zone. La cave de pomme de terre qui appartient à El Hadj Lassané Sawadogo a 62 m de longueur sur 3,5 m de largeur pour une hauteur de 3,5 m. Réalisée sur un financement de plus de deux millions de F CFA, la cave creusée dans le sous-sol a une capacité de dix tonnes.

Elle permet de conserver la pomme de terre ou des semences pendant huit mois, grâce à un système qui procure une température convenable. Quant à la cave d’oignon, il s’agit d’un entrepôt construit sur 180 m2, de telle sorte que son aération permette de conserver 35 t d’oignon. Selon le directeur régional de l’Agriculture, Seydou Sana qui a guidé les visiteurs, sa construction a mobilisé plus de deux millions de F CFA. Les oignons peuvent être conservés dans le local pendant huit mois. M. Sana a fait savoir que les deux méthodes de conservation offrent la possibilité aux producteurs de différer leur période de vente et de vendre à des prix plus rémunérateurs.

Tertius Zongo a apprécié les technologies utilisées sur les deux hectares de superficie agricole de Lassané Sawadogo. Tomate, oignon, haricot vert sont entre autres, les spéculations effectuées. Avant de quitter Tougouzaguè le chef du gouvernement a consigné son passage dans le livre d’or où il a félicité et encouragé les producteurs pour leurs initiatives.

Séraphine SOME

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)