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DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

Publié le jeudi 23 avril 2009 à 03h16min

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Pourquoi la ville de Yako est-elle toujours à la traîne ? Un ressortissant se pose la question, passe en revue les potentialités de la région et appelle à un réveil, une mise en commun des énergies pour le développement de la ville.

"En août 2007, dans les mêmes colonnes, nous évoquions certaines réalités qui empêchent le développement de notre chère ville. Ce coup de gueule nous avait valu quelques piques de la part de certains de nos concitoyens qui avaient mal perçu la démarche utilisée, à savoir la "médiatisation" des difficultés évoquées. Plus d’un an après, les mêmes crevasses demeurent, les mêmes réalités persistent et les faisceaux lumineux de l’espoir se font toujours attendre, du moins apparaissent loin de l’objectif.

Car, si les points de blocage résultent pour la plupart de l’égoïsme et de la cupidité de certains individus, leur déblocage nécessite une " insurrection des consciences " pour des solutions durables, d’où l’usage de la voie de presse pour une grande implication et une meilleure participation. Ce n’est pas que rien n’est fait, ce n’est pas que les feux du développement sont tous au rouge, ce n’est pas que nous ignorons, sousestimons certains efforts. Mais la ville de Yako manque de repères pour une ville moyenne, traînant ses mêmes lacunes en termes de voirie, de salubrité, d’infrastructures marchandes et hôtelières, le tout enseveli dans une politique politicienne démesurée. Pourquoi se contenter du bien alors que le meilleur est à notre portée ? Arrêtons-nous sur les aspects politiques et économiques.

L’heure de l’action a sonné

De la politique, le Passoré, en général, en a à revendre. Un tour à l’Assemblée nationale nous révèle la présence de 6 à 7 députés natifs de la province. Au niveau des partis politiques, plusieurs personnalités du Passoré sont soit des présidents, soit de hauts responsables influents au niveau national. Plusieurs fils de cette région occupent de grands et hauts postes au sein de l’Administration. Des ministères de souveraineté à ceux de conception et d’exécution, des Passorois sont postés dans les salles climatisées de l’oligarchie administrative. Cependant, les retombées de toutes ces responsabilités ne sont pas toujours visibles par tous. La preuve, il est pratiquement impossible de réunir toute cette crème au sein d’une même structure de développement.

A Yako, tout est politique, si bien qu’aucune notabilité (coutumière, religieuse, économique ou civile) ne fait l’unanimité, en terme de rassemblement des sensibilités. Dans ce cas, inutile de parler de synergie d’actions. Certaines associations en sont une parfaite illustration. Bien ficelés dans leur conception, ces cadres d’action et de réflexion ne sont que l’ombre d’eux- mêmes. Bien que devant réunir toutes les sensibilités de la province, ces associations ne sont jamais parvenues à mettre côte à côte tous les leaders économiques, politiques (opposition et majorité) et de la société civile autour de la table. Même au sein des "faiseurs de rois" il existe certaines lignes de fracture.

Un imbroglio corollaire n’est autre que l’affaiblissement et la dispersion des énergies constructives. Or, sans cohésion, pas d’édification. C’est dire que l’édification de notre ville, dans une cohésion efficiente, n’est pas pour bientôt, quelles que soient les bonnes intentions des édiles qui se sont succédé à la tête du conseil municipal. De l’économie, Yako est une ville qui compte (suivez mon regard). Dans tous les domaines économiques de ce pays, l’on retrouve des maîtres penseurs, des génies de la finance et de l’économie, ressortissants de cette localité. Une fertilité qui devrait se traduire par des réalisations concrètes. Mais hélas, mis à part une gare routière "souffrante" et un marché "vivotant", aucune infrastructure de standing attrayant. Etonnante révélation : la ville de Yako ne dispose d’aucun hôtel digne de ce nom.

Les TIC (Technologies de l’information et de la communication), secteur très porteur, sont investies par deux structures associatives et publiques qui ont ouvert des cybers. Celui de la mairie, après quelques mois de fonctionnement, a mis la clef sous le paillasson. Pas surprenant si les grandes rencontres (séminaires, ateliers, fora, congrès, formations, symposiums) prennent la route d’autres villes alors qu’elles auraient dû créer une plus-value pour les acteurs commerciaux locaux. Cette même galère frappe les vendeurs de condiments au centre-ville qui, à défaut d’étals normaux, encombrent la Nationale 2 qui traverse la ville et gênent excessivement la circulation, notamment le soir. Ces deux raisons expliquent-elles exclusivement la léthargie dans laquelle vit notre ville ? Assurément non, car à côté des grosses pointures économiques et politiques qui sont incapables de construire un schéma cohérent de développement, il y a de nombreux Yakolais bien nantis qui refusent le retour au bercail. Ils sont nombreux à ne revenir que pour des funérailles, des mariages ou des rencontres politiques. Combien sont-ils qui ont réussi leur parcours professionnel, qui manipulent de gros sous, à ne pas avoir de pied-à-terre à Yako ?

Une léthargie totale

L’autre grosse lacune concerne le manque d’un festival ou d’une foire propre à la province. Dans le domaine culturel, le Passoré a toujours été représenté aux phases finales de la SNC (Semaine nationale de la culture). Sur le plan agricole, le barrage de Dourou a créé un véritable pôle maraîcher de la tomate et de l’oignon. Mais pour l’heure, aucun festival culturel, aucune foire agricole d’organisation et de valorisation du potentiel n’existe. Ensuite, dans le domaine du sport, l’US Passoré ne fait pas mieux. Après des années lumières en D2, c’est l’éteignoir actuellement. Les moyens dont elle a jadis bénéficié font désormais défaut malgré les efforts de ceux qui la supportaient à bout de bras. Mais tous ces nuages amoncelés dans le ciel de Yako ne sont pas insolvables, et c’est tout le sens de notre démarche.

Les solutions miracles n’ont jamais existé, tout comme les réponses divisibles n’ont jamais arrangé. C’est pourquoi nous en appelons au sens de la responsabilité et de l’honneur des détenteurs du pouvoir décisionnel au Passoré à se remuer, à se surpasser, à dominer les clivages pour regarder dans la même direction. Depuis notre tendre enfance, nous avons nourri le secret espoir qu’avec cette riche ressource humaine, tout aussi nombreuse et diversifiée, notre ville serait pionnière dans chacun des compartiments du développement. Malheureusement, rien que trouver un parrain pour une activité quelconque, aux intérêts avérés, relève d’un véritable parcours de combattant. Des langues tiendront un autre discours mais les faits sont que les générations actuelles n’ont pas vu de grands changements dans leur ville alors que les médias rapportent à longueur de journée des actions posées par des structures dirigées par des fils du Passoré. Non pas qu’il faille promouvoir une sorte de régionalisme, mais il faut encourager le retour aux sources, aux origines.

C’est ce mutisme, ce peu d’intérêt, ce manque de détermination, cette faible volonté, cette politisation négative des projets de développement que nous décrions à travers ces lignes. Non pas que nous sommes observateur avéré, que nous savons mieux parler, que nous avons la plus grande gueule, que nous sommes à la solde de qui que ce soit ; seul le développement de Yako et sa province sont notre seul référentiel, notre motivation. C’est pourquoi, nous osons nommément citer deux opérateurs économiques pour une doléance digne d’intérêt pour les populations. Nous demandons au Tout-puissant de leur accorder la sagesse et les moyens d’opérationnaliser leurs immeubles avant le 11 décembre 2009, date de la célébration de la fête nationale qui aura lieu à Ouahigouya dans la région du Nord : il s’agit de OK et du PDG de Sol Confort et Décor."

Abdoulaye DIANDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2009 à 19:45, par Yelkouni En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    Mr Dianda

    Mr Dianda
    vous savez vopus et moi ainsi que tout Yakolais le frein au developpement de la ville. Nous savons prqoi chacun a peur d’investir.1 Exemple : Yako est la première puissance au monde (’je dis bien au MONDE)qui herberge le plus grand nombre de "FOU". Et tu sais pourquoi ? On rivalise pas avec lui . tu sais de quoi je parlez

    • Le 24 avril 2009 à 11:04, par O@n En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

      c’est vraiment déplorable pour notre cher Yako. qu’est ce l’Etat et l’administration burkinabé ne doivent pas à notre Yako pour lui avoir fourni les hommes de son histoire ? c’est bien d’en parler. si c’est la folie qui explique ce sous développement de Yako, je dois bien le regreter, mais ça, ce sont des choses qui sont inutiles de nos jours. il faut bien sonner l’heure du reveil de Yako et maintenant. nous avons toutes les potentialités pour être troisième ville du Burkina après Bobo et Waga ! il ne nous manque que les artisans. je reste optimiste car avec les vents de la décentralisation, un yakolais défiera la folie pour démarrer son envol économique et culturel.

  • Le 23 avril 2009 à 23:41, par Bassénewindé En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    il n’y a de folie qu’en chacun des hommes. Mais la vraie folie, c’est de ne pas oser le changement, de ne pas oser agir ou dire tout haut ce que tout le monde pense bas. La vraie folie, c’est de ne pas joindre nos voies et utiliser nos mains pour des acclamations et des applaudissements inutiles aux discours politiquement correct. Nous voulons developper Yako, un maillon dans le développement du Burkina et nous y arriverons quelque soit ce que nous faisons, le poste que nous occupons, les idéaux que nous défendons. Là où les hommes sont décidés à réussir, il n’y a plus de clivage. J’en suis convaincue. Alors, n’ayons pas peur de la folie ou de tout autre mal. Ayons peur de ne pas faire assez. Faire un peu, c’est déjà commencer par dire, quelle action concrète entreprendre, avec quel moyen, avec l’aide de qui et comment mobiliser les ressources humaines, matérielles et financières. Ayons foi en l’avenir de Yako et du Burkina !

  • Le 24 avril 2009 à 00:05, par KAFANDO Basile En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    Basile Alexandrie Egypte
    Je pense que vous faites bien de contribuer a votre facon en diagnostiquant les forces et les faiblesses,les opportunites et les menaces qui peuvent entraver ou contribuer a l`essor de notre cher Yako.le plus difficile c`est d`arriver a identifier les vrais problemes pour apporter les bonnes solutions.Et je pense que vous etes maitre dedans.Pour ma part je pense qu`a a Yako rien n`est politique.

    Basile,Alexandrie

    • Le 24 avril 2009 à 10:51 En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

      La réalité de Yako fait vraiment pitié.Il est temps que les fils(filles) de Yako se posent véritablement la question du développement de cette localité légendaire.Tout le monde y est convié
      O.K,Sol Confort,Filippe et Benoit Savadogo,Eddy et Désiré Konveibo,Boukaré et bénéwendé Sankara, Bebrigda,Dominique, Gilbert, Eugène Dienguéré..... ;

      A vous de jouer !!!!!

  • Le 24 avril 2009 à 16:07, par fleuve En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    je partage tout à fait le point de vue de DIANDA. prenons l’exemple du fameux immeuble de OK dressé depuis deux décennies en pleine ville de YAKO. Qu’est ce qui empêche sa finition ? l’on ne peut parler de manque de moyens financiers . Les mauvaises langues disent que c’est assurement le secret du multimilliardaire. Ce sont des exigences ou des obligations pour maintenir voire multiplier davantage les ressources du" premier yakolais "
    selon toujours les rumeurs, pour réaliser une infrastructure d’une grande importance à YAKO il faut requérir l’accord du même richissime. Avec toutes ces entraves comment voulez-vous que YAKO se développe ?

  • Le 24 avril 2009 à 20:38, par KAFANDO Basile En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    Yamb me maan sugr we.le problem de yako ne peut se ressoudre dans l`espace d`une decennie.je pense qu`on es a la recherche de leader capable de transcender les clivages partisans.Nous(vous et moi) devons nous constituer en societe civil(associations,goupema,ONG).C`est sur que le politique sera tjrs derriere,mais vous ne verrez aucun pays,aucune region ou le politique n`intervient pas.Mes chers freres.le developpement peut venir d`en bas.je ne refuse pas categoriquement vos propos mais j`estime que nous negligeons notre part de reponsabilite dans cette affaire.Autrema dit la population se laisse distraire.alors sensibilisons les de porte a porte,dans les cabarets,dans nos propos de tous les jours.Merci
    Basile Alexndrie egypte

  • Le 27 avril 2009 à 02:46, par sinda gom En réponse à : DEVELOPPEMENT : "A Yako, tout est politique"

    Tous unis nous releverons le pari de construire notre cher YAKO à condition de ne pas avoir peur de devenir FOUS !!Qu’à cela ne tienne,NOUS y allons y ariver !

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