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PROLONGATION DE MANDAT PRESIDENTIEL : Tandja contre vents et marrées

Publié le vendredi 17 avril 2009 à 03h35min

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De toutes facons, "il n’y a personne qui soit capable de me remplacer." Ainsi parla Mamadou Tandja un jour, selon un confrère africain. L’avertissement était on ne peut plus clair. Seulement, cela n’a pas émoussé les ambitions de Hama Amadou, qui a toujours cru qu’après ce deuxième et dernier mandat constitutionnel de Tandja, son heure à lui était venue de prendre les rênes du pouvoir au Niger.

L’ex-Premier ministre dont la popularité et le charisme étaient notoires au Niger, n’avait aucun doute sur cette logique, se mettant d’ailleurs dans la peau du dauphin putatif.

Mais croupissant dans une cellule de prison de haute sécurité de Koutoukadé depuis le 26 juin 2008 et malade par ailleurs, Hama Amadou a dû déchanter depuis lors. Car, Mamadou Tandja, à moins d’un tsunami de sable du Ténéré, n’entend pas lâcher le pouvoir. Si le peuple me réclame pour continuer, j’accepterai sans me poser de questions, a-t-il relevé en substance, tout en promettant de ne pas modifier la constitution. Son acte serait alors simplement identifié à un coup d’Etat civil. Rien ne semble arrêter Mamadou Tandja dans ce sens. D’où son froid acharnement à éloigner définitivement son ex-Premier ministre que le pouvoir accuse de détournements de fonds publics. C’est l’une des premières étapes déterminantes pour le succès de cette opération jusque-là anticonstitutionnelle.

Le chef de l’Etat nigérien reste sourd à tout appel à la raison démocratique. Pas même les marches organisées à Niamey et à Zinder (deuxième ville du Niger) par des centaines de militants du MNSD, le parti au pouvoir, pour demander la libération de Hama Amadou, n’ont d’effet sur la conviction de Tandja de prolonger son mandat présidentiel. Pour sûr, la société civile nigérienne et tous ces mouvements de protection du processus démocratique ont du pain sur la planche. Ce n ’est pas, dans tous les cas, le prisonnier Hama Amadou, qui devrait être bientôt jugé par un tribunal d’exception, composé de 7 députés de l’Assemblée nationale, qui pourra désamorcer ce coup d’Etat d’un tout autre genre en préparation. C’est d’autant plus vrai que ce sont des membres de cette même institution qui avaient voté en juin 2008, la mise en accusation de l’ex-Premier ministre. De la machination politique, crient les avocats et les militants qui sont restés fidèles à Hama Amadou.

Qu’a dit Nicolas Sarkozy, qui vient de verrouiller à deux le compteur des mandats présidentiels en France, à Mamadou Tandja lorsqu’il lui a rendu visite en mars dernier ? Le géniteur de la rupture a-t-il eu le courage, ne serait-ce qu’en privé, de le déconseiller dans sa détermination nuisible à mettre un coup de frein à l’alternance ? Rien n’est moins sûr, vu qu’il fallait, au nom des sacro-saints intérêts économiques, faire tomber le mercure entre le Niger et la France dont les relations étaient tendues ; le premier accusant AREVA (un groupe français) de financer la rébellion touarègue. Si l’ancien colonisateur qui sait user, voire abuser du droit d’ingérence lorsque cela l’arrange, opte pour la politique de l’autruche, qui pourra faire entendre raison à Mamadou Tandja ? Le peuple nigérien peut-être ? On attend de voir.

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 avril 2009 à 19:52, par ouattzak En réponse à : PROLONGATION DE MANDAT PRESIDENTIEL : Tandja contre vents et marrées

    Je pense pour ma part que Mamadou Tandja du Niger est incapable de diriger le Niger. Je pense qu’il confond "Royauté" et "Président" de la République, car ne confondons pas un roi et président de la république. Le roi règne et le président développe son pays.

    A l’occasion de l’organisation des jeux de la francophonie, et rien que pour éviter qu’on retire l’organisation des jeux par le Niger, Mamadou Tandja a préféré nier l’effectivité de la famine qui sévissait au Niger, préférant laisser les pauvres paysans mourir de faim que de laisser échapper l’organisation des jeux par le Niger. Je pense que celà n’est pas digne d’un chef d’état.

    J’ai eu à l’époque pitié des Nigériens pour avoir ce Monsieur à la tête de leur pays. Quant est-ce que le Niger évoluera avec un tel type à sa tête ? Je doute fort que celà puisse arriver.

    Tandja lui même connait son incapacité face à son premier ministre qu’il craint de toute son âme. Raison pour laquelle il l’accuse de détournement de fonds pour que les élections le trouvent en prison. C’est vraiment malheureux. J’invite les Nigériens à se lever comme un seul homme pour faire partir ce Monsieur par la force de la rue.

    A bon entendeur, salut !

  • Le 18 avril 2009 à 14:25, par KASSETO En réponse à : PROLONGATION DE MANDAT PRESIDENTIEL : Tandja contre vents et marrées

    Qui a dit que les coups d’états ne sont pas bien ?avec des gens comme ça comme presidents ;des incapables et voleurs de la republique.
    OUI AUX COUPS D’ETATS MORALISATEUS !!!

    • Le 19 avril 2009 à 11:19, par Kio Gassarou En réponse à : PROLONGATION DE MANDAT PRESIDENTIEL : Tandja contre vents et marrées

      Oui pour le döpart de Tanja, mais non aux coups d’Etat"moralisateurs"

      Effectivement le schéma de Tanja en ecartant Hama Amadaou était clair dès le début cela en complicité avec le chef de file de l’opposition Mahamadou Issoufou à Tanja a fait miroter une succession à la nigérianne avec le soution accordé par Obasanjo à Yaradua.
      Mais depuis une semaine maintenant un front de refus est entrain de se constituer contre le projet de Tanja.
      Je pense maintenant avec le reveil de la classe politique et les différentes coalitions de la société civile, les nigériens sont suffisement avertis pour faire echec à Tanja, sans passer par un coup d’Etat.

  • Le 19 avril 2009 à 18:55, par Décourcel En réponse à : PROLONGATION DE MANDAT PRESIDENTIEL : Tandja contre vents et marrées

    Si le peuple nigerien a applaudi des deux mains ceux là qui leur ont apporté la democratie, le peuple ne fera qu’applaudir ceux qui leur diront qu’ils viennent mettre fin à cette dictature qui s’installe.
    Ne dit on pas que si une personne pense qu’elle est indispensable pour la suite d’une action, elle n’a absolument rien compri de sa mission.
    En disant qu’il ne voyait pas une personne à même de le remplacer, le président nigerien adresse une insulte à tout son peuple.
    A t-il lu l’histoire du niger ? Combien de président ce pays a t il connu ?
    comme le dit le fou dans sya rêve du python de Dany kouaté un seul chef de saurait regner sur toute l’eternité. Que monsieur le President du niger fasse sien cet adage du fou
    Qu’entente celui qui veut entendre

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