La rencontre d’échanges entre le ministère du Travail et de la Sécurité sociale et ses partenaires sociaux de la région organisée jeudi dernier à Ouagadougou fait suite à celles des 5 et 6 mars 2009, tenues respectivement à Bobo-Dioulasso et à Banfora. L’objectif est le même : recueillir les préoccupations du monde du travail. A la bourse du Travail de Ouagadougou, les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes ont, par la voix du président du mois, exprimé leur reconnaissance au ministre du Travail pour cette démarche qui, selon eux, témoigne de la considération qu’il a pour le mouvement syndical et de sa volonté de développer le dialogue social avec les organisations des travailleurs.

Paul Kaboré a ensuite saisi l’occasion pour déballer les insatisfactions des centrales syndicales qui, d’après lui, reposent sur deux constats majeurs : les organisations syndicales ne sont pas suffisamment prises en compte dans les grandes décisions qui concernent le monde du travail ; de nombreux engagements pris par le gouvernement n’ont pas été tenus. Et à propos d’engagements non tenus, le président du mois des centrales syndicales a rappelé la rencontre d’échanges avec le regroupement des syndicats de la Fonction publique, par rapport à la question des arriérés d’avancement des agents publics, qui n’a jusque-là pas eu lieu, 4 mois après les conclusions de la dernière rencontre gouvernement-syndicats. D’autre part, la conjoncture nationale a été succinctement dépeinte par Paul Kaboré de l’ONSL. « La cherté de la vie frappe durement les travailleurs de tous les secteurs d’activité : prix des denrées de première nécessité inacessibles malgré l’annonce d’une bonne saison agricole ; prix des hydrocarbures toujours très élevés malgré la baisse très sensible du prix du baril du pétrole depuis plusieurs mois ; accès difficile aux services sociaux de base (santé, éducation) », a déclaré le président du mois des centrales syndicales.

Pour le ministre Jérôme Bougouma, ces rencontres s’inscrivent dans le cadre de la dynamique que son département entretient avec ses partenaires sociaux en matière de dialogue social. « Il s’agit pour nous de vous rencontrer, conformément aux instructions de Son Excellence monsieur le Premier ministre, afin de toucher du doigt les réalités du monde du travail », a dit le ministre du Travail et de la sécurité sociale. Selon les précisions apportées par Somkinda Traoré, secrétaire générale du ministère du Travail, les concertations se tiennent en prélude du colloque sur les répercussions de la crise financière internationale en Afrique. Au niveau national, il était donc important, selon la SG, de donner la parole aux travailleurs et aux employeurs afin qu’ils expriment les difficultés qu’ils rencontrent dans ce contexte socio-économique difficile. Après donc les travailleurs qu’ils ont rencontrés dans la matinée, le ministre Jérôme Bougouma et ses collaborateurs ont échangé l’après-midi dans la salle du Dialogue social, avec les employeurs autour des mêmes questions.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays