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PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

Publié le mercredi 15 avril 2009 à 01h56min

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L’enquête sur les conditions de vie des ménages en cours au Burkina n’enchante pas ce citoyen qui la trouve trop chère. Et il s’en explique, dans la lettre ouverte ci-dessous adressée au ministre de l’Economie et des Finances.

"Suite à votre enquête nationale pour évaluer l’état de la pauvreté au Burkina Faso, j’aimerais, monsieur le ministre, vous dire que c’est une enquête qui n’a pas de sens. Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres au monde, et fait partie des PPTE. Alors, je ne comprends pas pourquoi une enquête gigantesque, inédite et complexe pour désigner le nom de cette opération sur les ménages. Monsieur le ministre, on a coutume de dire que ce que l’oeil voit, on n’a pas besoin de marabout ou de charlatan ; alors mettre 2,5 milliards de nos francs pour mener une enquête de ce type, c’est du gâchis.

Le malheur de nous, Burkinabè, est que nous ne vivons pas le même monde et certains se sont enrichis d’une façon effroyable. Voilà pourquoi on ne peut pas se rendre compte de la misère de la population. Des Burkinabè qui ne semblent pas connaître la réalité de la misère des autres Burkinabè, simplement parce qu’ils ignorent la vie des autres. Mener une enquête pour savoir combien de fois un Burkinabè mange par jour, ou combien de fois il mange la viande dans le mois, etc. Monsieur le ministre, il est grand temps que ceux qui ont le monopole du pouvoir aient du respect pour ce peuple valeureux.

Monsieur le ministre, faites un tour derrière la SONABHY, et vous verrez quelle misère certaines femmes vivent, à longueur de journées, pour nourrir dignement leurs familles. Quand on vit avec le peuple, on n’a pas besoin d’enquête, monsieur le ministre. Monsieur le ministre, les grandes famines des années 1970, les Américains n’ont pas eu besoin d’une enquête pour apporter leurs aides (CATHWEL). Grâce à l’aide américaine de l’époque, certains, aujourd’hui au pouvoir, ont eu la vie sauve (...). Le peuple a faim et demande simplement un repas digne ; nous ne demandons pas des plats d’entrée ni de sortie.

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le Burkina reçoit des milliards chaque année. Dans le même temps, la pauvreté a atteint une vitesse de croisière dans le pays. Monsieur le ministre, en prenant 2,5 milliards de F CFA pour cette enquête, on pourrait du même coût réduire la pauvreté. Aujourd’hui, le sac de riz de 50 kg coûte 22 500 F CFA, voire plus ; le sac de ciment 5 250 F CFA. Monsieur le ministre, cette somme d’argent peut suffisamment soulager la population, et faire baisser les prix des denrées alimentaires. Avec la crise alimentaire entraînant du même coût la vie chère, l’Etat burkinabè n’a pu soulager le peuple avec ses multiples promesses. Alors, pourquoi voulez-vous jeter de l’argent à la poubelle ? Cette enquête sera comme les autres : rangée et gardée dans les tiroirs. J’ai déjà fait plusieurs enquêtes de terrain ; le peuple est fatigué de vos enquêtes ; les enquêteurs chaque fois ont des problèmes avec la population.

Chaque année, les enquêtes se succèdent les unes après les autres, et dans tout ça rien de concret. Monsieur le ministre, un gouvernement doit être capable de nourrir son peuple et le soigner. En quatre ans de Révolution, le peuple mangeait à guise, et à l’époque on n’avait pas eu besoin d’une enquête des ménages. Il fallait agir ; et agir, cela était le credo de la Révolution. Le peuple vous observe et un moment viendra où les enquêtes de toutes natures finiront. Il faudra donner au peuple de quoi se nourrir et se soigner ; enfin les enquêtes viendront après si besoin en est. Monsieur le ministre, pour terminer, j’aimerais vous dire ceci : quand les uns mangent et que les autres regardent, ainsi naissent les Révolutions. La pauvreté n’est pas une fatalité si nous partageons les fruits de la croissance. Merci monsieur le ministre."

El Cabron

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2009 à 02:42, par sidbala En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    merci el cabron pour moi vous avez preske tous dit et pour ajouter le prix de lhydrocarbur ki etais a 150 dollard le barril en juiellet 2008 a ce moma le litre d’essence coutais740 fcfa et aujourd’hui le pris du barril est divise par 3 soit45 dollard keske vous attenter pour soulager notre peuple c’est ca vous vous ventez a travers le monde il faudra oublier ce slogant car vous nos dirigeant vous ete tous malhonnet exuser moi le terme mais ca vient o fon du coeur a vous fasonet laisser les gens dire la verite sans les sansurer a nos dirigeant peut etre k’ils changerons le PEUPLE A FAIN

    • Le 15 avril 2009 à 11:50, par Donmozoun En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

      El Cabron, merci pour ton écrit mais il faut savoir aussi que le gouvernement a besoin de données pour faire de la planification. on ne peut pas gouverner un pays comme si c’était une famille de 10 personnes où il est facile de savoir les besoins des uns et des autres et les satisfaire. c’est vrai que le peuple a faim et soif mais à quel dégré ? toi même tu dis qu’il ya des gens qui se sont enrichis effroyablement ;faut-il compter ceux-ci parmis aussi ceux qui ont faim ? tant qu’il n’y a pas d’enquêtes de grande envergure pour avoir de bons indicateurs et d’indices, il est impossible de savoir exactement là où les gens ont le plus faim et soif ? Là ou je suis d’accord avec toi, c’est qu’il ya trop d’enquêtes nationales, regionales, locales et les résultats ne sont pas beaucoup utilisés pour une prise de décision ; c’est ça qui est lamentable. l’évidence-base policy making comme le dise les anglais devrait normalement permettre de cibler les interventions envers les populations qui sont le plus dans le besoin. Ne te fache pas mais dis toi que c’est pour connaitre la situation réelle. C’est vrai ce que l’oeil voit, on n’a pas besoin d’un marabout pour le dire mais peux tu toi nous dire exactement à combien est le revenu annuel des populations les plus pauvres ? ce n’est pas parce que on vit au fond du Burkina qu’on est nécessairement pauvre. Il y en qui dispose de 100 têtes de bétail et recolte par exemple 5 tonnes de céréales par saison qu’ils mettent dans leur grénier mais qui se contentent de faire un repas par jour parce que leur logique économique leur impose de rationner leurs vivres en prévision du lendemain ou utilisent leurs céréales pour des dépenses ostentatoires telles que les funérailles, les fêtes coutumières, etc. J’éssaies de parler le plus simplement possible afin que l’on se comprenne. Je pense sincèrement que nous devrions être fiers que l’état ait eu le soucis de mesurer en temps réel les conditions de vie des ménages. distribuer gratuitement à manger à tous les burkinabè tous les jours ne résoudra pas le problème de la pauvreté et du développement, le développement étant un tout global.

    • Le 15 avril 2009 à 19:11, par ALKAIDA En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

      Bonsoir chers internauts a lire vos messages j’ai un espoir pour un lendemain meilleur de notre cher Faso car j’ai le souffle de vouloir vivre quand j’ecoutes de tels messages.
      vous savez je manque de mots car EL Cabron et bien d autres ont parlé surtout bien parlé.Tot ou tard tous finira et je promet une playade de proccès après ce regime.
      Mais chers frères nous devons toujours lutter, bien que nous soyons en nombre inssuffisants pour enmener a la raison nos chers dirigeants.N’est pas le ministre des finances lui, qui a promis de s’attaquer aux gaspillages.S’il faut qu’on lui definisse le mot c’est simple monsieur le Ministre c’est a dire eviter de blanchir vos fortunes sur le dos des pauvres.et surtout eviter tous investissements non porteur. A t’on vraiment besoin d’enquette pour determiner la pauvrété d’un Pays PPTE ? Je me demande très souvent a quoi servent vos etudes, la morale de l’homme du Pays des hommes INTEGRES. Tot ou tard chacun aura son compte.

  • Le 15 avril 2009 à 12:49, par Tengembiiga En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    Je suis d’accord avec certains éléments du point de vue de ce compatriote. Je comprends qu’il soit difficile de ne pas se passionner devant la pauvreté de grandes marges de la population burkinabè, devant l’injustice, le pillage et la mauvaise répartition des richesses nationales. Cependant, que ce soit dans le cadre de la planification des activités de développement que de l’aide humanitaire, les enquêtes et les évaluations sont une étape indispensable. Sinon, comment déterminer le nombre de personnes affectées par la pauvreté, la misère dans les villages, les villes, les provinces et les régions. Comment quantifier le volume et l’importance des interventions à prévoir ? L’exigence est simple. On ne peut pas intervenir pour corriger une situation précise si on ne dispose pas d’un minimum de données. Il ne faut pas se leurrer à ce propos. Et même dans les années 70, les américains (et tous ceux qui ont participé à l’assistance) ont, à coup sûr, procédé à une évaluation avant d’envoyer des vivres, de sorte que les quantités envoyées premettent de répondre aux besoins des populations affectées par la famine. Il ne faut pas se tromper de colère. Ce qu’il faut remettre en cause c’est moins le principe des enquêtes et évaluations que les coûts exhorbitants, toutes les magouilles qui se greffent autour et, au delà, la finalité de ces opérations. PAr exemple, quel usage fait-on des résultats ? Y a t-il une volonté réelle de faire évoluer positivement les choses ? Ce sont là quelques unes parmi les vraies questions qui méritent d’être posées...

  • Le 15 avril 2009 à 13:26, par jupiter En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    je dit bravo à El carbron, et je le soutient pour sa vision véridique, car le peuple burkinabé est fatigué `d’être berner à longueur du temps.

    Un bon gouvernement doit être à mesure d’aider son peuple mais au burbina c’est le contraire.

    tout monde sais ce pays à eu beaucoups des finnancements pour cette lutte contre la pauvrété.

  • Le 15 avril 2009 à 13:48, par TINGA En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    C’est bien de faire les enquêtes mais disons nous la vérité : est-ce que nous avons besoin de 12 mois pour faire une enquête sur 15 000 foyers ? Et pourquoi 2,5 milliards de nos francs pour une enquête sur 15 000 foyers ? Si nous divisons 2,5 milliards par 15000 nous avons environ 166 666 f CFA. Je m’excuse beaucoup car je ne suis pas statisticien mais je voudrais aller dans le sens que celui qui a écrit la lettre:la pauvreté est remarquable ,il faut agir.
    - Il fallait prendre 1 milliard pour investir dans la subvention du carburant pour baisser un temps soit peu le prix du litre d’essence : cette action toucherait directement les fonctionnnaires ,les commerçants, les producteurs qui utilisent les tracteurs dans les provinces. Chaque famille pourrait acheter 2 sacs de riz pendant ce temps pour rattraper le retard.
    - et prendre 1,5 milliard pour ajouter à la subvention du riz en plus du riz japonais. Cela allait baisser le prix du riz pour un bout de temps. Les familles les plus touchées allaient profiter et payer une quantité suffisante.

    Ce n’est qu’une proposition parmi tant d’autres qui pourrait rendre ces 2,5 millards plus utiles à la population que cette enquête car les données de l’enquête peuvent ne pas être fiables pour une bonne analyse. Et ça serait un échec fatal pour les statisticiens car des données non fiables à l’analyse ne serviront à rien.

    J’encourage les autorités dans la lutte contre la pauvreté.
    Notre sous-sol est pauvre mais je pense qu’un jour nous trouverons du pétrole comme nos voisins.

    Merci.

    • Le 15 avril 2009 à 18:56, par MOUSS_BILL En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

      NON NON NON EXCUSER MOI MAIS JE NE SOUHAITE PAS QU IL Y EST DU PETROLE AU BURKINA CAR C EST QUI A CAUSER LE MALHEUR DE PLUSIEURS PAYS AFRICAIN DEJA CHEZ LES REVENUS DE L EXPLOITATION DE L OR QUE NOUS AVONS A ESSAKANE TAPARKO ET PLEIN D AUTRES NE PROFITE PAS A LA POPULATION ET DEMAIN SI Y A DU PETROL CA SERAS UNE REBELLION QUI VERRAS LE JOUR ET LA C EST LE CHAOS TOTAL ;excuser moi

  • Le 15 avril 2009 à 17:50, par N’dabi En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    La véracité de votre analyse M. Cabron est sans appel. Une chose serait de reconnaitre que si un pays est sous tutel de l’aide au developpement,il est sans doute pauvre.
    De ce fait, il serait unitile de jeter des milliards par la fenêtre, et tout cela dû par la maladresse de minitre cancre, coupé de la réalité que vit son peuple.
    Enfin, il serait temps que nos dirigeants prennent des mesures de manière à identifier les priorités des peuples, et leur apporter des réponses adéquates, avant qu’ils aillent les prendre d’eux-mêmes.

  • Le 15 avril 2009 à 20:04 En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    une autre technique de tacler l’argent du contribuable. des enqêtes et toujours des enqêtes. C’est qd vous aller agir ? Est-ce qu’on a besoin de faire enquête pour savoir que les gens ne mangent pas a leur faim ? Pour savoir que les gens ont des problèmes pour scolariser leur enfants et les soigner ? est-ce qu’on besoin de faire enquête pour savoir le salaire ne vaut rien au burkina ? Et que ça ne permet pas de vivre décemment ?

  • Le 15 avril 2009 à 22:50, par R.S En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    Bonjour,

    Limiter la portée d’une enquête à la question juste de savoir combien de gens sont pauvres est une vision très limitée.
    1. Supposons que vous disposer de vivre à donner aux pauvres du Burkina pour les soulager. Comment allez vous proceder à cette repartition sur le territoire national sans aucune données sur la situation de pauvreté ? Et qui sont les pauvres qui méritent de recevoir cette aide plus que les auttres ?
    2. Le produits proposés à la subventions (sacs de riz, essence, etc.) sont consommés par qui ? Si l’Etat décide que ce sont ces produits à subventionner qui peut montrer que ce sont les pauvres qui en profiteront ? sans données d’enquêtes personne ne peut à côup sûr dire que en menant telle ou telle option de redistribution, ce sont les pauvres qui en profite ou les plus riches.

    La gestion de l’aide aux pauvres est moins simpliste que l’on le pense. Si vous distribuer la somme de l’opération, pour combien de temps est ce que vous pensez pouvoir règler le probleme de pauvreté ? Aucun idée si vous n’avez pas de données même sur la demande des produits que vous viser.
    Sortir de la pauvreté, c’est disposer d’un travail qui procure un revenu consistant pour faire face à ces besoins. Y a pas d’autres solutions durables. Mais creer un emploi rémunérateur pour chaque Burkinabè en âge de travailler ne semble pas être la chose la plus simple à faire, sinon, la pauvreté ne serait plus au rendez vous depuis que l’on la combat.

    Oui, la diffusion des données doit être plus faite et le Gouvernement doit au maximum communiquer sur l’utilisation faite des données dans ses plans de transferts, de choix de subventions ou de taxation, de planification des infrastructures socio économiques, etc. Ca, le journaliste a bien posé la préoccupation et elle est de taille.
    Pour le reste, je crois qu’il devrait mieux s’informer auprès de la structure en charge de cette opération là. Sinon, il risque fort de créer de la désinformation qui pourrait entacher la qualité du travail confié à la structure et du coup contribuer au "gaspillage des 2,5 milliards de nos francs prévus".

    Nous sommes tous ignorants sur un domaine donné et seule l’investigation poussée permet de pousser (excuses pour repétition) les frontières de cette ignorance...

  • Le 16 avril 2009 à 18:24, par lilboudo En réponse à : PAUVRETE AU BURKINA : "Des enquêtes qui n’ont pas de sens"

    Certains voudraient certainement qu’on continue de gouverner les Etats modernes comme des villages ! Et bien non, ces enquetes ont du sens, car c’est en évaluant l’état des lieux qu’on arrive à faire des prospectives, des plans, etc. Ainsi dit, j’aurai aimé que la discussion tourne autour du chiffre avancé (des milliards pour l’enquete) que sur l’enquete elle meme. C’est déplorable pour ceux qui sont contre mon opinion, car étudiant en économie, je souffre affreusement de manques de données chiffrées sur le bf quand je désire faire des analyses ! Et oui, comme quoi il faut savoir progresser !

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