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Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

Publié le mercredi 15 avril 2009 à 01h55min

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Le 19 mars 2009, le conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations unies a examiné et adopté le rapport du Burkina en matière des droits humains dans le cadre de l’examen périodique de la situation dans chaque pays. A cet effet, des organisations de la société burkinabè qui avaient déjà pris part à l’élaboration du document ont assisté aux travaux aux côtés du gouvernement et adopté, dans le cadre de l’examen périodique universel, le document du Burkina. Il ressort que la situation au Burkina a valu à la délégation des félicitations, même si le conseil pense que dans le domaine de la peine de mort et de la polygamie quelque chose mérite d’être fait. C’est tout satisfait que le secrétaire général du ministère de la Promotion des droits humains s’est entretenu avec les journalistes, le 9 avril dernier.

Il faut alors se féliciter légitimement de ce résultat, car il y a seulement quelques années le Pays des hommes intègres était régulièrement montré du doigt pour les atteintes aux droits humains par nombre d’organisations de défense des droits humains et par certains partenaires au développement. On peut dire que le Burkina revient vraiment de loin au regard de ce qu’il a traversé depuis les années 80 jusqu’à la fin des années 90. L’onde de choc des atteintes aux droits humains enclenchée avec les révolutionnaires s’est répandue durant une décennie après la mort officielle de l’Etat d’exception révolutionnaire.

Cependant, il faut se garder de tout triomphalisme, car le loup demeure dans la bergerie dans la mesure où chacun de nous est un violateur des droits humains en puissance : bien de politiques (surtout eux) sans distinction d’étiquette, religieux, défenseurs de droits humains, etc. ont surpris leurs compatriotes et le monde entier par le peu d’égards qu’ils avaient à l’endroit de ces mêmes droits alors qu’avant d’accéder au pouvoir ils étaient simplement angéliques.

De façon presque simpliste, on a vite fait de dire que c’est le pouvoir qui corrompt. Certes, cette assertion pourrait faire l’objet d’un plaidoyer retentissant, mais en fait la question qu’il faut se poser est la suivante : n’est-ce pas plutôt l’humain qui est corruptible que le pouvoir qui est corrupteur ? C’est comme si on disait que c’est l’argent qui est corrupteur au lieu de dire que l’argent est simplement le moyen de corrompre ou de se laisser corrompre.

Le vers est donc dans le fruit et naïfs nous serons si nous pensons que nous sommes définitivement sortis de l’auberge. « La flèche empoisonnée qui a servi à abattre l’antilope est toujours dans le carquois », a-t-on coutume de dire. Autrement dit, les diablotins que sont les pulsions de mort (c’est-à-dire notre inclination naturelle à faire consciemment ou inconsciemment du mal) ne sont jamais loin puisqu’elles sont en nous.

C’est dire donc que le gouvernement aurait tort de dormir sur ses lauriers. De même, les citoyens se tromperaient s’ils baissaient la garde. Par essence, tout pouvoir est tenté d’aller au-delà des limites qui lui sont prescrites par la coutume ou la loi. C’est pourquoi la nécessité de créer des contre-pouvoirs s’est révélée impérieuse.

Cependant, qui châtie bien doit tout aussi bien célébrer. Autrement dit, l’opinion devrait savoir gré au gouvernement qui a été attentif aux plaintes de la société civile et aux remarques parfois désobligeantes des partenaires techniques et financiers pour la qualité de ce rapport et les résultats qui ont résulté des débats.

La société civile, à travers le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), mérite aussi des lauriers, car elle a joué parfaitement sa partition et a souvent défendu les positions du gouvernement à sa façon ; comme quoi, il n’est pas juste de voir, à travers les organisations civiles les plus représentatives du Burkina, des gens qui sont systématiquement contre les gouvernants. Certes, certaines de leurs méthodes peuvent laisser parfois perplexes, mais ce sont surtout les causes défendues qui importent. S’agissant des thèmes développés, il faut avouer que les positions du gouvernement sont tout à fait compréhensibles.

Que ce soit sur l’abolition de la peine de mort ou la polygamie (de la polygynie pour être plus précis), le réalisme du gouvernement n’est pas de mauvais aloi. Ils sont nombreux au sein de l’exécutif ou du législatif à être contre ces pratiques dignes d’un autre âge. Néanmoins, la suppression légale de la polygamie, si elle peut réjouir les bailleurs de fonds et seulement quelques éléments de l’élite risque fort de ne pas être moins pratiquée et, pire, pourrait se retourner contre celles (les femmes) qu’elle est censée aider à s’émanciper.

Effectivement, dans un pays où, pour la femme, se marier coûte que coûte est encore une valeur suprême et où élever ses enfants dans un foyer biparental est perçu comme une règle à ne pas transgresser, la croisade contre la polygamie pourrait être synonyme de répudiation de beaucoup de femmes sans que l’Etat ait les moyens nécessaires pour faire régner le droit. On peut arguer que le droit est parfois en avance sur les faits, mais il ne porte ses fruits que s’il est mis en œuvre dans un environnement culturel plus ou moins prédisposé à se l’approprier. Or, au Burkina, on ne peut pas dire que c’est le cas pour le moment.

S’agissant de la peine de mort, c’est à peu près le même type de raisonnement, étant donné que cela peut engendrer davantage d’exécutions extrajudiciaires pour des gens qui n’ont volé qu’un poulet ou une chèvre. Cela est peut-être une crainte qui ne se justifie pas, mais comme les sages le disent par ici, ‘’Ne vaut-il pas mieux s’éloigner de l’ombre que l’on prend pour un lion que du lion que l’on confond à une silhouette ?’’ Plus que quiconque, la majorité des Burkinabè qui ont eu la chance d’aller à l’école et pour lesquels l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau n’est pas inaccessible sont contre la polygamie et la peine de mort, mais les abolir aujourd’hui peut sembler être plus une façon de faire plaisir aux partenaires techniques et financiers que d’œuvrer à la transformation positive de la société burkinabè. Le gouvernement devrait réfléchir par deux fois avant d’aller dans ce sens.

Z. K.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2009 à 09:33 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    J’aimerais qu’on me dise en quoi la polygamie est une atteinte aux droits de la femme.

    • Le 15 avril 2009 à 12:09, par Alex En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      C’est la PENSÉE UNIQUE. Tout ce qui n’est pas de l’Occident porte atteinte aux droits de l’Homme. C’est facile de s’asseoir dans les bureaux du nième étage à Genève ou à New York, loin des réalités sociales et culturelles africaines et dire que la polygamie porte atteinte aux droits de l’Home. Je ne suis pas moi-même polygame mais, entre nous, peut-on être aussi ignorant et manquer autant d’ouverture d’esprit que ces soi-disant experts des droits de l’Homme ?

    • Le 15 avril 2009 à 12:59, par Charly En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      Bien que je sois contre la polygamie pour des raisons personnelles, je dis qu’elle n’est en rien une atteinte aux droits de la femme et je ne suis pas pour son interdiction. Soyons clairs, nous parlons bien de polygamie, pas de mariage forcé ! Quand monsieur Z.K. avance que "plus que quiconque, la majorité des Burkinabè qui ont eu la chance d’aller à l’école et pour lesquels l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau n’est pas inaccessible sont contre la polygamie et la peine de mort" je suis tenté de lui demander sur la base de quelle étude ou sondage il peut dire cela. Comme affirmation gratuite on ne fait pas mieux. Combien de jeunes filles aujourd’hui préfèrent devenir la nième épouse d’un commençant friqué plutôt que de rester célibataire ou que de devenir l’unique épouse d’un jeune homme qui se débrouille ? La vérité c’est que nombre de ces mariages polygames sont des mariages de raison et non de cœur. Les occidentaux n’ont-ils pas coutume de dire, pour justifier l’homosexualité, qu’il s’agit de relations entre adultes consentants ? Pourquoi donc s’opposer à la polygamie qui est une relation entre trois, quatre ou n adultes consentants ? Tout simplement parce que c’est contraire à la conception occidentale des droits humains ? Cela me rappelle la visite de Kadhafi en France en décembre 2007 où il avait dit aux journalistes français qui l’interpelaient sur la question des droits de l’homme que la Lybie n’avait pas de leçon à recevoir de la France parce que c’est une question de culture : « chez vous l’homosexualité est autorisé, chez nous c’est la polygamie ». Bien que je ne sois pas entièrement d’accord avec lui, je trouve sa réflexion pertinente. L’occident cherche à faire passer sa civilisation pour universelle et celle des autres, particulièrement celle des Africains pour un ramassis de tares. Aujourd’hui, c’est la monogamie qu’on veut nous imposer, demain ce sera l’interdiction de corriger son enfant (comme c’est déjà le cas à l’école), le mariage homosexuel, l’euthanasie et que sais-je encore ? Mais je ne me fais pas d’illusion, je sais qu’ils y arriveront tôt ou tard parce que c’est une question de rapport de force. Ce qui est dommage c’est que depuis longtemps déjà, nous avons tendance, nous africains, à consommer la pensée occidentale plutôt que de réfléchir par nous-mêmes !

      • Le 15 avril 2009 à 21:04 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

        Moi je suis pour les libertes des homosexuels majeurs consentants. De me je suis pour la polygamie entre majeurs consentants. Les blancs doivent faire doucement. Ils n’ ont pas a croire que leur culture est la Culture.
        Mais pour la peine de mort, je suis totalement contre. Elle en regle rien. Mais l’etat ne doit pas envoyer ces rflics a Boupore ou a Bogande massacrer les gens et dire qu’ il a supprime la peine de mort.

    • Le 15 avril 2009 à 18:01, par marie En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      oui, la polygamie est une atteinte aux droits de la femme
      dans la mésure que si la femme a signé le régime monogamie avec son mari. C’est une mauvaise pratique, la polygamie car cele engendre beaucoup de problèmes sociaux dans les familles.

      • Le 16 avril 2009 à 02:31, par wend waoga En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

        Ma chère Marie !Si un homme déjà marié te propose en mariage et que tu réfuses,il ne va pas te faire la force !Mais si toi en tant que femme,tu acceptes d’y aller,il n’y a pas non plus de violation en ce moment puisque tu as été consentente ! Nous devrions faire attention à ce qui se passe dans nos pays en Afrique !L’occident se lève avec ses idées pour venir nous les impopser chez nous et hop ! on est pret à EMPUTER ce qui nous est propre pour lui faire plaisir ! C’est quels genres d’intellectuels que nous avons chez nous ? On vient nous dire d’arreter ceci,d’arreter celà,et il n’y a meme pas un seul intellectuel pour dévélopper des arguments pour résister à ces déracinements massives qu’on est entrain de nous infliger !Quand meme ! c’est pas sérieux !Faire l’école du blanc ne signifie pas de se renier soit meme !A-ton mené des enquetes auprès des femmes vivant dans la polygamie pour savoir si elles s’y plaisent ou non ? Il ne s’agit pas de voir quelques cas isolés de problèmes dans les familles polygamme pour le généraliser !Mais où est-ce qu’ils nous mènent,ces prétendus intellectuels de notre pays ? C’EST UN SCANDALE,CE QU’ILS FONT ! Abolition de la peine de mort,oui !Mais abolir la polygammie est AUSSI CONTRE LES DROITS DE L’HOMME EN AFRIQUE ! MESSIEURS LES INTELLECTUELS,vous etes entrain de nous VENDRE AU BLANC ! ET POUR CA,J’IRAI PISSER SUR VOS TOMBES ET SI JE NE LE FAIT PAS,QUE MES ANCETRES M’EMPORTENT !À MOINS QUE VOUS REVOYIEZ VOTRE POSITION !Nous avons passé le temps à traiter nos hommes politiques de béni oui-oui alors que meme les prétendus défenseurs des droits humains ne sont pas en marge !Au lieu de copier les textes en occident et venir nous LES placarder,vous feriez mieux de les adapter selon nos réalités afin que nous ne perdions pas notre IDENTITÉ CULTURELLE déjà affaiblie !Si malgré votre niveau d’études,vous n’avez toujours pas compris que dans ce monde,personne en réalité ne détient la vérité absolue,et que tout est question d’argumentation et de défense de ce qu’on est,ALORS,DÉMISSIONNEZ !Hier,c’était les noms de familles au féminin des LÉLÉ dont l’appélation est propre à la culture et au jargon de cette ethnie ;vous n’avez pas été capables de trouver un palliatif qui devait leur permettre de garder ces appélations,et vous avez déchiré cette partie de l’histoire de ce terroir !Le lévirat qui,si on regarde au fond n’est pas une pratique si négative que ca,vous n’avez pas été capables de réfléchir là-dessus et l’avez purement et simplement emputer de l’histoire !Ajourd’hui,c’est la polygammie qui est sous le coup de votre hache !D’APRÈS VOUS,QU’EST-CE QUI NOUS RESTE DÉSORMAIS ? Rien ! Sinon que nous ne seront que des bouts de bois dans l’eau qui ne DEVIENDRONT JAMAIS DES CAIMANS !

    • Le 16 avril 2009 à 03:20, par wend waoga En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      Demande-le aux " NASSAR’ SABLA !",eux seuls le savent !

  • Le 15 avril 2009 à 13:40, par douroudimi En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    Bonjour
    Je crois que le Burkina Faso est entrain d’ecorché sa laïcité avec son intention d’abolir la polygamie. Je ne comprends pas pourquoi l’Etat va interdire aux musulmans ce que leur prophète les a autorisé. Même s’ils sont nombreux à se limiter à une seule femme ce n’est pas pour autant qu’il faut que l’Etat touche à leur prérogative. Soit le Burkina Faso est un Etat laïc ou Il ne l’est pas.

    • Le 15 avril 2009 à 17:19 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      Mon frère Douroudimi quoi qu’il soit je crois que le Burkina est toujours et restera un état laïc même s’il arrive que la polygamie soit interdite.Je comprends votre exemple avec les musulmans.Maisle Faso est bien laïc. Je suis dans un pays arabe au MAGHREB qui est à 99,9% musulman cependant la polygamie y est interdite alors que les femmes représentent plus de 60% la population.Si ce pays qui je dirais même a l’islam encrée dans sa culture fait anisi c’est qu’il a des avantages qu’il juge bons et nécessaires.Il faut songer à l’espace et au bien être de la population !Donc ce n’est point impossible que cela arrive au pays même si je ne le souhaite pas.Nous n’avons pas hérité des réligions dites revélées elles nous sont étrangères.Restons africains avec notre culture,préservons le peu qui reste.bien à vous !!!!!!!!!!!!!

      • Le 15 avril 2009 à 21:47, par sala En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

        je suis d accord avec toi met les pays du Maghreb ne son pas aussi pauvre que le Burkina et pour se qui concerne l’islam se ne sont pas les pays du Maghreb a prendre pour exemple nous c plus les pays de la péninsule arabe qui sont a 100% musulman et qui pratique la polygamie !!! et même en Europe on pratique sous d autre forme et se son des maitresse donc c plus sale dans l esprit et plus hypocrite je pense que l Afrique ne doit pas prendre exemple sur l Europe et garder c tradition comme le respect des ancien la pratique des religion quel quel soit c coutume c une richesse quand France pour cite un exemple il on perdu tout est baser sur l argent regarder quand il y a eu la canicule en Afrique nos parent vive et meurt avec nous pas de maison de retraite met malheureusement si l’africain copie trop l’ européen il perdra cet racine !!!!!c pour dire que l ’africain doit rester africain et être fier de cet origine cet coutume et sa façon de vivre tout ceci c l a richesse de notre continent.....

  • Le 15 avril 2009 à 16:53 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    Mon frère Charly je suis parfaitement d’acord avec votre analyse.Il est vrai que l’occident ne cherche seulement qu’à nous dicter ce qu’il suppose bon pour eux.Nos gouvernants doivent retenir que ces occidentaux ne sont point nos grands parents.Ils doivent prendre des décisions et des lois qui cadrent avec nos réalités.Loin d’être avec la polygamie ou contre,je dirai que tous passe par la sensiblisation et l’éducation.Que ceux qui sont capables se marient comme ils le veulent sans abus.Cependant pour des questions de previsions et de contrôle du taux de natalité on peut prendre d’autres mesures.Du moment où la majorité des polygames sont en milieu rural et généralement cela s’accompagne d’un famille nombreuse.

    • Le 16 avril 2009 à 02:04 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      Je me permets de revenir et de réagir sur la question de la polygamie puisque c’est ce qui fait des gorgées chaudes. Je dirai d’avance que je n’ai pas de position tranchée sur la question de la polygamie. A partir du moment où légalement elle est optionnelle, ce n’est point à ce niveau que le problème se pose. Mais en pratique des constats et des interrogations s’imposent.

      Notons d’abord que je sens qu’il y a plus d’hommes que de femmes qui ont réagi et favorablement vis-à-vis de la polygamie. Je dirai même qu’il n’y a aucune voix de femme qui se fasse entendre à ce propos sur ce forum. Ce qui m’amène tout de même à m’interroger s’il s’agit-là de l’expression du besoin de domination masculine ou au contraire l’expression d’un véritable attachement à nos cultures...j’attendrais une réponse honnête à ce propos !

      Je dirai ensuite : arrêtons d’abord de voir toujours dans l’occident l’origine de nos malheurs, de crier à l’imposture, de voir la complotite partout. Toute culture, fut-elle d’origine occidentale ou africaine ou asiatique ou encore américaine et j’en passe à des travers. Beaucoup ont défendu la pratique de l’excision avec force à un moment donné, soit disant qu’il s’agit d’un élément essentiel de notre culture. D’autres l’ont justifié par la religion, jusqu’à ce que des responsables religieux musulmans notamment nient son fondement dans les exigences de la religion. Aujourd’hui il s’agit de la question de la polygamie.

      J’ai l’avantage de vivre dans une famille mi-catholique mi-musulmane. J’ai aussi la chance d’être le produit d’une union polygame. Je n’ai pas été le fils d’une femme en disgrâce ni d’une favorite. J’ose ainsi revendiquer une certaine objectivité dans ce que j’avance. La polygamie, ce fut un temps, un cadre et des circonstances. Des temps anciens au temps présent, parce que la grande mortalité exigeait une grande natalité. La maladie et la mort faisaient leur sélection et ce qui restait était le don de Dieu et des ancêtres, la fierté de la famille et la force de travail. Nul ne peut éluder la fonction reproductive de la femme et son rôle au champ familial. Un cadre tout simplement parce qu’on était dans la ruralité et que le seul revenu de la famille était le produit de la récolte et de la force du travail. Plus de femmes, donc plus d’enfants et donc plus de récoltes le plus souvent assez suffisant pour s’occuper de la tribu, entendez par là l’ensemble des femmes et de leurs enfants. Des circonstances parce que le mariage était forcé - il s’en trouve encore qui défendent ou pratiquent le mariage forcé, parce que là encore, il s’agit de la culture. Et comme on ne refuse jamais un don, en particulier une femme, quand il n’y avait aucun garçon assez mûr pour prendre la "fille donnée" en mariage, le chef de famille s’en occupait. Ce fut donc un temps, un cadre et des circonstances.

      Les choses tendent tout de même à changer : autre temps, autres mœurs dit-on. Les temps ont changé, le cadre et les circonstances aussi. Que l’on le veuille ou pas, par la loi ou dans les faits, les mœurs changeront. Si l’on s’en tient à la définition de la polygamie comme le fait de vivre (marié ou en concubinage) avec plusieurs femmes, combien sont-ils des musulmans ou des animistes à ne vivre qu’avec une seule bien aimée ? Je ne dirai pas que le monde moderne l’exige ; ce serait une insulte pour ceux qui le vivent. Mais l’environnement économique et le cadre actuel nous y obligeront : vivre en ville sans ressource, s’occuper de plusieurs femmes et enfants n’est plus chose évidente. Il ne s’agit pas, comme au village de renvoyer les femmes au grenier, de laisser les enfants paitre les bœufs et de passer la journée à boire du dolo. La responsabilité est plus lourde. Mon propre grand-frère est musulman et vit avec une seule femme. Il n’est pas prêt d’en prendre une deuxième. Il n’en n’est pas moins fervent dans sa foi.

      Lorsqu’on affirme que la polygamie est une union entre adultes consentants, s’est-on seulement interrogé sur la situation que vivent les premières femmes, celles qui ont perdu grâce auprès de leurs maris parce qu’une deuxième plus jeune est arrivée au foyer. N’eût été du fait du poids de l’obligation morale de rester au foyer - l’image de la femme y tient - et de s’occuper de leurs enfants, combien quitteraient le couple familial pour vivre seule ? Il y a toujours cette tendance à se voiler la face pour voir dans l’union polygame une union parfaite, idyllique où tout le monde s’aime au même degré. Mais ce n’est que pure naïveté. Des drames familiaux et sentimentaux se vivent dans l’ignorance absolue ou finissent par se faire jour. Les femmes qui tombent en disgrâce vivent des situations que seule l’absence d’issue ou d’alternative les maintient dans les liens de la vie commune : on ne peut donc parler de consentement. Ce n’est pas ce que les religions autorisant la polygamie préconisent.

      J’en appelle donc à une analyse objective et concrète des questions sociales, qu’il s’agissent de la polygamie ou de la peine de mort, au lieu de rester dans des affirmations lyriques, globales et sans fondement ou dans un anti-occidentalisme béat. C’est bien souvent ceux qui n’osent plus ou pas mettre un faso danfani, qui adulent jeans et costards qui s’érigent en défenseur de la soit-disante culture africaine. On se dit chrétien ou musulman, tout en oubliant que ni Jésus ni Mohammed ne sont des africains. Mais parce que la religion, la foi transcendent les frontières, nous sommes aujourd’hui fiers de dire que ce sont nos religions aussi. Le bien et le bon peut donc aussi venir d’ailleurs. Les pratiques culturelles qui favorisent la cohésion sociale doivent être considérées comme telles et se consolider. Celles qui en retour sont plus néfastes doivent au fur et à mesure disparaître : peut-être en sera-t-il ainsi de la polygamie, peut-être faudra-t-il passer par la case loi ou laisser le temps faire son travail...bien malin qui saura y répondre !
      YUK

      • Le 17 avril 2009 à 02:06, par wend waoga En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

        Mon cher YUK,vous avez indéniablement la plume(ou le clavier !)plus facile que moi,cependant,il me demange de vous faire ne serait-ce qu’une élypse de remarque !Ce que je constate avec amertume,c’est que lorsqu’il s’agit de défendre ce qui provoque une grande consternation,il y ait toujours des tetes pleines pour expliquer le pourquoi du comment.Par contre,il n’y a jamais eu personne à meme de défendre ce qui est sur le point de disparaitre !Je prends juste deux exemples qui pour moi,auraient pu etre défendus et qui, tout comme les autres,ne l’ont pourtant pas été:il fut un temps où,pour "des raisons administratives",il a été décidé que chez les Lélé,les personnes de sex féminin ne seraient plus nommées selon leur sex conformément à leur jargon,mais devaient etre nommées comme tout le monde.Cette démarche n’a pas été combattue et,depuis,on voit des filles qui au lieu d’etre nommées KANSOLÉ,portent le nom BASSOLÉ,ce qui selon la grammaticale du terroir Lélé est faux !Qu’est-ce que celà coutait à l’administration de mentionner cette spécificité afin de la sauvegarder ? En quoi le fait de la préserver pouvait réprésenter un danger,comme on sait si bien le nommer dans le cas de polygammie ? Le second exemple concerne le lévirat:on a vu en cette pratique,la "chosisification" de la femme,"violation" de ses droits etc...Cependant,ìl suffisait de s’accorder un tant soit peu,le temps de fouiller dans cette pratique et on y verrait le coté social de la chose.Je m’explique !:cette femme qui a sacrifié sa jeunesse à telle famille,perd son mari.Elle y a fait des enfants.Pour les autres membres,celle-ci fait partie intégrante de la famille et,puisqu’à un certain age elle a perdu son mari,il ne fait pas beau de lui dire "ton mari n’est plus,va te chercher quelqu’un d’autre !",ou encore," retourne dans ta famille !".De ce fait,il faut lui trouver un tuteur sous la protection duquel elle pourra pleinement prendre soin de ses enfants d’où,le fait de lui trouver un autre mari dans la famille ! Avec l’avènement des mouvements de droits de l’homme,cette pratique aurait pu se muer en une proposition des membres de la famille à la femme,quant à lui trouver un autre homme,et libre à elle d’accepter ou de refuser !Toujours est-il que la famille aurait pu avoir le droit de la faire partir,si elle est encore d’age à avoir des pulsions sexuelles(pour des raisons qui font qu’il ne fait pas bon d’aller coucher avec quelqu’un au déhors,et revenir se coucher dans la famille conjugale !),ou de lui permettre de rester si elle est d’un age très avancé !La où l’état devait se montrer intransigent,c’est les visites médicales au préalable de ces femmes-là,à cause des maladies sexuellement transmissibles,mais au moins,la pratique démeuret et a un sens !Voilà donc les deux cas que je trouve défendables et qui ne l’ont pas été !Alors dites-moi,sur quoi devons-nous nous baser pour croire en leur bonne fois ?Je suis covaincu qu’il y a pas mal d’autres cas qui peuvent etre ne serait-ce que revus selon le contexte actuel,mais qu’on va préférer purement et simplement charcuter,quand le prétendu parténaire au "DEVELOPPEMENT" va l’exiger !L’aspect économique que vous abordez à propos de la polygammie est un faux problème !Et croyez-moi,ces charcutages de ce qui est propre à nous est beaucoup moins pour notre bien que pour leur démarche dans le but de tout controler dans le monde !Vous n’etes pas d’accord ? Alors dites-moi comment il se fait que,eux qui depuis les indépendances en Afrique,n’en finissent pas de venir en aide aux pays africains,et ne s’en lassent pas ? Quel genre d’amour pour l’Afrique les poussent à acceder à la mandicité de gens dont le train de vie dépasse le leur ? Eux qui nous aiment si bien,quel raisons peuvent-ils avancer sur le fait d’etre les grands amis de dirigents qui passent leur temps à tordre le cou à la constitution de leurs pays pour diriger à vie et,tuer au passage s’il le faut,chose qui est impensable chez eux ? Et pourtant ils nous aiment au point qu’ils nous imposent l’abolition de nos pratiques qui sont "UN FREIN À NOTRE DÉVÉLOPPEMENT" ! Vous ne trouvez pas cela curieux ? Moi,je vous dis ceci:imposer strictement la bonne gouvernance et l’interdiction absolue des pillages des déniers publics ne sont pas dans leurs priorités !Leurs priorités,c’est de faire de nous des consommateurs potentiels de leurs produits qu’ils ont à nous vendre et ce,tout ce qu’ils ont à vendre sans exception !:désormais,les filles grandissent avec leurs clitoris bien en place,leur taux de natalité est supérieur à celui des hommes,la polygammie est bientot abolie et bientot,rendez-vous aux sex shops à la ZACA où vous trouverez les GODEMICHETS de toutes les tailles MADE IN OCCIDENT !

  • Le 15 avril 2009 à 18:36 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    Cher M. le journaliste

    En espérant que vous en viendrez à lire ma réaction, je dois vous dire que mettre dans le même panier l’abolition de la peine de mort et celle de la polygamie constitue une confusion intolérable. Je ne reviendrai pas sur la question de la polygamie, parce qu’elle est optionnelle au Burkina Faso. Vous semblez disposer de peu d’arguments pour plaider en faveur ou contre la peine de mort.
    Dire de l’abolition de la peine de mort qu’elle constitue une mesure inadéquate, ou une démarche de séduction ou de complaisance avec les bailleurs de fonds ou des partenaires financiers et techniques est très insensé. Vous auriez brandi une argumentation cohérente que je me risquerais à vous suivre un temps soit peu. La peine de mort comme l’exécution extrajudiciaire me semble proche dans une certaine mesure notamment du point de vue du résultat. Le dernier nie la présomption d’innocence et le droit à un procès tandis que le second nie le droit à la réinsertion. Je m’excuse par avance d’user voire d’abuser des références aux Etats-unis à la Chine ou à la France même si le Burkina Faso n’est ni les Etats-unis, ni la France et encore moins la Chine. Notre pays fait déjà partie des pays dits abolitionnistes de fait. Des condamnations à mort ont été prononcée récemment par la justice burkinabè (affaire Saule TRAORE ou l’égorgeur des filles ou dans l’affaire du meurtre de la femme du professeur Meyer si je ne me trompe, entre autres, et bien d’autres affaires avant ou après celles-ci). Mais aucune exécution n’a cependant été faite, bien qu’il n’y ait pas eu officiellement de commutation de leur peine en enfermement (réclusion) à perpétuité. Ceci constitue déjà la preuve d’une évolution très sensible en la matière au Burkina Faso.

    -  De l’inutilité de la peine de mort
    Cet abolitionnisme de fait traduit déjà l’inutilité de l’application de la peine de mort par l’exécution de la personne condamnée. Ce n’est en rien ce qui est la cause de la recrudescence du grand banditisme, à moins qu’on ne me démontre le contraire. L’argument souvent brandit par les défenseurs de la peine capitale est sa capacité de dissuasion. Il faut leur rappeler qu’aucune étude n’établit une corrélation positive entre le nombre de peines capitales prononcées ou de personnes exécutées et la diminution de la criminalité dans un pays. Par contre le constat qui est fait est que les criminels sont plus violents dans les pays où la peine de mort existe et est appliquée. Le bon sens appelle cette simple démonstration : dans un pays ou la peine de mort est appliquée, lorsqu’une personne commet un crime passible de la peine capitale, son instinct de survie l’amènera à user de tous les moyens pour échapper à la police connaissant ce qu’il risque. Et au passage, il peut commettre un carnage. Tuer une ou 10 personnes reviendrait de toute façon à la même chose pour lui…sa propre mort s’il est pris par la police et jugé. Il ne perd rien à essayer d’échapper à ceux qui cherchent à l’arrêter ni à faire disparaître tout témoin gênant. Des pays comme les Etats-Unis ou la Chine en sont des preuves de l’inutilité de la peine et de son incapacité à résoudre la question de la criminalité. Il faut par ailleurs dire que dans certains pays à certains moments, ce fut une peine dont certains politiques ont abusé pour faire disparaître légalement des opposants politiques, quand ce ne sont pas les disparitions ou les exécutions extrajudiciaires qui se faisaient.

    -  une peine inique et inéquitable :
    Si aux Etats-Unis, on ne peut démontrer que les Etats fédérés qui ont aboli la peine de mort connaissent plus de violence que les Etats comme le Texas où il est maintenu, on constate cependant que le couloir de la mort est rempli de noirs et de hispaniques ou de blancs pauvres. Le cas de Troy Davis est très éloquent et des associations de condamnés à mort innocentés à la dernière minute existent. Loin de moi l’idée que tous ceux qui sont dans le couloir de la mort sont innocents ou des anges. Mais la réalité est qu’un riche coupable a plus de chance de se payer la liberté qu’un pauvre innocent d’échapper à la peine capitale : des cas de personnes innocentés après avoir été exécutés existent. Dites-moi donc en principe, qui du forcené qui tue un individu lors d’un braquage et du haut fonctionnaire qui détourne l’argent destiné à la construction d’un hôpital sensé soigner et sauver la vie à des milliers de personnes, qui de ces deux tue le plus de personnes en fin de course. Qui des deux devrait en pratique encourir la peine capitale ? Peut-on soigner une plaie causée par une personne en lui causant un abcès ?

    -  l’irréversibilité de la peine face à la faillibilité de la justice
    A celles et ceux qui brandissent l’argument de « tu dis cela parce que tu n’as pas été victime de vol ou de l’assassinat de ton proche par des malfrats », je leur oppose l’argument de « vous n’avez pas eu non plus un proche qui a été victime d’une condamnation à la peine capitale puis exécuté à tort ». Et c’est justement parce que la justice est une institution humaine et de ce fait faillible, qu’elle ne doit pas appliquer des peines irréversibles. La peine de mort une fois exécutée est irréparable contrairement à la réclusion à perpétuité. Un principe de droit veut que le doute profite à l’accusé. Mais face souvent à la pression de l’opinion publique ou du politique, ce doute lui est le plus souvent fatal. Nos incertitudes scientifiques ou l’état de nos connaissances actuelles ne doivent pas nous conduire à commettre l’irréparable. Des personnes condamnées pour viols ou meurtres ont été par la suite innocentées plus de 30 ans après parce que l’évolution de la science avec les tests ADN ont permis de les disculper.

    -  ne pas confondre justice et vengeance
    La peine de mort répond plus à un sentiment de vengeance à un habillage de la loi du talion (œil pour œil, dent pour dent) plus qu’à l’idée de justice. L’on peut comprendre que l’homme soit porté par des sentiments furent-ils malsains de vengeance. La vengeance conduit par exemple à des lynchages publics de voleurs… Mais on ne peut les excuser. Et le rôle de l’état est de réguler cela, d’éviter l’expression de la vengeance humaine par l’administration de la justice. Si l’Etat doit avaliser la vengeance autant laisser les citoyens se rendre eux-mêmes justice, et on verrait dans quelle forme de société nous serions. L’Etat rend justice au nom de la société, il ne doit pas en retour assoupir l’instinct de revanche de quelques uns. Il doit tenir compte de son rôle sinon de sa responsabilité aussi dans la faillite humaine. Il ne faut pas fuir cette responsabilité première d’éducation et le rôle d’insertion en envoyant ad trepas quiconque à la première occasion, encore que dans certains pays il suffit de peu pour encourir la peine capitale.

    -  le poids de l’opinion public et la crainte de la sanction politique ne doivent pas être des freins à l’action en faveur de l’abolition
    L’argument que le politique brandit est que l’opinion public n’est pas prête, que les gens s’offusqueraient. Si seulement cette juste crainte du peuple pouvait inspirer nos gouvernants dans bien d’autres actes qu’ils posent ou s’abstiennent de poser, on en serait loin dans le développement du Faso. Mais on craint surtout la sanction politique du fait de la position pro-abolitionniste. La France doit l’abolition de la peine de mort au courage de certains de ses hommes politiques. Et c’est grâce au travail d’éducation et de sensibilisation que beaucoup consentent aujourd’hui à admettre l’abolition de cette peine. Je m’en vais faire une comparaison quelque peu malsaine je conviendrais mais nécessaire. Aux chrétiens qui viennent de fêter Pâques – bonne fête en passant – je rappelle qu’avant Pâques il y a la passion du Christ. Jésus a été crucifié avec l’assentiment du peuple…malgré son innocence. C’est la preuve que tout ce que le peuple veut n’est pas toujours juste. Ponce Pilate n’a pas eu le courage politique, il s’est lavé les mains. Moi je pense que nos dirigeants ne doivent pas se laver les mains sur la question de la peine capitale car ils se pourraient les avoir déjà lavés avec le sang des innocents dans le passé. Il faut l’éviter dans le présent comme dans le futur. Et pour sauver un seul d’entre eux (innocents) ayons le courage d’assumer notre humanité. Aussi bien les exécutions extrajudiciaires du fait de personnes revenchardes ou du fait de la puissance publique (policiers exécutant des suspects) que la peine de mort nient cette humanité.

    -  croire en la capacité de l’homme à s’amender et en nos valeurs de solidarité
    Et pour finir, je dirai que le Burkina Faso en l’espèce n’a pas à faire plaisir aux PTF. Il doit tout simplement faire plaisir à lui-même en abolissant la peine de mort. Car cette abolition réaffirmerait la capacité de l’homme à s’amender. Toutes nos religions reconnaissent le droit à la vie. Toutes les religions professent l’amour du prochain, pas seulement l’amour de ceux qui sont justes. Et contrairement à ceux qui penseraient que nos cultures sont une culture de la barbarie, il faut réaffirmer que le fondement de notre culture, de notre africanité est la tolérance et la solidarité. Renie-t-on son père ou son proche parce qu’il s’est égaré ?
    L’Etat doit être solidaire de ses fils, aussi bien des justes que des égarés et les amener à s’amender. Cela n’élude en rien la nécessité d’éviter toute impunité car chacun mérite un châtiment pour son forfait mais dans la dignité et le respect de sa vie, de sa personne tout court. La peine de mort n’est qu’une légalisation d’un crime d’Etat et une fuite devant l’obligation d’insertion du citoyen qui incombe à l’Etat.

  • Le 15 avril 2009 à 19:06, par Le Pionnier En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    C’est quand meme difficile d’etre Africain parfois. Il faut que notre code de conduite nous soit dicte par l’occident qui ne tient compte que de ses propres convictions. Si au moins nous voulions abolir la polygamie parce que nous etions convaincu du bien fonde d’une telle decision, alors la encore ca passe ; mais on le fait parce qu’on nous dit que ce n’est pas bien pour nous ! pauvre de nous...

    • Le 16 avril 2009 à 00:30 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

      Oui pour l’abolition de la peine capitale.Mais sachez que meme dans certains Etats Americains on le pratique tjrs. Pour la polygamie je dirai tout simplement qu’elle s’imposera d’elle meme car la réalité montre déjà que les mariages civiles sont l’apanage des fonctionnaires et certaines personnes aisées.Allez -y dire aux paysans qui représentent presque 70 pour cent de la population de répudier certaines de leurs épouses et voir la réaction de celui ci ou celles qu’on répudie ! Je pense que cette résolution est bien pour sa forme mais dans le fond elle va en l’encontre meme des femmes car pour le moment elle cause plus de tords que de bien.Ce ne sont pas les textes qui vont émanciper les femmes ou les hommes. c’est une question d’éducation.Et pour le moment on est bien loin d’assumer la monogamie.

  • Le 15 avril 2009 à 23:38, par Citoyen En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    Bonjour à tous,

    Il est tout à fait normal que les sentiments soient partagés sur la question de la polygamie. De la même façon, les avis divergent sur bien d’autres questions d’ordre social. Par exemple, il y en a qui trouve que toute forme de mariage, la monogamie entre autres, n’est qu’une forme d’esclavage ou d’aliénation. C’est discutable, mais c’est leur vision des choses.

    Personnellement, même si je suis partisan de la polygamie, je n’ai aucun problème vis-à-vis de celui ou de celle qui ne cautionne pas cela et préfère s’en abstenir. Tout au contraire, je respecte son choix et je m’interdis de le (la) stigmatiser. De la même façon, j’estime que les femmes et les hommes qui veulent et qui optent librement pour la polygamie méritent eux aussi d’être respectés. Ils ont leur place dans notre société et on ne doit pas les contraindre à la clandestinité. Je déplore au plus profond de moi le fait que l’on veuille coûte que coûte obliger tout le monde à détester ce régime matrimonial. Or, dans le même temps, le mariage homosexuel est discrètement ou ouvertement encouragé et plébiscité par ceux-là même "qui nous mettent la pression". Je pense que cela est injuste. Je souhaite vivement que nos gouvernants résistent et sachent faire le choix de ce qui est juste.

    Cordialement,

  • Le 16 avril 2009 à 18:43 En réponse à : Peine capitale et polygamie au Burkina : Une abolition pour faire plaisir aux PTF ?

    D’entrer de jeu, il faut préciser que la religion musulmane a admis la polygamie sous certaines conditions relatives à l’équité, à la capacité matérielle de subvenir aux besoins des femmes et à la responsabilité sociale de l’homme vis-à-vis de sa famille. L’Islam a adopté et règlementé cette pratique antéislamique. Les Arabes animistes avaient un grands nombre de femmes à l’instar de nos ancêtres. Il est connu que certains chefs traditionnels entretenaient des harems où des dizaines de femmes répondaient au nom du chef.
    Il n’y a pas de préférence de la polygamie à la monogamie en Islam. Il appartient donc au croyant de faire son choix consciemment et d’en assumer la responsabilité. L’option polygame de la vie relève donc de la culture islamique. L’interdiction effective de la polygamie signifierait donc le rejet et la négation des droits sociaux religieux des musulmans et cela relèverait de l’intolérance pure à l’encontre de l’Islam et de ses adeptes.
    Tout ce qui ne plaît pas à l’Occident n’est pas bon. Voilà la justification de l’interdiction de la polygamie. Mais je pense qu’il est du devoir et de la responsabilité des décideurs de rechercher l’intérêt de tous les groupes sociaux religieux afin que règnent l’harmonie, la tolérance et la coexistence pacifique entre les différentes composantes sociales. Légiférer
    Pour le compte d’un groupe social aux dépends d’un autre est tout simplement injustice, surtout lorsque l’on sait que la population musulmane du Faso est bien majoritaire.
    Cependant, je condamne fermement la mauvaise pratique de la polygamie car, beaucoup de femmes sont victimes de l’irresponsabilité de leurs époux. Je dirais même que certains se disqualifient par leur comportement scandaleux à l’égard de leurs épouses.
    Cette pratique de la polygamie engendre des atteintes aux droits de la femme. Cela est vrai, mais ne peut en aucun cas justifier honnêtement la remise en cause de l’option en tant que telle qui demeure un aspect de la civilisation et de la culture musulmane.
    Un internaute a pris l’exemple malheureux d’un pays magrébin musulman où la polygamie est interdite. Il convient de comprenne qu’en matière de religion ou de foi, il n’y a que les principes et l’observation des codes de conduite conformément aux règles religieuses qui constituent des révérences. On n’est pas plus musulman parce qu’on Egyptien ou Marocain. On est bon musulman lors qu’on se conforme aux exigences religieuses ; En d’autre termes la religion n’à point de couleur.
    Je m’insurge autant contre la mauvaise monogamie. De nombreux monogames entretiennent des maîtresses dehors au détriment de l’épouse légitime et de ses enfants. Cette réalité est bien connue au Faso. Ces femmes ont, elles aussi, des droits qu’il faut défendre si l’on veut sérieusement parler en faveur de la femme en général. Et que dire de toutes ces filles et femmes qui se prostituent. Leurs droits à elles c’est de trouver des hommes pour leur garantir les besoins nécessaires à un niveau de vie ordinaire.

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