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Junte mauritanienne : Ce n’est qu’un au revoir

Publié le lundi 13 avril 2009 à 23h47min

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« J’ai dit que je vais démissionner de l’armée et de la présidence de l’Etat à la fin de la semaine pour me présenter à l’élection présidentielle ». Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte au pouvoir en Mauritanie, a été très clair dimanche dernier. Il s’en va certes, abandonnant toutes les prérogatives attachées à ses récentes fonctions, mais c’est pour mieux revenir aux affaires ô combien alléchantes.

En attendant son retour, prévu pour le 6 juin, date de la présidentielle anticipée, c’est, comme le veut la constitution, le président du Sénat qui assurera l’intérim… et rien que l’intérim. Les rouages de la légitimation sont donc enclenchés, avec la bénédiction du Guide libyen, qui n’a d’ailleurs jamais caché sa sympathie pour les putschistes du 6 août 2008.

Dès lors, bien malin qui, en Mauritanie, parviendra à introduire ne serait-ce qu’un grain de sable dans une machine bien huilée et lancée à toute vapeur sur l’objectif du 6 juin prochain. Un scrutin qui, de l’avis des nombreux opposants à la junte, ne fera qu’entériner le coup d’Etat. Raison pour laquelle plusieurs partis politiques ont annoncé leur boycott, accusant le général et les siens d’avoir verrouillé l’issue de la compétition.

Difficile d’en douter quand on sait que les dernières semaines de sa transition, il les aura consacrées à une tournée, fortement médiatisée, dans toutes les régions du pays. Cette campagne avant l’heure lui aura permis non seulement de fustiger un peu plus la politique de son civil de prédécesseur, mais aussi et surtout de se présenter comme « le président des pauvres », une image en forme de programme de gouvernement.

La machine est en route, alors qu’une délégation de l’Union africaine se trouve actuellement à Nouakchott pour tenter de mener à bien une « médiation de la dernière chance » entre la junte et ses opposants. Une mission d’autant plus délicate qu’entre les deux parties, les divergences ne cessent de croître.

Fort de son calendrier électoral doté d’une précision toute militaire, le futur ex-général se prépare donc à son adoubement et attend sereinement l’heure de son retour programmé aux affaires, après avoir empoigné, de la manière qu’on sait, ses galons de démocrate. Mais en bon militaire qu’il est encore, le général Abdel Aziz ne doit pas oublier qu’en politique comme dans l’art de la guerre, un proverbe bien connu nous prévient qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2009 à 19:15 En réponse à : Junte mauritanienne : Ce n’est qu’un au revoir

    On le savait bien depuis les premières heures du coup d’état. Eh oui pauvre Afrique. Encore combien de temps pour que nos armées comprennent que leurs armes sont achetés par le peuple et pour servir le peuple. Le général semble ne pas tirer leçon de l’histoire des autres.

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