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Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

Publié le lundi 13 avril 2009 à 23h48min

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Joseph Ouédraogo

C’est en principe à partir de ce mardi 14 avril que l’Assemblée nationale se consacrera à un réajustement de la Constitution. Mais déjà, l’Union des partis sankaristes (UPS) monte sur ses grands chevaux pour dénoncer le chiffonnement de la loi fondamentale. D’où vient-il, en effet, que le candidat à la magistrature suprême doive acquérir le parrainage de deux cents (200) élus répartis en treize (13) régions ? Pour le président Joseph Ouédraogo et ses disciples, une telle proposition n’est qu’une barrière de trop qui viole l’article 123 du Code électoral.

“Dès le 14 avril 2009, l’Assemblée nationale va adopter les propositions de lois générées par elle-même sous la houlette de son président aux lendemains du désaveu populaire de la gestion du pays par les dignitaires de la IVe République. La vie chère venait montrer aux gouvernants le fossé abyssal qui les sépare du peuple. Et pour faire des sursauts de ce genre lors des élections, l’exécutif, via l’Assemblée nationale, approuve des propositions de lois antidémocratiques, qui consacrent le recul de la démocratie. Un hold-up constitutionnel se prépare contre des élections propres au Burkina.

C’est le cas de le dire avec la nième modification du Code électoral (cf. loi n°02-2002-AN ; n°013-2004/ ; n°024-2005 ; n°002-2006/An à partir de celle n°014-2001/AN) adoptée par le Conseil des ministres du mercredi 11-02-2009 et qui stipule, entre autres, « le parrainage du candidat à la magistrature suprême par deux cents (200) élus répartis entre treize (13) régions ».

Le pouvoir casserait le droit reconnu aux candidats individuels

Si cette proposition est entérinée par le gouvernement, qui la retourne à l’hémicycle (géniteur de cette proposition de loi à travers lesdites réformes), pour le vote, cela appelle de la part de l’UPS quelques réflexions.
- Cette disposition vient en contradiction avec les articles 38, 41 et 13 de la Constitution du 2 juin 1991, qui parle des conditions d’âge, de filiation et de nationalité (art.38) et de dispositions requises pour que les élections soient libres, honnêtes et régulières (article 41) et de l’article 13 de la même Constitution.

En fixant cette condition d’avoir 200 élus, le pouvoir empêche tout Burkinabè d’entrer en politique par l’élection présidentielle. Que dira-t-on de candidats connus comme S.E. Guirma ou des novices comme tout diplomate, fonctionnaire international ou militaire en disponibilité ou retraités qui pensent servir le peuple ?

- Au vu des résultats de la présidentielle de 2005, les 7 premiers à l’arrivée ont réalisé de meilleurs scores qu’aux municipales qui ont suivi quelques mois et même qu’aux législatives. C’est donc dire que le parrainage par 200 élus est une barrière de trop qui ne crédite pas forcément l’assise, l’aura du présidentiable.

- Si le parrainage vise à avoir des candidatures sérieuses, des candidats peuvent avoir le parrainage, mais, à l’exercice du mandat, se révéler de vraies fripouilles et de vrais corsaires au cours de leur mandat.
- lorsque l’on recherche la qualité du scrutin, l’on doit voir du côté aussi de la participation du corps électoral. Questions aux législateurs : 1. Que vaut un scrutin si les inscrits sont moins de la moitié du corps électoral ?

2. Et dans ces inscrits, ceux qui participent au scrutin ne font pas les 2/3 ni même la moitié des votants. Que vaut alors un scrutin présidentiel si, en 2010, le peuple qui a à choisir entre les trois candidats de partis qui ont ce nombre d’élus (200) et qui ne sont pas les mieux indiqués pour gouverner, le peuple électeur est inférieur au peuple votant ?
- Avec la hausse de la caution, n’élimine-t-on pas déjà les « candidats économiques » qui comptent sur la subvention de l’Etat pour faire profit ?

- Si cette réforme passe, le pouvoir casse le droit reconnu aux candidats individuels et nie aussi le droit des partis de présenter un candidat en référence à l’article 123 du Code électoral, 2e paragraphe qui dit : « Les candidatures peuvent être présentées, soit à titre individuel, soit sous le patronage d’un parti, d’un collectif de partis ou d’un regroupement de partis ou de formations politiques légalement reconnus ». Que vient chercher le parrainage par 200 élus comme si, entre deux élections, les forces restaient forcément les mêmes ?

Malgré tout, nous serons au rendez-vous

L’UPS rejette ces réformes travesties à partir des idées émises par la classe politique, une classe politique dont certains, appâtés par le financement des partis politiques et leurs confortables positions aux récents scrutins, veulent tout ramener à leur ego. Cela, on a pu le constater lors d’une émission à la TNB, lorsqu’un élu dit de l’opposition radicale, de surcroît sankariste a embouché la même trompette que les orateurs de la majorité (mécanique, sic.) et de la mouvance.

Aussi bizarre que cela puisse, paraître, son président, en jonction avec d’autres partis, crient à la conspiration, alors que dans la CPO, ils ont comploté et n’en ont dit mot dans la commission pour contester tout recul démocratique, croyant que tout allait leur sourire au départ et à l’arrivée !

Malgré tout, l’UPS sera de tous les rendez-vous électoraux et invite les chefs de partis à discuter de l’avenir de la démocratie à travers ces réformes dans leur parti et à faire la jonction pour l’alternance alternative sans fioritures. Une occasion en Or s’offre à nous, politiques, pour questionner le Conseil Constitutionnel qui se tape une randonnée publicitaire à travers le Burkina.

Non au piratage électoral !
Pour que passe la liberté, les détournements de la liberté ne doivent pas passer !

Pour l’Union des partis sankaristes

Le président, Joseph Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2009 à 08:46, par somebody En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

    Pour éviter des troubles dans le pays, que l´Assemblée Nationale fassent attention. Je ne fais pas de politique, mais je suis écoeuré de voir que le régime veuille délibéremment opter pour quelque chose d´injuste.
    c´est quel pays ca ?

    Que les élus fassent preuve de sagesse et non de suivistes d´un régime, système de vampire !

  • Le 14 avril 2009 à 12:13, par Moaga En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

    Hé oui, Encore des tripatouillages, toujours des tripatouillages ! Le parti au pouvoir de notre cher Burkina ne s’arrêtera pas décidément car vraiment déterminé à conserver le pouvoir à tout prix. Certes cette histoire de parrainage de 200 élus peut avoir son sens dans une vraie démocratie. Mais on constate que même dans les grandes démocraties cette loi est très critiquée de part ses effets pervers. En France, lors des dernières élections présidentielles on se souvient que les "petits candidats" ont crié au scandale car des grands partis auraient exercé des pressions sur des élus locaux qui souhaitaient les parrainer !
    En effet, des maires de petites communes ont affirmé avoir reçu des menaces de leurs Conseils Généraux ou Régionaux du style, leurs couper des subventions… s’ils parrainaient X ou Y.
    En tout cas personnellement je pense que le régime actuel démontre à nouveau son intention de s’aggriper au pouvoir à jamais.
    Adieu le rêve de l’alternance et bonjour les dégâts dans quelques années !!!

  • Le 14 avril 2009 à 14:15, par SALBIL En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

    Bjr à tous. Je m’excuse de ne pas prendre le problème dans le meme sens que les autres. Je voudrais tout simplement comprendre au nom de quel UPS ce Joseph OUEDRAOGO s’exprime t-il ?
    J’ai cru comprendre que l’UPS n’ayant pas obtenu de récipissé du fait des problèmes d’irrégularités lors de sa création, les partis qui en étaient membres sont redevenus autonomes. Du coup, l’UPS n’existe plus. D’ailleurs certains partis qui le constituaient ne sont-ils pas aller fusionner avec l’UNIR/MS pour donner l’UNIR/PS.
    Alors de quel parti Joseph OUEDRAOGO se réclame-t-il président puis que lui-meme était venu à l’UPS coordination en singleton, sans parti ?
    Pourquoi nos journalistes n’essaient-ils pas d’etre profond facze à de telles embrouillaminies.Qu’ils aillent chercher l’information au MATD et auprès des partis politiques afin que de tels individus arretent de polluer le paysage politique.

    • Le 14 avril 2009 à 19:03, par NIK En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

      je ne comprend pas ou se touve le probleme du dernier intervenant(je puisse penser qu’il soit du parti au pouvoir qui pense et vit en termee legitimite legalite -ils ne peuvent plus resonner autrement=cerveau bouche par l’argent),qu’est qui change le contenu du dit progetde loi le fait que Joseph OUEDRAOGO se soit presente comme un president de UPS ? Et si il intervenait comme un simple Burkinabe preocupe par l’avenir du BURKINA vous l’auriez ecoute ? IL faut d’abord apprendre a ecoute les autres.

      bonne chance

  • Le 14 avril 2009 à 18:41 En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

    ’Que ceux qui baillonnent leur peuple sachent qu’ils sont du mauvais cote de l’histoire’ . C’est en substance ce que B. Obama a dit dans son discours ignaugurale !.
    Honnetement, je m’en tape qui est au affaire au Faso. Seulement je pense que le CDP doit laisser la main a d’autres partis politiques. La raison est toute simple. Apres plus de 20 ans de FP/ODP-MT/CDP, notre cher Faso reste le meme ! Ce pays a besoin d’essayer des politiques nouvelles de development, de gestion, etc. Le Faso a ete a la mercie de plusieurs generations d’incompetents issues en particulier de notre chere armee nationale. C’est triste, c’est malhereux, mais rien dans une formation militaire ne predispose a la gestion d’un Etat. Quant tout nos voisin sont entrain de faire d’immense progres (Ghana, Mali, CI etc. ) nous nous stagnons !

    • Le 14 avril 2009 à 20:22, par yeral dicko En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

      Mais si tu t’en tape qui dirige le faso,tu la ferme tout simplement.Nous on n’a notre quotidien ici au faso et déjà ça nous suffit.Si tu pense qu’un bidasse n’a pas la formation nécessaire pour géré tu te trompe énormément,mieux en ce qui concerne les USA dont tu semble être un adepte,tu regarde le parcourt des tous les présidents et ça va te permettre de n’ai pas dire du m’importe quoi.Merci et sans rancunes.

  • Le 14 avril 2009 à 22:47, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : « Le parrainage des candidats, une barrière de trop »

    Il y a une logique institutionnelle qui ne sera pas respecter, si on adopte cette règle de parrainage du candidat à la présidentielle.

    Explication : En démocratie, le principe de base est de permettre à la majorité des citoyens d’avoir le même droit d’être élu et de voter. La règle d’or est de permettre au peuple souverain de faire son choix sans restriction ni contrainte. Ce qui peut justifier la restriction du choix, c’est l’extravagance ou le nombre pléthorique des candidatures. Et alors le parrainage dont il est question peut être un moyen de faire cette restriction. Mais dans le cas du Burkina, il n’y a pas la possibilité de présenter un candidat indépendant. Donc, tout candidat doit être présenté par un parti politique. Logiquement un parti politique autorisé qui fonctionne selon le droit burkinabè doit pouvoir présenter son candidat ; à moins que ce parti soit extravaguant et présente un candidat tout aussi extravaguant. Et s’il y a trop de candidat ; c’est qu’il y a trop de partis politiques, puisqu’il n’y a pas de candidat indépendant.

    Conclusion : Si on veut éviter trop de candidats ou des candidats extravagants sans violer le droit constitutionnel des partis à aller à la conquête du pouvoir en présentant un candidat à la présidentielle, c’est plutôt le sérieux et le trop grand nombre des partis politiques qu’il faut contrôler par le parrainage des élus, ou mieux, par la loi. Dans une vraie démocratie il n’est pas logique de contrôler les candidats tout en refusant de contrôler de la même manière les partis qui les fabriquent. Si les candidats avaient la possibilité de ne pas dépendre d’un parti (candidature indépendant), le parrainage en question se justifierait. La source du problème, c’est le trop grand nombre des partis politiques et leur manque de sérieux. Comme disent les môose : "yaa yùgemd poore n môde ti bas n ti wedgd boanga" (= c’est la bosse du dromadaire qui nécessite chirurgie et l’on s’acharne à opérer le dos de l’âne).

    Autrement dit, il y a un mal qui est réel (grand nombre et manque de sérieux des candidats), mais le traitement médical (parrainage ou tout autre contrôle) n’est pas appliqué au bon patient (les partis qui fabriquent de mauvais candidats).

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