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Barrage de Ziga : L’eau jaillit à Ouagadougou

Publié le lundi 12 juillet 2004 à 08h06min

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B. Compaoré ouvre la vanne

Le président du Faso, Blaise Compaoré a présidé, le samedi 10 juillet, à Ouagadougou, la cérémonie officielle d’arrivée de l’eau du barrage de Ziga dans la capitale.

Moment d’émotion et d’espoir, l’événement augure de la fin des pénuries et des longues files d’attente autour des points d’eau à Ouagadougou d’ici quelques mois.

Il était 11h 30 lorsque le chef de l’Etat, Blaise Compaoré qui avait à ses côtés un représentant des bailleurs de fonds du projet Ziga ouvrait la vanne pour laisser jaillir le précieux liquide tant attendue dans les concessions à Ouagadougou. pour Blaise Compaoré lui-même, c’est une fierté de voir ce gigantesque projet devenir enfin réalité.

Une fierté d’autant plus légitime que le président du Faso qui s’est toujours montré sensible à l’amélioration des conditions de vie des populations s’est personnellement investi pour l’aboutissement heureux et rapide du projet Ziga. Aujourd’hui, il se dit soulager à l’idée de voir notamment les Ouagalais moyens surtout les femmes accéder à l’eau potable à partir de Ziga.

Pour Mme Zénabo Drabo, maire de l’arrondissement de Bogodo collectivité qui a eu l’honneur d’abriter la cérémonie) avec l’arrivée de l’eau de Ziga, c’est la joie pour ses administrés. "Le secteur n° 28 qui accueille cette cérémonie ainsi que des problèmes d’approvisionnement en eau potable même pour ceux qui avaient le robinet à domicile", indique Mme Drabo qui estime que le "cauchemar de l’eau" est terminé.

"L’arrivée de l’eau de Ziga constitue un moment historique important pour Ouagadougou dans son processus d’urbanisation" renchérit Simon Compaoré, maire de Ouagadougou qui rappelle que sa ville connaît une croissance rapide de sa population. Selon le bourgmestre de la capitale, la population Ouagalaise est passée de 17 000 en 1947 à 60 000 en 1960 et avoisine de nos jours 1,2 millions de personnes.

Une croissance qui ne cesse de s’accéder eu égard au contexte d’urbanisation au plan mondial. En effet, révèle Simon Compaoré, d’ici 2025, 2/3 des populations du globe vivront dans les villes avec ce que cela comporte comme difficultés notamment au niveau de la ressources eau, de l’électricité, des télécommunications, du transport et des services sociaux de base en général. Aussi, Simon Compaoré se réjouit-il de voir que Ziga anticipe sur l’avenir.

De l’eau à gogo pour plusieurs décennies...

Avec Ziga, en effet, c’est 200 millions de m3 d’eau qui sont stockées en plus de 45 millions de m3 disponibles actuellement (eau de surface et eau souterraine). Ce qui augmente évidement le potentiel de production d’eau potable dans la ville de Ouagadougou. D’ailleurs, les installations du projet Ziga prévoient une capacité de production d’environ 23,7 millions de m3/an contre moins de 19 millions actuellement. Ce qui donne une capacité de production de 3000 m3/h (prévue pour atteindre d’ici là 9000 m3/h) contre 2400 m3/h actuellement. Avec Ziga, le nombre de branchements pourra subir une heure substantielle avec la création de 50 000 nouveaux branchements. Dans le même moment, 400 nouvelles bonnes fontaines seront réalisées. Ce projet qui a mobilisé douze bailleurs de fonds (AFD, BAD ; FKDEA, BID, BADEA, OPEP KEW, IDA, BAOD, BEI, UE et Belgique) et l’état burkinabè permettra outre l’approvisionnement de Ouagadougou en eau potable, l’aménagement de l’aval du barrage de Ziga afin d’en atténuer les impacts négatifs.

Des infrastructures scolaires et sanitaires (dispensaire, CSPS, laboratoire, dépôt pharmaceutique), des pistes rurales ainsi qu’un vaste programme de développement local seront réalisés dans la zone occupée par les populations déplacées du fait du projet ;

L’eau dans les robinets dans 3 mois

L’arrivée de l’eau de Ziga à Ouagadougou marque certes une étape importante dans la mise en œuvre de ce projet que tous qualifiant d’exemplaire mais il reste encore du travail à accomplir pour que l’eau coule enfin dans les robinets des ménages. Il reste notamment la construction des conduites d’adduction d’eau, des châteaux d’eau de 2000 m3 chacun (08), des bâches au sol (10) et des stations de reprise (11). les équipes sont à pied d’œuvre et dans trois mois, si tout se déroule selon les prévisions, les Ouagalais pourront boire de cette eau de Ziga.

Les bailleurs de fonds du projet y tiennent en tout cas et prient d’avance le gouvernement de payer les factures d’eau des établissements publics. Ils souhaitent aussi la sécurisation dans les meilleurs délais des berges du barrage de Toécé, une autre infrastructure par eux financés, toujours dans le domaine de la maîtrise de l’eau. Le gouvernement qui a pris bonne note de ces préoccupations a remis de certificats de reconnaissance aux entreprises qui participent à l’adduction d’eau potable à partir de Ziga pour les inviter à continuer avec le même entrain jusqu’au bout. En attendant, le ministre des Ressources animales, Alphonse Bonou qui assure l’intérim du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des ressources halieutiques dément certaines allégations autour du projet.

"Ziga n’est pas dépassé. l’infrastructure assure l’approvisionnement en eau potable pour 25 à 30 ans et même plus" ou augmente la hauteur de la digue. Le délai pourrait alors atteindre 75 ans" martèle Alphonse Bonou. Voilà qui ne manquera pas d’assurer de meilleurs conditions de développement de la capitale car l’eau, c’est la vie.

Victorien A. SAWADOGO,
Aminata Coulibaly, stagiaire


C’est une foule des grands jours historique de la route Ouaga/Fada à son endroit qui jouxte la station de pompage du projet Ziga sise au secteur n° 28 de Ouagadougou. Malgré la chaleur torride inhabituelle à cette heure, la détermination de la foule était intacte.

Toute les composantes sociales étaient représentées, les chefs coutumiers, les habitants du secteur n° 28, les entreprises, les décideurs etc.

Tout ce beau monde n’a pas eu de place assise mais qu’importe... L’essentiel était d’être témoin de cet événement historique.

Pour agrémenter la cérémonie, les autorités ont mis les petits plats dans les grands.

De la fanfare nationale, en passant par l’orchestre de l’ONEA, la troupe warba de Mogtedo et les majorettes de la commune, dont c’était la première sortie publique depuis leur création. Tout sa été mis en œuvre pour rendre le moment.........

Et ce fut ainsi.

VAS & AC
Sidwaya

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